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14 février 2018

Preissac fait marche arrière

Le budget contesté est abrogé et sera remplacé

©L'Écho abitibien/Le Citoyen - Martin Guindon

MUNICIPAL. Le budget 2018 fortement contesté de la Municipalité de Preissac a été abrogé, mardi soir, sous la pression des citoyens.

Plus de 80 personnes étaient présentes à la séance du conseil municipal, qui a dû se déplacer à la salle communautaire, afin d'exprimer leurs doléances face au budget adopté en décembre. Une pétition signée par 575 personnes, dont 370 habitants de Preissac, soit près de la moitié des 835 résidents, a été déposée par des citoyens.

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Il a fallu quatre ans pour remettre Preissac sur la carte, il ne faudrait pas tout défaire dans un conflit -Stéphan Lavoie

Celle-ci demandait au conseil de refaire ses devoirs afin de limiter les hausses de taxes jugées rébarbatives, craignant notamment un désengagement des mines. Le budget 2018 prévoyait une augmentation des dépenses de 30 %, avec des hausses de taxes significatives pour les commerces (49,5 %), les industries (53,5 %) et les industries légères (15 %) en respectant les ratios imposés par la loi. Dans le résidentiel, la hausse de 6 % était la première en sept ans.

Nouveau budget en mars

«On a écouté les gens. On a adopté une résolution pour abroger le budget. Nous allons maintenant devoir adopter rapidement un nouveau budget à notre prochaine séance, le 13 mars. Le ministère des Affaires municipales va nous accompagner dans cette démarche et s'il le faut, nous irons chercher l'aide d'un consultant», a indiqué le maire Stéphan Lavoie, mercredi matin.

La plupart des projets actuellement sur la table à dessin, comme celui d'un camping municipal, risquent d'être mis sur la glace dans la nouvelle mouture. «On nous demande de couper. On ne coupera pas ce qui peut affecter la sécurité de nos citoyens. Nous devrons assurer le maintien de nos infrastructures. L'objectif, c'est de ne pas augmenter les taxes pour personne, mais il faudra quand même équilibrer notre budget, dans le respect des lois», a précisé M. Lavoie.

Revoir les communications

Ce dernier a apprécié que la séance du conseil, qui a duré environ trois heures, se soit déroulée dans le respect. Il dit aussi avoir entendu clairement les citoyens qui déplorent un manque de transparence.

«On va revoir nos façons de faire nos communications. On veut être transparents, tout en appliquant ce qui nous vient du Ministère. Si on pouvait avoir 10 ou 20 % de tous ces gens à nos réunions mensuelles, on serait aussi très heureux. Aucun citoyen n'est venu quand on a adopté le budget en décembre. Et il y avait seulement 36 personnes lors de notre consultation publique de 2013», a souligné le maire de Preissac.

Il s'est aussi réjoui d'avoir vu les gens des secteurs nord et sud s'unifier dans ce dossier controversé. «J'ai l'impression qu'on forme vraiment un village ce matin», a confié Stéphan Lavoie, qui ignorait ce qui adviendrait pour le moment de l'assemblée publique prévue en mars pour cibler les priorités des citoyens pour les quatre prochaines années.

Les citoyens poussent un soupir de soulagement

Commerçants et citoyens ont poussé un soupir de soulagement quand le conseil municipal a accepté de refaire ses devoirs, mardi soir.

«C'est une très bonne nouvelle. Ça vient nous donner de l'oxygène. Les pressions des citoyens ont fait effet. Je suis contente d'avoir agi. Il nous reste maintenant à attendre les résultats. Notre maire a vraiment bien fait ça. On sent qu'on a eu une écoute», a affirmé Nathalie Inkel, propriétaire du Manoir des Rapides.

©L'Écho abitibien/Le Citoyen - Martin Guindon

Nathalie Inkel, propriétaire du Manoir des Rapides, a été la première à sonner l'alarme, entraînant la mobilisation de nombreux citoyens de Preissac.

Son message de désarroi publié sur la page Facebook de son entreprise, le 24 janvier, a fortement mobilisé la population, qui craignait de perdre ses commerces de proximité comme le Manoir et le Dépanneur 4 Saisons. Plus question maintenant de fermer en décembre le commerce qu'elle opère à Preissac.

«C'est évident que maintenant, je vais assister davantage aux réunions du conseil. Je pense que tout le monde a appris dans cette affaire. Le conseil va mieux nous informer et nous, on va aussi s'organiser pour en savoir plus», a-t-elle confié, mercredi.

La bonne décision

Le propriétaire de l'entreprise manufacturière Créations Thermodoor, Sylvain Pelchat, s'est aussi réjoui de la décision du conseil. Il voyait son compte de taxes bondir de 15 %, ce qui représente 2000 $ de plus. Il avait déjà essuyé une hausse de 27 % il y a quelques années.

«Je ne voulais pas qu'ils reculent uniquement pour les commerces, mais pour tout le monde. Les projets du conseil sont plus gros que notre capacité de payer et ce n'est pas tout le monde qui s'identifiait à leurs projets, comme celui du terrain de camping. Des augmentations de taxes, il va toujours y en avoir, mais ça doit demeurer raisonnable. Honnêtement, je n'ai jamais été un de ses partisans, mais je trouve que notre maire a très bien géré ça, hier. Il a été à l'écoute et il a vu que la population n'était pas pour ça. Je pense qu'il a pris la bonne décision», a-t-il indiqué.

Plus de transparence

Les citoyens ont aussi exprimé des griefs en matière de transparence du conseil et de l'administration municipale. Une lettre a été envoyée au ministère des Affaires municipales et de l'Occupation du territoire pour dénoncer la situation, en s'appuyant sur la loi 122 adoptée en juin, dont un volet porte sur une transparence accrue des décisions prises par les municipalités.

«Tout montait et il n'y a pas nécessairement eu de consultation, du moins pas une consultation assez poussée. On dirait que le budget a été fait à l'envers. On a voulu dépenser tant, puis on a taxé en conséquence. Mais nous avons été entendus. Et les réactions du maire et des conseillers sont fort positives. Ils ont écouté les citoyens, estime l'un d'eux, Léo Couture.

«On ne s'oppose pas à ce qu'il y ait certains projets sur le territoire, mais il faudrait pouvoir les étudier davantage et y aller avec plus de parcimonie», a ajouté M. Couture, qui croit que le conseil avait peut-être vu trop grand trop vite par manque d'expérience.

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