Azimut et KGHM forent 4 000 m sur la découverte Perseus

Exploration Azimut a annoncé, le 20 août à Longueuil, la reprise d’un programme de forage de 4 000 mètres sur la découverte à haute teneur en nickel et en éléments du groupe du platine à Perseus, dans la propriété Kukamas en Eeyou Istchee Baie-James.

Azimut agit comme opérateur dans le cadre d’une entente d’option avec KGHM International, filiale du groupe polonais KGHM Polska Miedź. Le partenariat vise à définir plus précisément la zone Perseus et à tester de nouvelles cibles. 

La campagne prévoit 2 200 mètres de sondages pour prolonger la minéralisation et 1 200 mètres supplémentaires pour explorer un corridor favorable de 1,6 km au nord. 

Une zone riche en nickel et métaux rares 

Les premiers travaux sur Perseus ont révélé des teneurs exceptionnelles en nickel, souvent supérieures à 3 % et atteignant jusqu’à 19,6 %. 

Ces résultats s’accompagnent de teneurs élevées en palladium (1,16 à 12,15 g/t), en platine (jusqu’à 3,65 g/t), ainsi qu’en métaux plus rares comme le rhodium, l’iridium, le ruthénium et l’osmium. Des anomalies en or (jusqu’à 1,13 g/t) et en tellure (32,1 g/t) complètent ce portrait.
Ces associations minéralogiques confèrent à Perseus une valeur stratégique importante, puisqu’elles combinent plusieurs métaux recherchés pour la transition énergétique et les hautes technologies. 

Des forages déjà probants 

Les campagnes antérieures de 2024 et 2025 ont livré des résultats spectaculaires. Parmi les plus marquants : une rainure en surface à 2,98 % Ni et 2,25 g/t EGP sur 8 m, incluant 3,74 % Ni sur 6 m ; un sondage à 8,42 % Ni et 7,25 g/t EGP sur 1,9 m ; un intervalle à 6,06 % Ni sur 2,6 m, incluant une section de 19,6 % Ni sur 0,75 m.
Ces résultats confirment la présence de zones à très haute teneur, mais aussi de sections plus larges à teneur modérée, comme le sondage ayant intersecté 24,2 m à 0,81 % Ni.  

Cette diversité est typique de systèmes komatiitiques, où se superposent lentilles massives et horizons disséminés. 

Un parallèle avec l’Australie 

Le contexte géologique de Perseus évoque celui du district de Kambalda, en Australie de l’Ouest, célèbre pour ses gisements archéens de nickel komatiitique. Entre 1976 et 2020, ce district a produit plus de 51 Mt de minerai à 3,1 % Ni à partir d’environ 22 gisements.

Comme à Kambalda, Perseus présente des coulées ultramafiques riches en magnésium (jusqu’à 40 % MgO), des rapports Ni/Cu élevés (>10) et des rapports Pd/Pt supérieurs à 3. Ces similitudes laissent entrevoir un potentiel comparable, bien que seul le forage permettra de confirmer l’ampleur du système. 

Des travaux de terrain ciblés 

Au printemps 2025, Azimut a mené plusieurs levés préparatoires. La cartographie détaillée a mis en évidence sept coulées komatiitiques distinctes sur trois kilomètres, formant un ensemble ultramafique d’au moins 300 m d’épaisseur. Ces coulées sont fréquemment en contact avec des formations de fer sulfurées, un contexte favorable à la minéralisation. 

En parallèle, Abitibi Géophysique a retraité des données électromagnétiques et magnétiques, tandis que Novatem a réalisé un levé héliporté haute résolution couvrant 3 x 3,4 km. Ces levés ont identifié plusieurs anomalies fortes, corrélées à des coulées minéralisées et concentrées dans le corridor Perseus Nord.

Potentiel de nouvelles découvertes 

L’analyse du secteur suggère que Perseus ne serait pas un gisement isolé. Les horizons de sulfures massifs observés sont superposés, avec des faciès variant du massif à la brèche, au disséminé ou au matriciel. Dans certains cas, les structures évoquent des chenaux de lave où se concentrent les sulfures. 

La présence d’un faciès rare de komatiite à spinifex et sulfures, observé sous un horizon massif, constitue un indice diagnostic de systèmes particulièrement fertiles. Pour Azimut et KGHM, ce cadre géologique conforte l’idée d’un potentiel régional encore largement inexploité. 

Kukamas 

Kukamas s’étend sur 337,8 km² et comprend 665 claims regroupés en deux blocs sur une longueur de 41 km. Elle profite d’infrastructures stratégiques : lignes électriques, proximité de la route Trans-Taïga et de la centrale hydroélectrique La Grande-3. La ville la plus proche, Radisson, est située à 80 km. 

Un programme de forage sous contrôle 

Le programme est réalisé par Orbit Garant, de Val-d’Or, avec carottes NQ et levés gyroscopiques. Les échantillons sont traités par ALS à Val-d’Or pour 48 éléments, avec des protocoles QA/QC conformes aux standards de l’industrie. Le projet est supervisé par Rock Lefrançois, géologue et vice-président d’Azimut. 

KGHM, partenaire international 

KGHM International est la filiale du groupe polonais KGHM Polska Miedź, actif depuis plus de 60 ans dans le cuivre et l’argent. L’entente avec Azimut lui permet d’acquérir jusqu’à 70 % de la propriété Kukamas en finançant environ 9,2 M$ de travaux étalés sur plusieurs années et étapes. 

Azimut, un acteur québécois 

Azimut est reconnue pour son approche de génération de cibles et ses partenariats. Elle détient le plus vaste portefeuille d’exploration au Québec, couvrant le cuivre-or, le nickel et le lithium. Parmi ses projets, on compte Elmer (or), Wabamisk (antimoine-or), Wabamisk Est (lithium) et Kukamas. Elle développe aussi le projet Galinée (lithium) avec SOQUEM. 

L’entreprise utilise son système expert AZtechMine™ pour analyser de grandes bases de données géoscientifiques et orienter ses programmes d’exploration.