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16 octobre 2018

Dominic Chamberland - dchamberland@lexismedia.ca

«J’ai choisi de bonnes causes et travaillé avec des gens de qualité»

Roger Gauthier, l’homme qui empile les honneurs

Roger Gauthier

©Photo L'Éclat/Le Citoyen - Dominic Chamberland

Roger Gauthier: «Quand tu as plus de projets que de souvenirs, ça garde jeune!»

Il accumule les honneurs au même rythme ou presque que ses implications. Mais où donc s’arrêtera Roger Gauthier?

Né à Val-d’Or en 1950, M. Gauthier s’implique bénévolement dans diverses causes – surtout régionales – depuis près de 40 ans.

Et il ne semble pas vouloir s’arrêter alors que les récompenses pleuvent sur lui, comme le Filon Paul-Giroux (prix de l’engagement social) obtenu le printemps dernier au gala de la Chambre de commerce de Val-d’Or, ou encore l’hommage qu’il vient de recevoir pour ses 35 ans d’implication au sein de la Fondation de l’UQAT, dont il est l’un des fondateurs et ancien président.

Des prix, il y en a d’ailleurs eu bien d’autres auparavant et il y en a sûrement d’autres à venir. «C’est la curiosité et les opportunités de faire une différence qui m’ont incité à commencer à m’impliquer, à l’âge de 25 ans, quand j’étais étudiant à temps partiel en administration, signale-t-il.

«Si j’ai été récompensé souvent, c’est parce que j’ai choisi de bonnes causes et que j’ai eu la chance de travailler dans de bonnes équipes, avec des personnes de qualité et de grande valeur, par exemples Jules Arsenault, Johanne Jean, Jean Turgeon, Donald Murphy, Pierre Corbeil, François Gendron, Pierre Maheux et bien d’autres, fait valoir M. Gauthier. Ces gens-là ont parfois appuyé des causes au détriment de leurs intérêts personnels et malgré les critiques. Je retiens notamment la droiture et l’intégrité de Jules Arsenault. Il disait: quand je me réveille le matin, c’est pour me lever debout», relate-t-il.

Le «Régioneux» de l’UQAT

La création par le gouvernement de l’Université du Québec en Abitibi-Témiscamingue (l’UQAT), en 1983, se veut l’un des grands projets au sein desquels Roger Gauthier a œuvré. Il était alors représentant des étudiants au sein du conseil d’administration de l’ancêtre de l’UQAT, qui s’appelait le Centre d’études universitaires en Abitibi-Témiscamingue (CEUAT).

«J’étais là quand René Lévesque est venu l’annoncer et je voulais attendre que l’UQAT devienne réalité pour avoir mon diplôme en administration, en 1983, à 33 ans. L’UQAT a d’ailleurs été la première Université du Québec à porter un nom de région. Comme je revendiquais pour l’Abitibi-Témiscamingue, on m’appelait le ‘’Régioneux’’!, raconte-t-il en souriant.

«À l’époque, les régions étaient gérées comme des colonies par les grands centres, alors que nos entreprises, qui comptaient sur des centres de décision en région, avaient besoin de ressources universitaires. L’objectif était donc de créer des postes scolarisés, explique M. Gauthier. Avant 1983, on exportait nos cerveaux: seulement 30% de nos diplômés universitaires revenaient dans la région, tandis que maintenant, 85% restent ici. Depuis ses débuts, l’UQAT a fait près de 20 000 diplômés. D’ailleurs, ma conjointe, nos deux filles et moi-même sommes tous diplômés de l’UQAT!», précise-t-il fièrement.

Un retraité actif

Retraité de Télébec (où il a commencé comme technicien dans les poteaux pour éventuellement devenir vice-président) et ensuite retraité de Proximédia à Rouyn-Noranda (il a été le président-fondateur de ce centre d’appels), Roger Gauthier agit également comme mentor pour de jeunes entrepreneurs ou des organisations. «Si l’expérience n’est pas partagée, elle perd toute sa valeur. Tout ce qui n’est pas donné est perdu», estime-t-il.

S’il est officiellement à la retraite, M. Gauthier n’en demeure pas moins très occupé, que ce soit comme mentor, comme consultant pour le GIRAT (couverture cellulaire et internet) ou comme membre du c.a. des pensionnés de Bell (à titre de représentant des retraités de Télébec).

«Je suis un retraité actif. Quand tu as plus de projets que de souvenirs, ça garde jeune!, lance-t-il. J’ai eu du plaisir à m’impliquer et j’en ai encore, ça n’a jamais été un sacrifice. Je l’ai toujours fait par conviction plutôt que par devoir. Et quand je suis convaincu, je peux être assez convaincant.»

On n’en doute pas une minute!

«Quand la réalité dépasse le rêve»

Quand il a participé à la création de l’UQAT et de la Fondation de celle-ci, il y a 35 ans, Roger Gauthier était loin de se douter de l’ampleur qu’allait prendre l’aventure. «Lors de notre première campagne de financement, en 1983, on voulait lever 1 million $ et on se faisait dire qu’on voyait grand pas mal. Or, la Fondation gère 15 millions $ aujourd’hui. En 2003 (au 20e anniversaire), j’avais écrit un texte intitulé ‘’Quand la réalité dépasse le rêve’’, évoque-t-il.

«L’université est le plus beau cadeau que la région s’est donné dans le dernier siècle, affirme M. Gauthier. Avec 12 ou 13 millions $ par année, l’UQAT est premier au Canada en subventions par professeur pour la recherche. Avant 1983, 6% des travailleurs de la région détenaient un diplôme universitaire, tandis que maintenant, c’est près de 20%», souligne-t-il.

Des prix prestigieux

Parmi les nombreux prix que Roger Gauthier a reçus au fil des ans, soulignons la Médaille d’honneur et l’intronisation au Cercle d’excellence de l’UQAT, le Mentor Émérite du Réseau M, le titre de personnalité de l’année dans les centres d’appels du Québec en 2005 (quand il dirigeait Proximédia), le Prix hommage Edmund-Horne au gala de la Chambre de commerce de Rouyn-Noranda en 2005 et le Filon de la personnalité de l’année au gala de la Chambre de commerce de Val-d’Or en 1999, en plus du Filon Paul-Giroux cette année. «Quand on est reconnu au niveau provincial, ça démontre que c’est la région et pas seulement un individu qui a fait quelque chose de bien», fait-il valoir.

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