Catherine Perreault : une écriture née du besoin de dire

  • Publié le 3 oct. 2025 (Mis à jour le 3 oct. 2025)
  • Lecture : 3 minutes
L’autrice québécoise Catherine honorée à Paris pour L’Élu, un roman inspiré de son vécu de mère.

(Crédit photo: Photo gracieuseté Justine Latour)
L’autrice québécoise Catherine honorée à Paris pour L’Élu, un roman inspiré de son vécu de mère. (Crédit photo: Photo gracieuseté Justine Latour)

Catherine Perreault œuvre en éducation depuis une quinzaine d’années. Originaire de Rouyn-Noranda, elle vient d’inscrire son nom dans la francophonie littéraire en remportant le prestigieux Prix Senghor du premier roman francophone et francophile pour son ouvrage intitulé L’Élu.

« C’est une immense surprise. J’étais déjà très étonnée d’être finaliste, alors apprendre que j’étais la lauréate m’a d’autant plus émue, confie l’auteure. Quand on voit les grands noms en lice pour ce prix, on ne peut qu’être honorée. » Elle décrit un mélange de joie et de reconnaissance, soulignant qu’il s’agit de sa toute première distinction littéraire. « Ce prix vient confirmer que j’ai un certain talent d’écriture, reconnu non seulement au Québec, mais aussi ailleurs dans le monde ».

Le Prix Senghor, qui célèbre cette année sa 20e édition, récompense un premier roman écrit en français par un auteur francophone ou francophile. Il est reconnu pour sa capacité à mettre en lumière des voix nouvelles et diverses de la francophonie mondiale. Après sept tours de vote, les jurés ont choisi à la majorité Catherine Perreault parmi plusieurs candidates et candidats de la francophonie.

Pour Mme Perreault, recevoir un tel prix représente une reconnaissance précieuse, d’autant plus qu’il porte le nom de Léopold Sédar Senghor, père de la négritude et ardent défenseur de la francophonie. « La francophonie est vaste, dit-elle. Voir que celle du Québec est reconnue ailleurs dans le monde, c’est extraordinaire. » Elle se réjouit particulièrement de voir des lecteurs hors Québec s’intéresser à la littérature québécoise.

Malgré cette portée, elle refuse de s’exhiber comme la voix de la francophonie québécoise. Ce n’est pas l’objectif premier de sa démarche. Ce qu’elle souhaite avant tout, c’est que son histoire, une histoire rarement racontée, soit lue par le plus grand nombre.

Recevoir le Prix Senghor

Sur le plan personnel, ce prix confirme à Catherine Perreault son désir de poursuivre l’écriture, mais aussi la justesse de sa façon d’aborder le récit et le roman. « Ce n’est pas seulement une reconnaissance pour le lectorat québécois, mais aussi pour l’ensemble du lectorat francophone », souligne-t-elle. Une belle récompense, d’autant que le prix est assorti d’une résidence d’écriture. « Je suis très heureuse de pouvoir aller écrire mon deuxième roman en France. »

Sur le plan professionnel, même si elle ne vit pas de sa plume, l’auteure reste profondément attachée à l’écriture. Directrice d’une école primaire à Rouyn-Noranda, elle considère la littérature comme un loisir essentiel, un moyen d’expression qui lui permet de vivre une part de création artistique, en parallèle de ses responsabilités professionnelles.

Crédit photo : Photo gracieuseté

Quand la vie devient un roman

L’Élu, le roman primé, est une autofiction largement inspirée de l’expérience personnelle de l’auteure. « C’est une grande histoire d’amour entre une mère et son enfant. » Le récit suit un garçon préadolescent autiste, et explore le lien profond et fusionnel qui l’unit à sa mère.

L’écriture de L’Élu s’est échelonnée sur quatre ans. Le déclencheur, explique-t-elle, a été le départ de son fils de la maison. « J’ai ressenti le besoin urgent d’écrire ce que je vivais. » L’histoire s’est ainsi construite au fur et à mesure où l’auteure vivait les aventures avec son garçon.

À travers ce lien, le roman aborde les deuils silencieux qu’une mère doit affronter lorsqu’elle se rend compte qu’elle ne peut plus répondre seule aux besoins de son enfant, en raison de graves troubles de comportement. L’Élu est une histoire de reconstruction, de résilience, mais avant tout une histoire d’amour entre une mère et son fils. En somme, la portion de l’histoire de ce roman est largement inspirée de la vie de l’auteure avec son garçon.

Catherine Perreault travaille déjà sur son prochain roman, avec le désir d’explorer de nouveaux thèmes. « Je me dirige vers quelque chose de différent, explique-t-elle, tout en précisant que cette reconnaissance ne change en rien ses ambitions. Mon objectif demeure le même : faire connaître des histoires marginalisées au plus grand nombre. »

Pour elle, ce prix confirme son pouvoir de communiquer et sa volonté de donner une voix à des réalités souvent tues. « Je suis quelqu’un qui aime profondément écrire sur les situations en marge. »

Après cette consécration, L’Élu demeure, à ses yeux, une œuvre thérapeutique : « C’était une grande psychothérapie. Une façon de mettre en mots quelque chose que je n’étais plus capable d’exprimer à l’oral. Une libération, une reconstruction personnelle. »

Avant L’Élu, elle a publié des textes dans plusieurs recueils collectifs, comme Abitibi-Montréal et Prendre pays, et a été finaliste au Prix du récit Radio-Canada à deux reprises, en 2018 et 2021. Le Prix Senghor ouvre ainsi de nouvelles portes pour l’auteure et promet de faire rayonner davantage la littérature d’ici sur la scène francophone.

 

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