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27 mars 2017

Un premier écovillage pourrait voir le jour dans la région

©Photo gracieuseté – Cité-écologique de Ham-Nord

Un groupe s'affaire depuis plusieurs mois à bâtir les fondations d'un projet d'écovillage, ce qui serait une première en Abitibi-Témiscamingue. L'initiative se veut un pied de nez à notre système économique. 

On souhaite aller chercher une autonomie, retourner à la base, mais sans mettre de côté la modernité -Michael Guay-Lachapelle

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Michaël Guay-Lachapelle, jeune père de famille valdorien, est l'un des instigateurs de l'écovillage. Il parle avec passion du projet qui a émergé à la suite d'innombrables discussions et réflexions. «Il y a une manière différente d'avoir sa propre maison, souligne-t-il. Nous ne sommes pas obligés de nous conformer au modèle actuel.»

Lui et quatre membres du conseil d'administration du groupe, provisoirement appelé «Éco-village Abitibi-Témiscamingue», recherchent le lieu idéal pour y bâtir leur village. Selon les dires de M. Guay-Lachapelle, une soixantaine de personnes gravitent autour de l'équipe de travail et certains habitent même à l'extérieur de la région.

À contre-courant

Leur projet est ambitieux, mais ils le savent et veulent donc se donner plusieurs années avant de faire le grand saut. «Nous voulons déménager dans l'écovillage d'ici 3 à 5 ans», affirme M. Guay-Lachapelle.

Plusieurs composantes doivent être présentes pour que l'on puisse qualifier un projet d'écovillage, selon Gabrielle Lemarier-Saulnier, qui a consacré son mémoire de maîtrise à ce mode de vie. «Dans un écovillage, il y a un aspect de vivre ensemble collectif. Ce n'est donc pas juste un quartier résidentiel écologique», signale-t-elle.

Il s'agit d'ailleurs d'un élément caractéristique de la démarche du groupe d'Abitibiens. «On veut faire de l'autoconstruction écologique de mini-maisons, possiblement isolées en ballots de paille», indique M. Guay-Lachapelle.

L’idée n’est pas de rejeter la modernité, mais de trouver une manière de vivre autrement en tentant le plus possible de produire l'énergie et la nourriture nécessaire, fait-il remarquer. «On étudie toutes les techniques et les moyens pour produire notre propre énergie», mentionne Michaël Guay-Lachapelle.

©Photo gracieuseté

Michael Guay-Lachapelle, l'un des instigateurs du projet, avec son fils.

Le groupe se défend d'être utopiste. Ses membres conviennent qu'il faudra toujours avoir un emploi d'appoint pour subvenir à leurs besoins. L'idée cependant est d'être le plus indépendant possible du système, d'avoir à travailler moins, de dépenser moins et de sortir de la logique de consommation à outrance, précise M. Guay-Lachapelle.

Un projet ambitieux

Le groupe d'Abitibiens n'est pas le seul au Québec à se lancer dans une telle aventure. Plusieurs initiatives ont vu le jour depuis les dernières années dans la province, mais rares sont celles qui ont dépassé l'étape de la table à dessin. Il faut rappeler que ce sont des projets qui ont l'ambition de fracasser les normes, fait observer M. Guay Lachapelle.

Un répertoire des éco-communautés du Québec avait été publié en 2010 et retraçait plus de 25 initiatives similaires partout sur le territoire de la province.

Nous avons pris contact avec plusieurs des groupes et force est de constater que la majorité des initiatives situées non loin de l'Abitibi-Témiscamingue ne se sont pas concrétisées. C'est le cas du projet d'écovillage Saint-Germain en Outaouais, du Domaine du Mont-Radar dans Lotbinière et du projet d'écovillage des Pays d'en haut. «Ils ont perdu et ont été obligés de fermer, a relaté l'actuel propriétaire du Domaine du Mont-Radar. Le Québec n'est pas rendu là.»

Surmonter les obstacles

L'une des difficultés est de faire en sorte que les élus locaux acceptent l'implantation d'un tel projet et, dans un second temps, qu'il le soit aussi par le milieu. «Les règlements municipaux ne permettent généralement pas de construire plusieurs maisons sur un même terrain», rappelle Gabrielle Lemarier-Saulnier.

Les relations interpersonnelles peuvent également causer des maux de tête aux instigateurs des projets. «C'est comme pour un couple: à deux c'est parfois intense, mais imaginez à 20!, soulève à la blague Mme Lemarier-Saulnier. Cela demande une gestion interne qui est exigeante.»

M. Guay-Lachapelle a conscience de l'existence de ces embûches, mais rappelle qu'aucune innovation ne s'est faite sans défis. «C'est sûr qu'il y a beaucoup de questionnement, mais il faut plonger et régler les problèmes au fur et à mesure», soutient-il. 

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Le cas de la Cité-écologique de Ham-Nord

La coordonnatrice des stages et agente de développement durable de la Cité-écologique de Ham-Nord, Nébesna Fortin, le plus grand écovillage du Québec, affirme qu'il faut mettre en place des mécanismes de règlement de conflits et des structures de gouvernance.

Selon elle,  les obstacles ne sont pas pour autant insurmontables. Dans la Cité-écologique située dans la région des Bois-Francs, 80 personnes y résident et y travaillent. On parvvient notamment à produire un ensemble d'aliments pour les repas, comme des œufs, tous les légûmes nécessaires à une bonne alimentation et les farines. Sous peu, cette écovillage souhaite être autosuffisant avec sa production de viande.

Qu'est-ce qu'un écovillage?

Dans le cadre de cette série d'articles, nous retiendrons la définition de la chercheuse Gabrielle Lemarier-Saulnier: «Touchant des aspects sociaux, environnementaux et politiques, un écovillage se définit comme un milieu de vie qui tente de réharmoniser les rapports humains/nature en créant des habitats écologiques territorialisés, ainsi que des processus de vivre ensemble collectifs et démocratiques.»

Commentaires

28 février 2019

joel godard

c est la vision de notre communauté autochtones de Davangus près de Destor.

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