« Rouyn-Noranda est chanceuse de l’avoir eu » − Jean-Yves Moreau

Quelques heures après le décès, ce 12 février, de Jean-Claude Beauchemin, ancien maire de Rouyn-Noranda, son grand ami de toujours nous a accompagnés dans l’intimité du parcours unique de ce visionnaire à l’engagement plus grand que nature.

« Nous sommes des amis depuis plus de cinquante ans, s’est remémoré Jean-Yves Moreau, propriétaire de l’entreprise de construction Moreau. Il nous a quittés très serein et heureux de ce qu’il avait accompli, de tous ces gens qu’il avait rencontrés. »

Et pour cause, tant Jean-Yves Moreau que Rémy Trudel, son autre compagnon de jeunesse à Granada, s’entendent pour dire que Jean-Claude Beauchemin a œuvré toute sa vie pour le bien commun, pour l’amélioration de sa communauté.

Grand développeur

Les plus vieux se souviendront de son engagement dans la création de La Maison Rouyn-Noranda. Après avoir été conseiller du PM Jacques Parizeau, la mise sur pied du Chantier défi-emploi de Rouyn-Noranda a également fait partie de ses faits d’armes. Ce chantier a mobilisé plusieurs centaines de personnes. « L’objectif était d’amorcer un grand tournant pour Rouyn-Noranda, d’y attirer de grandes sociétés d’Europe et du Canada, après la chute des mines et les difficultés de la foresterie, se souvient M. Moreau. Ce chantier n’a pas atteint la grandeur du rêve, mais il a changé le paysage d’affaires de la ville. Ses effets positifs ont entraîné une stimulation incroyable chez nos entrepreneurs. »

« Il a aidé partout où il pouvait aider. Jusqu’à la dernière minute, il a aidé la communauté à avancer »

− Jean-Yves Moreau

Défenseur des régions au bureau du PM

Selon l’ex-recteur de l’UQAT, ex-député-ministre et professeur Rémy Trudel, c’est le côté patriote souverainiste et visionnaire de Jean-Claude Beauchemin qui l’a conduit au poste de conseiller de la plus haute sphère du pouvoir provincial, soit au bureau de Jacques Parizeau et par la suite de Bernard Landry.

« Jean-Claude incarnait les régions à l’intérieur du Parti québécois et il a été appelé à représenter les régions dans les cabinets de deux premiers ministres, a rappelé M. Trudel. Il assurait la teinte régionale dans les décisions qui se prenaient au plus haut niveau de gouvernance de l’État. Ses racines profondes étaient à St-Guillaume-de-Granada, il a été mon maire quand j’y ai été conseiller municipal. Plus tard, de mèche avec M. Parizeau, ils m’ont convaincu d’aller en politique provinciale. »

Pour la communauté d’abord

Son côté visionnaire, humain et son acuité à lire une situation ont toujours fait partie des qualités les plus appréciées chez Jean-Claude Beauchemin. À la suite de sa défaite à la mairie de Rouyn-Noranda après seulement un mandat, son ami de toujours, Jean-Yves Moreau, l’a invité à joindre l’équipe de son entreprise à titre de stratège.

« Il a eu son bureau ici pendant plus de vingt ans, rappelle M. Moreau. Il était au courant de tout, c’était un fin stratège, un bâtisseur de réforme, mais toujours dans la compréhension des gens, de leurs besoins. »

Au-delà de ses engagements professionnels, Jean-Claude Beauchemin a été parmi les personnalités marquantes de sa communauté à travers ses implications personnelles dans différentes sphères d’activité, comme des fondations, l’Atelier des mille Feuilles.

« C’était un homme de talent, d’une grande envergure de pensée, de vision, un stratège épouvantable, un amour quoi, a confié M. Moreau. Il a aidé partout où il pouvait aider. Jusqu’à la dernière minute, il a aidé la communauté à avancer. Rouyn-Noranda est chanceuse d’avoir eu quelqu’un comme lui. C’était mon ami, une mer de positivisme, nous pouvions aller au bout du monde ensemble ».

De gauche à droite, Jean-François Moreau, Jean-Yves Moreau et Jean-Claude Beauchemin.