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30 mars 2017

Bois d'œuvre: Unifor «très déçu du budget fédéral»

©TC Média - Martin Guindon

Le directeur québécois d'Unifor Renaud Gagné a réitéré, jeudi, les demandes de son syndicat dans le dossier du bois d'œuvre. Les gouvernements fédéral et provincial doivent venir en aide à l'industrie et ses travailleurs.

:«On est très déçu du dernier budget fédéral», a d'abord laissé tomber le leader syndical lors d'une conférence de presse tenue à Amos. Il déplore le peu d'aide ou de mesures annoncées pour aider les entreprises et les travailleurs à faire face au nouveau conflit qui se dessine.

Renaud Gagné a rappelé que l'industrie canadienne du bois d'œuvre se fera imposer une taxe à l'exportation qui pourrait atteindre jusqu'à 40 % par le Département du commerce américain à compter du 24 avril. Celle-ci frappera le Québec de plein fouet, puisque son industrie exporte 70 % de sa production de bois d'œuvre résineux vers les États-Unis.

Une assurance valeurs

Unifor croit que le gouvernement fédéral pourrait aider l'industrie en offrant non pas des garanties de prêt, mais une sorte d'assurance valeurs permettant aux entreprises de mettre les droits compensatoires en garanties.

«Si par exemple un milliard de dollars sont versés en droits compensatoires dans le compte en fidéicommis jusqu' à la résolution du conflit, Ottawa pourrait garantir ces sommes aux institutions financières», a fait valoir Renaud Gagné, qui croit qu'un tel programme prêterait moins flanc aux arguments de l'industrie américaine à l'effet que les gouvernements subventionnent l'industrie canadienne. Argument qui, selon lui, prend du plomb dans l'aile avec le nouveau régime forestier qui utilise des enchères publiques pour fixer les prix du bois.

Les travailleurs et les communautés

Il est crucial selon Unifor de protéger l'industrie contre des sanctions commerciales injustes qui auront un impact sur tous les autres maillons de la chaîne, jusqu'aux employés et surtout, les communautés. Au Québec, 135 communautés dépendraient directement de l'industrie forestière.

«Ce qu'on suggère, c'est de remettre sur pied un programme de travail partagé comme celui de 2003, qui permettait aux employés de travailler trois jours à l'usine, puis de recevoir de la formation les deux autres jours tout en recevant leur salaire. Il va manquer 15 000 travailleurs forestiers au Québec d'ici 2020 avec les départs à la retraite. Il ne faudrait pas perdre notre relève ni les travailleurs spécialisés qui pourraient vouloir quitter le domaine pendant le conflit», a affirmé Renaud Gagné, qui croit que Québec pourrait s'impliquer aussi dans ce programme, au niveau de la formation.

Unifor ajoute que si le Canada récupère ses droits compensatoires à la fin du conflit, une partie de ceux-ci devraient aller aux communautés forestières les plus durement touchées et non seulement à l'industrie.

Des redevances pour embouteiller à l'extérieur?

Renaud Gagné a profité de l'occasion pour revenir à la charge dans le dossier des Eaux Eskas. Il réclame toujours une mobilisation de la population et des élus pour dénoncer la décision d'embouteiller environ 4,5 % de la production de l'usine de Saint-Mathieu-d'Harricana à Montréal. La pétition du syndicat a déjà récolté 2000 signatures. Unifor interpelle aussi le ministre David Heurtel (Environnement).

«Si on prend des redevances pour pomper l'eau du sous-sol, on pourrait aussi exiger des redevances pour la transformer à l'extérieur, a laissé entendre celui qui craint qu'on ait entrouvert une porte qu'on pourra difficilement refermer. Il faut inciter cette entreprise à développer ces emplois-là dans la région. Ça prend un incitatif sérieux, voire coercitif. Ces retombées doivent demeurer ici.»


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