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18 octobre 2018

Patrick Rodrigue - prodrigue@lexismedia.ca

L’expérience de l’immigré pour attirer des immigrants

Recrutement_travailleurs_etrangers

©Patrick Rodrigue

Philippe Maschinot et Yannick St-Laurent souhaitent que le mode de travail qu’ils ont choisi pour attirer des travailleurs de l’étranger facilite leur intégration.

Le recrutement de la main-d’œuvre à l’étranger comporte son lot de défis, dont un des principaux consiste à favoriser la rétention des travailleurs une fois rendus sur place. Une entreprise de l’Abitibi-Témiscamingue a choisi de miser sur l’expérience vécue par un immigré pour inciter d’autres personnes à s’établir dans la région avec, comme objectif, qu’elles y restent.

Tous deux entrepreneurs, Yannick St-Laurent et Philippe Maschinot sont concernés depuis longtemps par le manque de main-d’œuvre. Lorsque la région a frappé un mur, ils ont décidé d’unir leurs forces pour mettre sur pied l’Agence PMAT+ à Rouyn-Noranda et aller recruter des travailleurs dans les autres pays de la Francophonie.

«Nous avons choisi de commencer par la France, la Belgique et la Suisse parce que ce sont des pays qui ressemblent au Québec. Nous avons aussi quelqu’un qui effectue des sélections dans les pays du Maghreb», indique M. St-Laurent, PDG de l’entreprise.

La vision de l’intérieur

Boulanger-pâtissier originaire d’Alsace et fondateur de la Boulangerie Le St-Honoré, qu’il a opérée pendant plusieurs années, M. Maschinot considère que son vécu est un atout de taille dans le processus de recrutement.

«J’ai le double avantage d’avoir fait le trajet de la France à l’Abitibi-Témiscamingue comme immigrant et, en tant qu’entrepreneur, j’ai moi-même embauché des immigrants. Quand je rencontre des candidats potentiels, je leur parle de la région telle que je l’ai vécue en tant qu’immigrant. On ne vend donc pas du rêve. Et on s’efforce de miser essentiellement sur des personnes dont le style de vie va ressembler au nôtre», explique-t-il.

«En quelque part, c’est un peu un retour aux sources, fait observer Yannick St-Laurent. On l’oublie souvent, mais à une certaine époque, Rouyn et Noranda étaient les villes les plus cosmopolites du Québec, avec des travailleurs étrangers qui arrivaient massivement de l’Europe de l’Est.»

Recruter, mais surtout intégrer et retenir

Grâce à un réseau de contacts à l’étranger, PMAT+ effectue une présélection de candidats. Ceux-ci sont ensuite rencontrés sur place, à leur domicile. «Si le conjoint ou les enfants ne veulent pas partir, on ne va pas plus loin. Le candidat doit aussi avoir des objectifs clairs par rapport à son projet d’émigration. Bref, il doit faire sa part. On veut recruter, certes, mais aussi et surtout intégrer et retenir», fait valoir Philippe Maschinot.

Une fois rendu en Abitibi-Témiscamingue, le travailleur est pris en charge par l’entreprise cliente, mais il n’est pas laissé à lui-même. «Nous aidons notre client à coacher son immigrant pour qu’il s’intègre bien, mentionne M. St-Laurent. Nous collaborons aussi avec des propriétaires et des organismes comme le Centre Bernard-Hamel afin que le travailleur ait déjà un logement prêt à l’accueillir lorsqu’il arrive.»

Déjà des fruits à récolter

Même si elle est encore en période de démarrage, l’Agence PMAT+ récolte déjà le fruit de ses efforts, alors que deux immigrants en provenance de France s’installeront dans quelques semaines à Rouyn-Noranda. «L’avantage de choisir des familles, c’est que le conjoint aussi peut travailler. On fait donc d’une pierre deux coups», souligne Yannick St-Laurent.

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