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22 août 2018

Authier Lithium: la SESAT déplore des lacunes

Elle réitère la nécessité de soumettre le projet au BAPE

Serge Bastien

©Martin Guindon - Le Citoyen Val d'Or - Amos

Serge Bastien, président de la Société de l’eau souterraine de l’Abitibi-Témiscamingue.

MINES. Après avoir analysé l’évaluation environnementale du projet Authier Lithium de Sayona Québec à La Motte, la Société de l’eau souterraine de l’Abitibi-Témiscamingue (SESAT) réaffirme que le projet minier doit être soumis au BAPE.

C’est la conclusion à laquelle arrive l’organisme, qui a publié son rapport d’analyse in extremis, le vendredi 17 août, soit à un jour ouvrable de la fin de la consultation publique menée par la société minière en vertu de l’article 101.0.1 de la Loi sur les mines.

«Nous sommes très heureux que la Ville d’Amos ait demandé et obtenu une extension d’un mois jusqu’au 20 août, sinon, on ne sait pas comment on aurait pu y arriver», précise Olivier Pitre, directeur de la SESAT.

Dans la précipitation

Tout cet empressement de la minière expliquerait en grande partie selon l’organisme plusieurs des lacunes que présente l’évaluation environnementale déposée le 18 mai et sur les bases de laquelle s’est tenue la consultation publique pilotée par Sayona Québec.

«On voit dans le rapport qu’il manque encore des éléments qui permettraient de donner un point de vue complètement éclairé. Et tout semble justifié par une urgence d’entrer en production qui n’est pas adéquatement expliquée ni justifiée par la compagnie. Notre position du mois d’avril n’a pas changé. En raison de l’emplacement du projet, son envergure et son calendrier serré, un BAPE viendrait autant nous rassurer nous, que d’ajouter de la crédibilité au projet pour eux», résume le président Serge Bastien.

Des données à venir

Dans son rapport d’analyse qui comporte 25 recommandations, la SESAT déplore notamment un manque d’informations stratégiques en ce qui concerne la halde à stériles et à résidus miniers, qui pourrait pourtant avoir un impact sur les eaux souterraines avec son potentiel de lixiviation au nickel.

«On nous indique qu’il y a sept puits d’observation, mais dans le cadre de l’étude hydrogéologique, on ne retrouve pas leurs échantillonnages. Ça viendra dans un document complémentaire. Ce n’est donc pas un oubli, ni de l’incompétence, mais plus une question de précipitation. Ils y ont pensé, les puits sont là, mais ils n’ont pas eu le temps. Ça nous donne une évaluation où l’on ne retrouve pas toutes les données probantes», fait valoir Olivier Pitre.

Agrandissement et dépotoir

La SESAT se questionne aussi sur l’absence de scénarios d’agrandissement de la fosse, alors qu’on précise que le gisement demeure ouvert en profondeur. «S’il se réalise, cet agrandissement pourrait venir empiéter sur l’esker, puisque le gisement s’enfonce sous celui-ci. Or, on ne retrouve aucun scénario à cet effet», affirme M. Pitre.

L’organisme aimerait aussi être rassuré sur l’impact potentiel du dépôt en tranchées d’une superficie d’un hectare situé sur la portion sud de l’esker. Celui-ci n’a jamais fait l’objet d’échantillonnages durant ses 23 années d’opération (1986-2009) ni depuis sa fermeture.

«On présume de la présence d’une masse d’eaux de lixiviation, et c’est situé dans la superficie de rabattement qui serait drainée dans les dernières années d’exploitation de la mine. On ignore si elles entraîneront un dépassement des normes pour l’usine de traitement ou dans l’effluent final», souligne Olivier Pitre.

 

Pas de scénario catastrophe pour Amos

La SESAT confirme que selon le modèle hydrogéologique, les impacts du projet seront majeurs sur les eaux souterraines du territoire de La Motte, marginaux sur celles de Preissac et pratiquement inexistants pour celles des municipalités situées au nord ainsi que les puits résidentiels existants. «Cela permet d’écarter les scénarios catastrophes pour le puits de la Ville d’Amos, par exemple», précise Olivier Pitre.

 

Le CREAT n’est pas favorable au projet

Le Conseil régional de l’environnement de l’Abitibi-Témiscamingue (CREAT) a rendu public son mémoire sur le projet Authier, le 20 août. Celui-ci comporte 50 recommandations, qui s’appuient sur les 10 principes de la Loi sur le développement durable. Le CREAT évoque un manque de rigueur ainsi qu’une absence d’information concernant l’étude de faisabilité, l’acceptabilité sociale, les impacts environnementaux, la restauration et les coûts, pour exprimer qu’il n’est pas favorable au projet sous sa forme actuelle. Le CREAT ajoute qu’il devrait être soumis à des audiences publiques du BAPE.

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