Ils enjambent le temps : nos 13 ponts couverts à découvrir

  • Publié le 8 juill. 2025 (Mis à jour le 8 juill. 2025)
  • Lecture : 3 minutes
Le Pont Molesworth (Macamic). 

Photo Médialo — Christine Morasse. 
Le Pont Molesworth (Macamic).  Photo Médialo — Christine Morasse. 

Érigés entre 1927 et 1954, les 13 ponts couverts encore debout en Abitibi-Témiscamingue incarnent un pan oublié de la colonisation. Leur circuit de découverte permet de remonter le temps, entre prouesses d’architecture, récits de pionniers et mémoire communautaire. 

Ces œuvres figurent les vestiges de l’époque des défricheurs. Témoins d’un temps où les routes de colonisation traversaient rivières et vallons, ces ponts couverts en bois avaient une mission d’abord fonctionnelle : faciliter la circulation malgré les conditions climatiques extrêmes. 

Leur toiture permettait de préserver la structure des intempéries et prolongeait ainsi leur durée de vie. 

Mais ces ouvrages servaient aussi de lieux d’échanges et de rassemblement. Certains abritaient des ventes publiques ou des réunions de village, d’autres étaient fréquentés pour leur discrétion. D’où leur surnom évocateur de « ponts des amoureux ». 

Chaque structure, par son nom, son emplacement et sa facture architecturale, raconte une histoire singulière liée à l’identité des municipalités et des familles qui ont bâti la région. 

C’est un circuit patrimonial en 13 étapes que voici.

Pont Molesworth (Macamic) 

Ce pont est en photo principale. Datant de 1930, ce pont traverse la rivière Loïs. Vers 1950, un pilier central a été ajouté pour accroître sa stabilité. Ses ouvertures latérales, modifiées, arborent aujourd’hui des pointes de flèche.
Localisation : Chemin des 2ᵉ et 3ᵉ Rangs, Macamic 

Pont Champagne (Vassan) 

Construit en 1941 au-dessus de la rivière Vassan, ce pont rend hommage à Hervé Champagne, un des premiers colons du secteur. Sa conception est remarquable : ouvertures latérales inhabituelles, chaussée élargie à 5,38 m, dégagement vertical non standard de 4,72 m, linteau cintré et éléments décoratifs en faux cintre. 

Localisation : Chemin du Pont-Champagne, Vassan 

Pont Émery-Sicard (Saint-Maurice-de-Dalquier) 

Reconstruit en 1946 après un incendie, ce pont de 78 mètres franchit la rivière Harricana. Il tire son nom d’un exploitant de scierie local, Émery Sicard, qui a fourni le bois nécessaire à sa construction.
Localisation : Chemin Rivest, Saint-Maurice-de-Dalquier 

Pont Alphonse-Normandin (Saint-Dominique-du-Rosaire) 

Érigé en 1950 au-dessus de la rivière Davy, ce pont est l’un des plus récents de son genre au Québec. Sa charpente utilise quatre clous à chaque jonction de poutres, contrairement aux cinq habituellement requis. 

Localisation : Chemin Lavoie Ouest, Saint-Dominique-du-Rosaire 

Pont de l’Orignal (Rochebeaucourt) 

Construit en 1942, ce pont tire son nom de la présence régulière d’orignaux dans le secteur. Ses portiques d’origine à linteau cintré ont été modifiés en 2002, à la suite de crues printanières.
Localisation : Route 395, Rochebeaucourt 

Pont de l’Arche-de-Noé (Rochebeaucourt) 

Ce pont de 1937 surplombe le ruisseau Tourville. Emporté à plusieurs reprises par les eaux de fonte, il a hérité du nom évocateur d’« Arche-de-Noé ». Son toit, à faible pente, constitue un élément distinctif.
Localisation : Chemin des 5ᵉ et 6ᵉ Rangs, Rochebeaucourt 

Pont des Chutes (Rochebeaucourt) 

Avec ses 63,7 mètres, ce pont de 1954 est le deuxième plus long de la région. Il enjambe la rivière Laflamme et présente de magnifiques portiques cintrés, une signature architecturale en voie de disparition.
Localisation : 9ᵉ et 10ᵉ Rangs Est, Rochebeaucourt

Pont Leclerc (La Sarre) 

Le plus ancien de la région, ce pont de 1927 franchit la rivière Bouchard. Il a été restauré en 2021, déplacé temporairement, puis réinstallé sur un nouveau platelage. Il est désormais le premier pont couvert sans limite de charge au Québec. 

Localisation : Chemin du 8ᵉ et 9ᵉ Rang Ouest, La Sarre

Le Pont Leclerc à La Sarre.
Le Pont Leclerc (La Sarre). 
Photo Médialo — Christine Morasse.

Pont Levasseur (Authier-Nord) 

Érigé en 1928 au-dessus de la rivière Macamic, ce pont au toit fortement incliné et aux ouvertures en flèche doit son nom à la famille Levasseur, établie à proximité. 

Localisation : Chemin du Pont-Couvert, Authier-Nord 

Pont du Petit-Quatre (Clermont) 

Ce pont construit en 1950 enjambe la rivière Des Méloizes. Sa particularité : une seule rangée de fenêtres et un changement de couleur au fil des décennies, notamment une peinture rouge dans les années 1980. 

Localisation : Route Petit-Quatre, Clermont 

Pont de l’Île (Clerval) 

Ce pont de 1946 relie l’Île Népawa à la rive du lac Abitibi, ce qui en fait le seul pont couvert du Québec à joindre une île à la terre ferme. Des artefacts ont été retrouvés dans ce secteur à fort potentiel archéologique.
Localisation : Chemin de l’Île Népawa, Clerval 

Pont Dénommée (Saint-Bruno-de-Guigues) 

Bâti en 1933 et allongé en 1950, ce pont honore la mémoire d’Albert Dénommée. Il se distingue par ses bordures ornementées, son toit à faible pente et ses larmiers cintrés des deux côtés du portique.
Localisation : Route du 6ᵉ Rang, Saint-Bruno-de-Guigues 

Pont Landry (Latulipe-et-Gaboury) 

Ce pont de 1932, rénové en 2010 pour le centenaire de la municipalité, a peu changé depuis sa construction. Il est passé d’une teinte foncée à un blanc éclatant dans les années 1970.
Localisation : Chemin du 9ᵉ Rang Ouest, Latulipe-et-Gaboury 

L’accessibilité 

Bien que plusieurs de ces ponts aient fait l’objet de restaurations, certains ne sont aujourd’hui plus accessibles aux véhicules. D’autres, plus isolés, ne sont même plus accessibles à pied. Ce circuit demeure néanmoins une porte d’entrée vers un pan de l’histoire régionale.

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