Des Coteaux se mobilise pour sauver son école

La communauté réclame un sursis additionnel d'un an

©TC Média - Martin Guindon

Confrontée à la possible fermeture de son école cette année, la communauté du secteur des Coteaux s'est mobilisée et réclame un sursis additionnel d'un an à la Commission scolaire Harricana (CSH) afin de pouvoir mener à terme certaines pistes de solution.

Le conseil des commissaires de la CSH doit en effet prendre position le 7 février quant au maintien ou non de l'école des Coteaux à La Morandière. Aux prises avec une importante décroissance de sa clientèle ces dernières années, celle-ci a perdu son groupe de maternelle il y a trois ans et sa classe de 1^er cycle du primaire (1^re et 2^e année) cette année.

«En février dernier, dans le même avis que celui pour la fermeture de notre groupe de 1^er cycle, on nous annonçait qu'une décision serait prise en février de cette année sur la fermeture de l'école. Nous étions déjà mobilisés depuis quelques années, mais là, c'est une alarme qui a sonné pour la communauté», se souvient Sandra Hardy, directrice générale de la municipalité de La Morandière.

La survie du secteur

La mobilisation s'est donc activée dans les mois qui ont suivi. Quatre organismes locaux ont alors uni leurs forces pour trouver des solutions: la municipalité, la Fondation de l'école, le comité des loisirs de La Morandière et le comité 4H de l'école. Des rencontres ont eu lieu et environ 75 % des ménages ont été sondés à l'automne. «Et le constat est clair: les gens veulent conserver leur école», affirme Mme Hardy.

«Les gens disaient en gros qu'il n'y aurait plus de jeunes familles qui viendraient s'établir dans notre secteur s'il n'y avait plus d'école. La survie de notre milieu passe par la survie de notre école», fait valoir pour sa part Lucie Trudel, conseillère municipale et présidente du comité des loisirs de La Morandière.

Incitatifs de rétention

En plus d'être confrontée à une décroissance de la clientèle, l'école des Coteaux fait aussi face à l'exode de certains de ses élèves. Cette année, 13 élèves sont plutôt scolarisés à Barraute. C'est autant que ceux qui restent à l'école des Coteaux. Des incitatifs ont donc été mis en place et pourraient être renouvelés en septembre.

«On a mis des sous en commun et nous avons remboursé 50 $ de matériel scolaire, payé l'inscription aux Club des petits déjeuners et acheté un survêtement aux couleurs 4H. Ça représente une aide totale d'environ 300 $ par élève», souligne Joanne Dault, membre de la Fondation de l'école créée il y a quelques années pour assurer jadis le maintien de la maternelle.

Pistes de solutions

Plusieurs pistes de solutions sont déjà avancées par les organismes du milieu. La plus innovatrice s'inspire d'un projet de l'école Arpège à Sainte-Julie. Des tablettes iPad seraient achetées pour les élèves de 5^e et 6^e année, ce qui pourrait servir de projet pilote pour la CSH et les autres écoles de la région. Cette mesure, en plus d'obtenir de bons résultats pédagogiques à Sainte-Julie, pourrait attirer du même souffle des élèves de l'extérieur.

C'est dans cet esprit que la communauté demande une année de plus pour étudier et approfondir les différentes pistes de solution sur la table. Le conseil municipal de La Morandière réclame la création d'un comité de travail à cette fin. D'autant plus qu'elle anticipe l'inscription de 7 à 8 élèves en maternelle pour l'année 2017-2018.

Une école hors norme

Parmi les arguments invoqués pour conserver son école, la communauté du secteur des Coteaux rappelle que celle-ci cumule les réussites et les reconnaissances depuis qu'elle est devenue école 4H en 2006. Elle offre des activités d'apprentissage hors normes en rapprochant ses élèves de la nature, notamment avec l'ajout d'un camp 4H. Ce projet lui a valu le Prix Coup de cœur Joseph-Beaubien – étoile de bronze de l'Union des municipalités du Québec en 2013. L'école possède aussi son Club des petits déjeuners depuis 2004.

©gracieuseté

L'école des Coteaux possède le camp 4H, où les élèves peuvent faire des apprentissages directement dans la nature.

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