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06 septembre 2018

Patrick Rodrigue - prodrigue@lexismedia.ca

L’équivalent d’un sautage minier en plein visage

Un violent coup de terrain est à l’origine de l’accident survenu en septembre 2017 à la mine Westwood

Westwood_accident

©CNESST

Comme en fait foi cette photo des lieux après l’accident, environ 250 tonnes de roches avaient été projetées en direction des trois travailleurs.

Un violent coup de terrain dont l’intensité équivalait à celle d’un dynamitage de fin de quart de travail est à l’origine de l’accident qui a blessé trois travailleurs de la mine Westwood d’Iamgold, dans la matinée du 10 septembre 2017.

Les événements étaient survenus vers 9h15 à l’extrémité d’une galerie du niveau 132, à environ 1300 mètres sous la surface. Un mineur et deux superviseurs se préparaient alors à retirer les roches instables des parois à l’aide d’une foreuse à flèche de type Jumbo.

«Le mineur a d’abord procédé au nettoyage des parois et du front de taille de la galerie à l’aide d’un boyau. À ce moment, les trois travailleurs ont entendu des crépitements dans le roc. Avec la foreuse, le mineur a ensuite purgé les parois et le toit des roches instables. Lorsqu’il a touché la partie supérieure du front de taille avec la tige de la foreuse, un violent coup de terrain est survenu et les trois hommes ont été frappés par 250 tonnes de roches qui ont été projetées sur eux», a raconté l’inspecteur Mario St-Pierre, lors du dépôt du rapport d’enquête de la CNESST, le 6 septembre 2018.

Lors des événements, la Sûreté du Québec avait indiqué qu’un travailleur âgé dans la trentaine avait été blessé grièvement. Les deux autres, tous deux âgés dans la vingtaine, s’en étaient tirés avec des blessures mineures. Ils avaient été évacués vers la surface par des sauveteurs miniers pour être ensuite conduits à l’hôpital d’Amos.

«L’énergie qui s’était accumulée dans le roc était beaucoup plus importante que ce qu’on pouvait prévoir» - Ghislain Vallée

Deux causes

L’enquête de la CNESST a identifié deux causes. D’abord, l’excavation d’une galerie dans une zone à risque, en raison de la complexité de la géologie du secteur et de la présence d’une faille, avait engendré une accumulation de contraintes. Cela a mené à la rupture du massif rocheux. Ensuite, la planification des travaux pour le contrôle du terrain était déficiente.

«Le secteur avait été le théâtre d’un premier coup de terrain, en juillet 2017. L’employeur avait alors décidé de laisser reposer la roche plusieurs semaines. Il y avait ensuite eu une analyse de risque avant que les travailleurs n’y soient envoyés, le jour de l’accident. Cependant, l’énergie qui s’était accumulée dans le roc était beaucoup plus importante que ce qu’on pouvait prévoir. Sa puissance a équivalu à celle d’un sautage où l’on évacue d’abord toute la mine», a précisé Ghislain Vallée, directeur en santé et sécurité du travail au bureau régional de la CNESST.

Pas de constat d’infraction

L’évaluation des circonstances a d’ailleurs conduit la CNESST à conclure qu’il n’y avait pas matière à émettre un constat d’infraction à Iamgold. L’accès à la galerie affectée demeure par contre encore interdit, et ce, même un an après les événements. «Il faudra une procédure sécuritaire confirmée pour que nous levions l’interdit», a expliqué M. St-Pierre.

Une mise en garde pour toutes les mines

Habituellement, lorsqu’il n’y a pas de décès de travailleur lors d’un événement, la CNESST ne rend pas son rapport d’enquête public. «Dans le cas présent, on parle d’un accident grave qui aurait pu avoir des conséquences bien pires. C’est pourquoi nous diffusons le rapport afin de mettre en garde toute l’industrie minière. D’ailleurs, nous avons récemment incorporé l’accumulation d’énergie dans le roc comme élément à contrôler régulièrement dans toutes les mines», a indiqué M. Vallée.

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