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28 janvier 2017

Pas tous les parents veulent sauver l'école des Coteaux

©TC Média - Martin Guindon

La mobilisation de nombreux citoyens pour sauver l'école des Coteaux à La Morandière ne fait pas l'unanimité. Certains parents se sont même levés pour s'y opposer.

Les opposants se sont notamment manifestés via les réseaux sociaux. C'est le cas d'Isabelle Lachaine et Jérôme Trudel, qui nous ont contactés pour exprimer leur désaccord avec la mobilisation. Ils estiment que bien d'autres parents partagent leur avis.

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«Je ne comprends pas pourquoi on veut qu'une école reste ouverte pour 13 élèves. Pour moi, le gros problème, ce sont les classes à degrés multiples. L'an dernier, mon gars qui était en 2e année était dans la même classe que ma fille de 3e année. Ils avaient exactement les mêmes devoirs. Mon gars a été accepté cette année à Barraute et il a eu beaucoup de retard à rattraper. Et je ne mets pas du tout les compétences des enseignantes en doute, mais les classes à plusieurs niveaux. Je ne pense qu'au bien-être des enfants», précise Isabelle Lachaine, qui n'a pu obtenir le transfert de sa fille, faute de place à Barraute.

Manque de ressources

Cette mère de quatre enfants de La Morandière aimerait aussi plus de ressources locales, comme un service de garde, ce que ne peut offrir selon elle une école avec aussi peu d'élèves. Elle ne croit pas non plus qu'une année de sursis ne permettra pas à l'école d'avoir beaucoup plus d'élèves.

Isabelle Lachaine ne voit pas non plus en quoi la présence d'une école est essentielle pour attirer des jeunes familles dans le secteur des Coteaux. «Ça ne nous aurait pas empêchés de venir nous établir ici. Les écoles de Barraute ne sont pas très loin. Je crois même que s'ils obligent les parents à envoyer leurs enfants à l'école ici, il y en a qui vont déménager», affirme-t-elle.

«Ce n'est pas logique»

Jérôme Trudel abonde dans le même sens. «Ce n'est pas logique de garder une école ouverte pour 10 élèves avec la décroissance qu'on connaît ces dernières années. J'ai sorti mon enfant de là il y a trois ans parce qu'il vivait du harcèlement et je ne l'ai jamais regretté. À Barraute, tous les problèmes se sont dissipés», fait-il valoir.

Selon lui, le manque de ressources, la mise en place de classes à degrés multiples (trois niveaux l'an dernier, deux niveaux cette année) et la désuétude de l'école justifient que ses enfants fassent une quarantaine de minutes d'autobus pour l'aller, puis le retour, chaque jour.

«Je veux ce qu'il y a de mieux pour mes enfants. Ce n'est rien contre le personnel en place. Je suis moi-même allé à cette école, mais ç'a bien changé. Nous étions plus nombreux et on avait des jeux, une patinoire, etc. Je veux que mes enfants puissent continuer à aller à Barraute et ne pas avoir à me battre chaque année pour l'obtenir», affirme le résident de Champneuf.

Daniel Lalancette: «Un milieu sans école est un milieu mort»

Des parents en faveur du maintien de leur école à La Morandière se sont aussi manifestés en réponse aux opposants. Trois d'entre eux nous ont contactés pour défendre leur position.

L'ancien maire de Rochebaucourt Daniel Lalancette est de ceux-là. Il a d'ailleurs bien du mal à comprendre que l'on puisse souhaiter la fermeture d'une école de village, cruciale pour assurer l'avenir d'un milieu comme le sien. On reconnaît bien le fils d'Hauris, qui s'est battu pour sauver les paroisses marginales dans les années 1970.

«Un milieu sans école est un milieu mort. L'école est la première image qui reflète un milieu de vie. Les exemples dans notre région sont pourtant nombreux. C'est l'un des premiers outils pour développer le sentiment d'appartenance dans un milieu. Sinon, on fait des gens de passage. Et quand une famille souhaite s'établir quelque part, elle va privilégier un endroit proche de l'école. Ç'a une incidence sur tout ton milieu, affirme celui qui a fait tout son primaire à cette école, dans les années 1970.

«On a une école à l'image de notre milieu et non à l'image de ce qui est standardisé au Québec, poursuit-il, pour défendre sa vocation en sciences naturelles. On a un milieu différent, donc on a des pratiques différentes. On a voulu se démarquer à l'époque en misant sur nos forces. Ici, on est dans la nature, donc on a développé le concept de l'école 4H, qui est unique au Québec. Ç'a notamment permis à mon petit dernier d'aimer l'école. Pour le reste, toutes les écoles ont le même programme éducatif.»

L'approche personnalisée

Installée à La Morandière depuis trois ans avec sa petite famille, Nathalie Beauregard ne se verrait pas retourner dans les Laurentides. Elle apprécie beaucoup l'approche plus personnalisée offerte à ses deux enfants dans une petite école comme celle des Coteaux, tellement qu'elle est devenue présidente du comité d'école.

«Je veux conserver l'école. Je l'adore. Les enseignants ont du temps pour chacun des élèves. On est loin des classes surpeuplées à 30 élèves qu'on a connues dans les Laurentides. On ne manque aucunement de ressources. L'an dernier, on a essayé les classes à trois niveaux, mais les enseignantes n'ont vraiment pas aimé ça. On a accepté de sacrifier la 1re et la 2e année pour revenir à des classes à deux niveaux (3e et 4e année, 5e et 6e année», précise-t-elle.

Nathalie Beauregard ne comprend pas elle non plus pourquoi des parents s'opposent au maintien de l'école et vont même jusqu'à dénigrer celle-ci. Elle assure aussi que la majorité des parents du secteur a été contactée par lettre ou par téléphone pour le sondage effectué l'automne dernier pour vérifier l'intérêt de la population envers leur école.

Enfin, elle se désole que non seulement 13 élèves aient pu obtenir une dérogation pour fréquenter l'école de Barraute, mais surtout que ça l'ait été aussi facile. «Il me semble que ça ne devrait pas être accepté quand ça met une école en danger», a-t-elle exprimé.

Elle y tient

Nicole Désilets, une maman qui nous a contactés via notre page Facebook, se dit très fière de l'école. «Nos jeunes font plein de beaux projets. Mon fils fréquente cette école depuis la Passe-Partout et je n'ai jamais pensé le changer d'école. Je suis impliquée à l'école et je vois tout ce qui est fait pour nos jeunes. Si certains parents sont insatisfaits, il y en a plusieurs qui tiennent à leur petite école», fait-elle valoir.

©TC Média - Martin Guindon

Outre l'école, il reste un dépanneur avec station-service dans le secteur des Coteaux.

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