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03 mai 2018

Projet Authier: la SESAT interpelle la ministre de l'Environnement

©L'Écho abitibien/Le Citoyen - Archives

MINES. La Société de l'eau souterraine de l'Abitibi-Témiscamingue (SESAT) est d'avis que le projet Authier de Sayona Mining, à La Motte, devrait se soumettre à la procédure d'évaluation environnementale du gouvernement. Elle a fait parvenir une demande en ce sens à la ministre de l'Environnement, Isabelle Melançon.

Sayona souhaite exploiter une mine de lithium à ciel ouvert à moins de 500 mètres de la limite sud de l'esker St-Mathieu-Berry, qui approvisionne la Ville d'Amos et l'usine d'Eska à Saint-Mathieu-d'Harricana en eau d'une très grande qualité.

Si jamais Sayona souhaite augmenter sa production dans le futur, elle devra faire cette procédure de toute façon -Olivier Pitre

«On ne prend position ni pour ni contre le projet. On estime simplement qu'il présente des enjeux environnementaux suffisamment importants pour que les spécialistes du Bureau des audiences publiques sur l'environnement (BAPE) se penchent sur le projet et fasse l'analyse des études de la compagnie», précise Olivier Pitre, directeur général de la SESAT.

Enjeux majeurs et préoccupations

La minière a choisi d'éviter cette procédure en limitant sa production quotidienne à 1900 tonnes, soit tout juste sous la norme des 2000 tonnes, pour accélérer le développement du projet Authier (voir texte ci-bas).

©Archives

Le projet Authier est situé à moins de 500 mètres de la pointe sud de l'esker Saint-Mathieu-Berry.

Toutefois, les modifications apportées à la Loi sur la qualité de l'environnement et en vigueur depuis le 23 mars permettent au gouvernement d'assujettir à la procédure, exceptionnellement et à la demande de la ministre, tout projet dont «il est d'avis que les enjeux environnementaux» qu'il peut susciter «sont majeurs et que les préoccupations du public le justifient».

C'est ce qu'invoque la SESAT. «Selon nous, l'emplacement de la fosse, sa taille importante et l'échéancier serré que s'est fixée la compagnie sont autant de raisons qui justifient que le projet soit assujetti à la procédure. Celle-ci permettrait d'entendre les avis, les préoccupations et les expertises locales. Ce sont des choses qui prennent du temps et on doute qu'avec ses délais serrés, le promoteur puisse intégrer l'expertise de tout le monde à son projet. On croit qu'avec une durée projetée de 17 ans, c'est une bonne chose de prendre tout le temps nécessaire», affirme Olivier Pitre.

Sayona: «Le processus n'est pas moins rigoureux»

Sayona Mining précise que son projet est de petite envergure, à 1900 tonnes par jour, et que le processus environnemental auquel elle est soumise n'est pas moins rigoureux que celui réclamé par la SESAT et d'autres groupes.

D'entrée de jeu, le porte-parole Marc Parson insiste sur l'importance de se positionner rapidement sur le marché du lithium, appelé à quintupler entre 2016 et 2026 avec tout le développement des piles électriques, avant l'arrivée de plusieurs autres joueurs. Il est aussi crucial que le projet soit viable et rentable pour la petite société minière australienne.

«Le processus que l'on doit suivre est recommandé dans le cadre de la Loi sur les mines pour les plus petits projets comme le nôtre. C'est plus rapide, mais ce n'est pas moins rigoureux. On doit tout de même respecter la Loi sur les mines, la Loi sur la qualité de l'environnement, faire l'objet d'une étude d'évaluation environnementale qui se compare à une étude d'impacts et suivre le processus que l'on retrouve dans le Guide sur l'organisation d'une consultation publique par le promoteur d'un projet minier du ministère des Ressources naturelles», rappelle M. Parson.

Des études convaincantes

Il ajoute que Sayona rendra publiques ses études liées au projet Authier le 18 mai prochain. Celles-ci devraient convaincre selon lui le SESAT et la population que l'intégrité de l'esker et la qualité de l'eau ne seront pas menacées. «On en fait une priorité de protéger ce joyau. L'esker est en amont du site et il est plus élevé. Les eaux vont s'écouler en direction opposée, comme le démontre notre étude hydrogéologique», fait-il.

Ces études pourront être consultées au bureau municipal de La Motte, à Pikogan et seront aussi disponibles sur le site internet de Sayona. Des assemblées publiques suivront le 19 juin à La Motte et le lendemain à Pikogan. La consultation publique se poursuivra jusqu'à l'obtention des baux miniers et autres permis, assure le porte-parole.

L'indépendance des experts

Marc Parson revient également sur la notion de l'indépendance des études, réclamée par certains groupes, dont le Comité citoyen de protection de l'esker piloté par Rodrigue Turgeon et qui regroupe plus de 350 membres.

«Les experts qu'on engage ne sont pas des employés, mais des gens qui travaillent à leur compte. Ils réalisent des études et des expertises pour différents clients. Leurs études seront analysées par les experts des différents ministères concernés par notre projet et qui émettront des directives. Leurs pairs vont aussi les analyser et tenter de voir si elles contiennent des failles, des oublis ou des erreurs, puisqu'il s'agit d'une démarche scientifique. Que ce soit le promoteur qui paie pour obtenir ces études ne change rien. Les experts ne mettront pas leur réputation en jeu», affirme-t-il.

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