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21 août 2017

Elle enseigne la trompette dans un orphelinat haïtien

©Photo gracieuseté - Ambassadeurs o.f./projets Jeunes Artistes

Originaire de Val-d’Or et établie à Montréal, Émilie Fortin passe deux semaines dans un orphelinat en Haïti afin d’enseigner la trompette et le trombone à des enfants, adolescents et jeunes adultes.

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C’était beau de voir tout le monde danser sur le site de l’orphelinat avec des maracas fabriqués avec des bouteilles vides et des roches. On est accueillis comme des rock stars. On aimerait y aller plus souvent et même former des élèves comme professeurs pour enseigner durant l’année  - Émilie Fortin

L’Orchestre de la Francophonie propose des missions musicales dans des milieux défavorisés intitulées Jeunes Artistes via son volet éducatif Les Ambassadeurs O.F.

La Valdorienne enseigne au Foyer Notre-Dame-de-Lourdes en banlieue de Port-au-Prince depuis la semaine dernière. «Le projet existe depuis trois ans, mais j’y participe pour une deuxième année. L’orphelinat avait reçu des instruments de musique en don d’un pasteur. Mais comme ils étaient sous-utilisés, ils risquaient de se briser. On va donc leur offrir des cours avec cinq professeurs spécialisés, explique la trompettiste.

«Il y avait un seul professeur pour enseigner les instruments à vent à 60 élèves. C’était difficile. Nous on enseigne toute la journée et à la fin du stage, les élèves font un concert. L’expérience devient très plaisante pour eux et pour nous», souligne la Valdorienne.

Liés par la musique  

«J’ai découvert des talents musicaux dans cette aventure. Ils ont le rythme et une mémoire impressionnante puisqu’ils apprennent la musique par la tradition orale. Voir des petits de 3 à 7 ans habituellement agités réussir à se concentrer durant deux minutes pour jouer la chanson du Titanic à la flûte à bec est déconcertant, mentionne Émilie Fortin.

«Au-delà de toutes les vertus associées à la musique, le projet permet d’offrir à ces jeunes un sentiment d’appartenance. Lors du concert, ils sentent qu’ils font partie d’un tout et que le résultat final ne serait pas possible sans tout le monde. Quand on a un immense sentiment d’abandon et qu’on vit dans un orphelinat, cette expérience amène une fierté. Ils arrivent à se dire wow!, je suis capable», rapporte l’enseignante.

Un choc culturel

Même si l’expérience apporte des moments de bonheur, le choc culturel demeure important. «On entend des histoires vraiment dures. J’avais une élève tromboniste de 9 ou 10 ans. Elle arrivait en retard et ne coopérait pas. Il s’agit d’un camp volontaire. Je lui ai demandé pourquoi elle venait. Elle aimait les cours. Mais on a su que ses parents avaient décidé de ne plus venir la voir, se désole Émilie Fortin.

«Vivre à l’orphelinat ne veut pas nécessairement dire ne plus avoir ses parents, explique la Valdorienne. On a aussi eu un enfant-soldat et un trouvé dans les poubelles.»

«Il faut se préparer et s’informer sur les quartiers dangereux et la politique du pays avant de partir. On a le complexe du blanc, car nous sommes en minorité. Pour eux, nous sommes tous très riches. Là-bas se côtoient l’extrême richesse et l’extrême pauvreté, même des maisons une en face de l’autre», explique Émilie Fortin.   

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