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Retour22 novembre 2017
Un combat de deux ans pour obtenir justice
Guylaine Turgeon et Michel Bélair ont vécu un cauchemar

©TC Media - Sophie Rouillard
JUSTICE. Guylaine Turgeon et Michel Bélair se sont retrouvés complètement livrés à eux-mêmes lorsqu'ils ont voulu réclamer la réparation de fissures causées à leur maison lors de travaux publics faits en 2015. Une chaude lutte qui est gravée dans la mémoire du couple à jamais.
L'histoire cauchemardesque de Guylaine Turgeon et de Michel Bélair remonte au mois de juin 2015 alors que la Ville de Malartic avait embauché Dubé Excavation ainsi que Dynamitage Castonguay pour effectuer des travaux sur la 3e Avenue.
Peu de temps avant les travaux, Mme Turgeon se souvient avoir assisté à une rencontre d'informations pour les citoyens. «Sur place, on nous a seulement dit qu'il y allait y avoir des travaux. Il a été mentionné que quelqu'un viendrait prendre des images à l'intérieur et à l'extérieur de nos maisons. Mais personne n'a jamais mentionné quoi que ce soit par rapport à ce qu'il fallait faire en cas de bris.»
Malgré tout, seulement une vidéo présentant l'extérieur de la maison a été filmée. «Ç'a été extrêmement difficile d'avoir cet enregistrement pour la cour, se remémore Michel Bélair. Pour nous, c'était vital de l'obtenir pour prouver au juge que les bris n'étaient pas là avant.»
Somme toute, le dynamitage commence et le couple continue de vivre paisiblement jusqu'au jour où Guylaine Turgeon trouve d'énormes roches autour de la maison. Elle fait également la découverte d'un trou dans le vinyle de la devanture. «Tout de suite, j'ai pris des photos, assure-t-elle. C'était vraiment de très grosses roches!»
Sans tarder, la dame est allée voir les chargés sur le chantier. On leur indique c'est à la Ville de Malartic qu'il faut se plaindre. «Je ne savais même pas qui appeler. J'ai finalement réussi à discuter avec une dame, mais elle m'a dit que c'était à Dubé Excavation de s'en occuper. Ils se lançaient la balle entre eux pour ne pas avoir à gérer ça», estime Guylaine Turgeon.
Débat à n'en plus finir
Au bout du compte, l'employée de la Ville de Malartic qui a été mise en contact avec Mme Turgeon lui a alors assuré qu'elle devait faire une mise en demeure. L'employée a alors quelque peu aidé le couple afin de transcrire ladite lettre.
«Je ne suis pas habile du tout avec les ordinateurs, confie Guylaine Turgeon, gardienne de sécurité de profession. Mon mari et moi ne sommes pas écrivains, c'était difficile de savoir quoi dire et surtout comment le dire pour avoir l'air crédible.»

©Photo gracieuseté
L'une des fissures causées par les séances de dynamitage.
Le couple envoie une première mise en demeure le 23 juillet 2015. Dubé Excavation enverra un mois plus tard un accusé de réception en promettant de recontacter le couple pour régler la situation. Malheureusement, d'autres surprises attendaient le couple entre-temps.
Fissures
Au mois d'octobre 2015, Michel Bélair aperçoit une nouvelle fissure dans son garage. En effectuant le tour de la maison avec un ingénieur engagé par le couple, ce sont trois fissures dans la fondation de la maison qui sont apparues. Au total, ce sont donc quatre nouveaux bris.
«Déjà qu'on se battait pour le trou dans notre vinyle, maintenant il y avait les fissures», soupire M. Bélair.
Une nouvelle mise en demeure, encore une fois composée au meilleur des connaissances du couple, est envoyée, cette fois pour dénoncer l'apparition des fissures.
En décembre 2015, Dynamitage Castonguay envoie un ingénieur évaluer les fissures et nie l'implication des travaux comme cause des bris.
«On a vraiment eu l'impression de faire rire de nous, se souvient Guylaine Turgeon. Depuis le début, nous avons été honnêtes. Il y avait déjà une première fissure dans notre garage avant que la deuxième apparaisse et jamais nous n'avons essayé de faire croire l'inverse.»
Après de multiples documents envoyés et renvoyés en plus de récurrentes visites de l'ingénieur engagé par Guylaine Turgeon et Michel Bélair, le couple a finalement décidé d'amener l'affaire aux petites créances le 13 octobre 2016.
Persévérance et détermination

©Photo gracieuseté
Les travaux se sont déroulés du 11 au 22 juin 2015 sur la 3e Avenue à Malartic.
«Honnêtement, on ne savait pas tellement dans quoi on s'embarquait, avoue Mme Turgeon. On voulait simplement que justice nous soit faite et que tout se règle. »
La dame confie avoir passé des journées entières à faire de la recherche sur le web pour comprendre le fonctionnement de la justice.
Le 4 avril 2017, soit près de deux ans après les événements initiaux, une conférence de gestion est ordonnée par le juge responsable de la cause pour tenter de régler le tout hors cour. Cependant, l'ingénieur engagé en décembre 2015 par Dynamitage Castonguay ne peut être présent. La cause est donc prévue d'être entendue le 3 juillet 2017.
«J'étais tellement nerveuse, se souvient avec tristesse Guylaine Turgeon. Je savais qu'il fallait que je parle d'une certaine manière pour être claire et ne pas nous nuire dans notre cause. »
Le couple demandait une indemnisation pour les torts causés au vinyle de la devanture ainsi qu'aux fissures de la fondation de la maison.
La Ville de Malartic, qui a été exemptée du procès, a tout de même versé plusieurs centaines de dollars compte tenu des frais que l'histoire a causés au couple en termes de papeterie, congés de travail, etc.
Pour ce qui est de Dubé Excavation et de Dynamitage Castonguay, le 19 octobre 2017, les deux entreprises ont été condamnées à verser des sommes visant à réparer les bris de la maison. Le couple s'en est sorti avec 13 052,55 $ au bout d'une longue bataille de deux ans et demi.
«Je suis contente que nous nous soyons battus jusqu'au bout, affirme fièrement Guylaine Turgeon. Tout au long du processus, les gens de notre entourage nous disaient d'abandonner, que ça ne finirait jamais. Je ne regrette absolument rien.»
Après près de trois ans à devoir prouver ses dires devant la justice, le couple assure toutefois être prêt à recommencer si nécessaire. «Si c'était à refaire, nous le referions sans hésiter, conclut Michel Bélair. Pour tous ceux qui sont dans un combat de ce genre, allez-y jusqu'au bout, persévérez!»
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