Onimiki : Kipawa joint sa voix à celle des environnementalistes

  • Publié le 22 juin 2022 (Mis à jour le 29 avr. 2025)
  • Lecture : 3 minutes
Lucie Charest

Si les maires du Témiscamingue parlaient à l’unisson dans le développement du projet de la minicentrale hydroélectrique dans le sud du Témiscamingue, ce n’est plus le cas. Non seulement Kipawa exige d’être consultée, mais elle se range du côté des groupes qui veulent retarder le projet.

«Notre conseil municipal parle au nom de sa population, a rappelé Norm Young, maire de Kipawa. Nous serons parmi les premiers à être touchés par les impacts de ce projet et on ne nous consulte pas.»

D’ailleurs, lors du dernier conseil de MRC, tenu à Moffet le 15 juin, le maire Young n’aurait pas appuyé quatre points liés au projet Onimiki. Il s’agissait d’autoriser la nomination de la MRC de Témiscamingue à titre de commanditaire du projet, d’une autorisation pour la signature de la convention pour la création d’une société en commandite, de la nomination des représentants de la MRC sur le comité provisoire et de l’autorisation pour la signature des soumissions à être proposées.

«J’ai prévenu les autres maires que je ne pouvais pas approuver ces points quand la population que je représente n’est pas consultée», a-t-il fait savoir.

Retarder le dépôt du projet

Au contraire, la municipalité de Kipawa a plutôt rejoint le groupe formé par les Amis de la rivière Kipawa (LARK), l’Association des riverains des lacs Tee et du Moulin (ARLT), appuyé par l’Organisme de bassin versant du Témiscamingue (OBVT) ainsi que le Conseil régional de l’environnement de l’Abitibi-Témiscamingue (CREAT), qui se considère concerné par le projet Onimiki. Ceux-ci demandent aujourd’hui aux promoteurs du projet Onimiki de reporter le dépôt du projet prévu à l’appel d’offres d’Hydro-Québec pour l’acquisition de 480 MW d’énergie renouvelable, dont l’échéance tombe le 21 juillet 2022. À ces acteurs environnementaux, s’ajoute maintenant la municipalité de Kipawa.

Selon les informations fournies par ce groupe, le lac Kipawa a la particularité d’avoir deux exutoires, soit l’exutoire naturel qui est la rivière Kipawa au nord, et le ruisseau Gordon, un exutoire artificiel, dans la municipalité de Kipawa. Bien que la modélisation des débits des rivières ne soit pas complétée, il leur semble inévitable qu’une partie du débit de la rivière Kipawa sera détournée vers le ruisseau Gordon.

«Toutefois, considérant qu’il n’y a pas eu de consultation publique et qu’aucune donnée concrète n’a été diffusée, ont-ils récemment déploré par voie de communiqué, les acteurs environnementaux s’inquiètent des répercussions sur le débit de la rivière Kipawa, qui coule dans le parc national d’Opémican. À l’inverse, un débit possiblement triplé dans le ruisseau Gordon comporte également son lot de préoccupations.»

«J’ai prévenu les autres maires que je ne pouvais pas approuver ces points quand la population que je représente n’est pas consultée»

– Norm Young, maire de Kipawa

Traitée comme un territoire non organisé (TNO)

Pour le maire de Kipawa, l’inconfort avec le Conseil de MRC ne date pas d’hier. Plusieurs projets ont reçu l’aval des maires sans que la municipalité de Kipawa ne soit spécifiquement prise en compte. Il a eu à plusieurs occasions l’impression que sa municipalité était traitée comme un TNO, comme c’est le cas à Laniel où siège un comité municipal dont les décisions doivent être entérinées par l’ensemble des maires.

«Ce n’est pas normal que ce soit les autres secteurs du Témiscamingue qui décident de ce qui doit se passer chez nous, à Kipawa, a-t-il réitéré. Que ce soit pour la mine de terres rares ou la minicentrale, nous avons notre mot à dire. Nous ne sommes pas contre le projet, mais nous voulons être consultés.»

Résolution et rencontre réclamée avec toutes les parties concernées

Quoique la MRC aurait proposé de rencontrer individuellement chacun des groupes ayant demandé à être entendus, ceux-ci de même que la municipalité de Kipawa ont plutôt décidé de faire front commun. «Nous avons proposé une rencontre le 29 juin avec tous les intervenants et toutes les parties partenaires du projet, a conclu le maire Norm Young. Nous verrons quelle sera leur réponse.»

Une résolution du conseil municipal de Kipawa a été adoptée à l’unanimité le 8 juin. Celle-ci s’oppose au processus de développement du projet Onimiki, demande de reporter le dépôt du projet à Hydro-Québec et de transmettre une lettre d’opposition de la municipalité de Kipawa au processus de développement du projet Onimiki aux promoteurs du projet, au premier ministre du Québec, aux organismes gouvernementaux émetteurs de certificats et d’autorisation et à Hydro-Québec.

Articles les plus consultés

Unsplash.
Actualités

Israël Larente de Rouyn-Noranda et Nicolas Tasset de Rapide-Danseur arrêtés

La Sûreté du Québec a mené plusieurs perquisitions dans les secteurs de Rouyn-Noranda, Duparquet et Gallichan.
En tournée à Montréal avec l’équipe du film François.e,
Culture

Khate Lessard dans le film François.e : un nouveau rôle marquant

La chanteuse Khate Lessard, connue pour sa détermination et son engagement, se prépare à faire une entrée remarquée dans le monde du cinéma avec le long métrage Françoise.
À droite, la présidente Lise McGuire ; à gauche, la vice-présidente du Fonds Ange-Gardien Harricana, Linda Perron-Beauchemin, lors d’une remise de don le 22 mai 2025.
Gracieuseté.
Communauté

Un ange invisible aux ailes de bon samaritain scolaire

Le Fonds Ange-Gardien Harricana soutient les élèves en situation de précarité de la Commission scolaire Harricana, tous niveaux confondus