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Retour16 mars 2017
La Commission Viens invite les gens à participer

©Photo TC Média - Myriam Grenier
Afin de faire la lumière sur les pratiques des services publics envers les Autochtones, la Commission Écoute, réconciliation et progrès est prête à recevoir les demandes des organismes et citoyens désireux de participer et de s’exprimer lors des audiences.

Il est temps que les gens disent ce qu’ils ont à dire. On doit prendre soin de bien faire les choses pour ne pas nous-mêmes faire de la discrimination systémique - Janet Mark
Avec un local permanent dès la semaine prochaine et le lieu choisi pour les audiences, soit les locaux du Conservatoire de musique de Val-d’Or, la Commission entendra les requêtes les 27 et 28 avril pour déterminer les organisations et les citoyens qui seront entendus. Après ces dates, il sera toujours possible de présenter une demande.
«Le mandat de la Commission consistera à écouter toutes les personnes en mesure d’informer, de présenter des faits, des événements, des situations ou d’exposer des préoccupations concernant toute forme de violence, de pratiques discriminatoires ou de traitements différents envers les Autochtones du Québec, a expliqué le juge Jacques Viens, président de la Commission.
«Nous avons le pouvoir d’obliger quelqu’un à venir témoigner, mais on souhaite que les gens viennent d’eux-mêmes pour tenter de trouver des solutions ensemble. On veut entendre les gens des services publics nous expliquer les services offerts aux Autochtones, mais ceux-ci doivent absolument venir nous entretenir sur les situations qu’ils ont vécues», a-t-il précisé.
Témoins recherchés
Sans témoignages, la Commission ne pourrait pas émettre des recommandations à la fin de son mandat, prévu le 30 novembre 2018.
«Les autres commissions d’enquête au Québec partaient avec de la documentation. Nous, on part de pratiquement zéro. On ouvre la porte aux Autochtones du Québec pour nous fournir des informations, a invité Me Christian Leblanc, procureur en chef de la Commission Viens.
«On veut connaître les manières de travailler dans les services publics et si les employés sont formés pour cette clientèle afin de déterminer s’il y a de la discrimination systémique. La qualité de nos recommandations est tributaire de la quantité et la qualité des informations que l’on recevra», a-t-il ajouté.
Janet Mark, coordonnatrice des relations avec les Autochtones, se soucie quant à elle du soutien psychologique pour les témoins. «Il faudra les accompagner dans cette démarche. Je lance l’invitation, si vous connaissez des travailleurs sociaux ou des Autochtones formés pour les soutenir, on en embauchera», a-t-elle affirmé.
Pas seulement à Val-d’Or
«La Commission donnera l’occasion de se faire entendre aux femmes et aux autres personnes concernées par les événements de Val-d’Or, dans le but de comprendre ce qui s’est passé, comment un tel climat de tension a pris naissance et examiner des actions correctives concrètes pour éviter que cela ne se reproduise, a mentionné le juge Viens.
«Mais le mandat ne se limite pas à Val-d’Or. Il s’étend sur l’ensemble de la province et porte sur les relations des Autochtones et six services publics au cours des 15 dernières années. Le but est de trouver des solutions afin que les Autochtones se sentent bien traités et reçoivent des services qui répondent à leurs besoins», a souhaité Jacques Viens.
Les auditions débuteront en juin avec une présentation du contexte historique et les préoccupations des Premières Nations. «Nous commencerons les audiences à Val-d’Or, mais nous nous déplacerons ailleurs au Québec, selon les besoins. Si les participants souhaitent siéger en juillet et en août, je suis prêt à le faire», a indiqué le commissaire.
Justice recherchée
Le Centre d’amitié autochtone de Val-d’Or compte bien participer à la Commission Viens. «On fait le même souhait que le 23 octobre 2015, celui d’une justice pour les femmes autochtones. On va les accompagner pour qu’elles puissent partager leur histoire, a signalé Édith Cloutier, directrice générale du Centre d’amitié autochtone.
«On va laisser les travaux de la Commission débuter et tester ce système. Les femmes veulent que cesse la violence à leur endroit et se sentir en sécurité face aux autorités», a-t-elle rappelé.
La Commission
- Boîte vocale confidentielle: 1 844 580-0113
- Formulaire sécurisé sur le site au www.cerp.gouv.qc.ca
- Audiences en français et en anglais
- Possibilité d’un traducteur dans une langue autochtone
- Requêtes pour participer les 27 et 28 avril
- Il ne s’agit pas d’un procès, mais d’une enquête
- Le but n’est pas de chercher des coupables
- L’objectif: évaluer une situation et la corriger
- Début des audiences en juin
- Certains témoignages à huis clos ou sous ordonnances
Les gens représentés
- 11 nations autochtones au Québec
-100 000 personnes, la moitié vit dans l’une des 55 communautés
- Six services publics (les policiers, les services correctionnels, la justice, la santé, les services sociaux et la protection de la jeunesse)
- Le mandat s’étend sur 1,6 million de kilomètres carrés

©Photo TC Média - Myriam Grenier
Me Christian Leblanc
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