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10 octobre 2018

Patrick Rodrigue - prodrigue@lexismedia.ca

Changements climatiques: un faux avantage pour la forêt boréale

Feu_foret_Parent_2012

©Sylvie Lachapelle

Si une augmentation maximale de 2 degrés Celsius de la température moyenne de la planète pourrait générer des bénéfices pour la forêt boréale du Québec, une hausse supérieure à ce seuil entraînerait plutôt des effets négatifs. Sur cette photo, l’incendie de forêt qui a fait rage tout près de Parent en mai 2012.

Les bénéfices que pourrait obtenir la forêt boréale des changements climatiques ne seraient que transitoires. À une période de croissance marquée des arbres pourrait survenir un déclin important, exacerbé par le manque d’eau.

C’est ce que soutient une étude publiée dans la revue scientifique Nature Communications par un groupe de six chercheurs en foresterie provenant de plusieurs horizons, parmi lesquels figure Yves Bergeron, de l’Institut de recherche sur les forêts de l’UQAT.

En examinant la croissance de pas moins de 270 000 arbres répartis sur 95 000 parcelles forestières à travers un territoire de 761 000 km2 d’un bout à l’autre du Québec, les chercheurs ont pu évaluer l’impact du réchauffement atmosphérique sur sept essences différentes.

Des forêts plus productives jusqu’à +2 degrés

Ils ont ainsi constaté que, jusqu’à une augmentation de 2 degrés Celsius de la température mondiale, les arbres pourraient gagner de 10 à 16 % de productivité. Ce serait particulièrement le cas pour l’épinette noire, le sapin baumier et le bouleau blanc.

Dans les forêts plus froides, des températures plus chaudes et un climat plus sec contribuent en effet à réduire l’humidité excessive du sol, laquelle nuit fréquemment à la croissance des arbres. De plus, ils prolongent la saison de croissance tout en réduisant les risques de blessures dues au froid.

Les chercheurs ont convenu que cette amélioration du taux de croissance pourrait même contribuer à maintenir la productivité des forêts malgré les risques de voir également les incendies devenir plus fréquents et plus intenses.

Chaleur excessive et manque d’eau

Là où le bât blesse, c’est que les simulations des chercheurs ont aussi indiqué qu’une hausse additionnelle des températures de 3 à 4 degrés Celsius viendrait annuler les effets positifs des changements climatiques sur la forêt boréale. De plus, elle engendrerait également un déclin dans la croissance des arbres en augmentant la fréquence et la durée des périodes de sécheresse, affectant du même coup la quantité d’eau disponible dans le sol.

Tout dépendra de la pluie

«Nos résultats démontrent que la forêt boréale de l’Est du Canada, dans sa composition actuelle, dispose d’une capacité limitée de s’adapter aux changements climatiques, surtout dans un contexte où il est probable que le réchauffement planétaire soit supérieur à 2 degrés Celsius avant la fin du 21e siècle. Cette capacité d’adaptation dépendra principalement de l’augmentation ou non de la quantité et de la fréquence des précipitations», ont conclu les chercheurs.

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