Économique
Retour02 octobre 2018
Amos se mettra en marché comme une start-up
Plusieurs entreprises s’unissent contre la pénurie de main-d’œuvre
©gracieuseté
EMPLOI. Une centaine de gens d’affaires d’Amos acceptent d’unir leurs forces et miseront sur les nouvelles technologies et les réseaux sociaux afin de lutter contre la pénurie de main-d’œuvre.
Ils ont adhéré vendredi à une stratégie originale imaginée par Hans Pelletier, de GNAK.ca. L’étincelle lui est venue cet été en entendant Hector Authier vanter les mérites de l’abbé Ivanohë Caron dans Amos vous raconte son histoire.
Il souhaite donc vendre la ville pionnière de l’Abitibi aux travailleurs de l’extérieur qui cherchent à améliorer leur sort comme l’a fait l’abbé Caron, il y a 100 ans, pour coloniser la région. «Mais au lieu de crier sur le perron, on peut utiliser les nouvelles technologies pour rejoindre les gens», a-t-il affirmé devant plus de 150 personnes invitées par 27 autres gens d’affaires ayant déjà adhéré à la démarche.
Un million de travailleurs ciblés
Hans Pelletier a expliqué qu’il y a 1 million de travailleurs actifs au Québec qui sont au salaire minimum. Du nombre, 33 % n’arriveront pas la semaine prochaine s’ils n’ont pas de paie et 40 % n’ont pas un 5e secondaire. Il vise ce million de travailleurs qu’il présume être malheureux.
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«Il y a des gens à Laval et à Montréal au salaire minimum qui sont frustrés parce qu’ils ne sont pas capables de faire des activités locales. Ils n’ont pas les moyens. Ils ont de la misère à arriver. Il suffirait d’une étincelle ou d’une manière plus fluide pour les attirer ici», a-t-il fait valoir.
40 000 personnes par semaine
Avec plus d’une centaine d’entrepreneurs qui acceptent d’embarquer pour 500 $ par année (et d’autres à 200 $ pour supporter la démarche), Hans Pelletier se dit en mesure de déployer la force de son entreprise pour mettre Amos en marché comme une start-up, en utilisant des outils comme Facebook, Google MyBusiness et Google AdWords pour attirer les gens sur le portail DestinationAmos.com.
«Toutes les semaines, on va toucher minimum 40 000 personnes ciblées. J’aimerais qu’on se vende comme le faisait l’abbé Caron, mais en utilisant les outils technologiques d’aujourd’hui. Et ces outils, on les a chez GNAK.ca. C’est ce qu’on fait. Ensemble, on va plus loin. On n’en est plus au stade où l’on peut se permettre de se compétitionner», a-t-il insisté.
Simplifier la démarche
La campagne publicitaire s’appuiera sur quatre points forts susceptibles d’attirer des gens à Amos: éducation, santé, sécurité et plein air. Les chercheurs d’emplois et de logements pourront par exemple manifester leur intérêt auprès de tous les employeurs ou logeurs d’un seul clic.
«Ce sera à vous ensuite de répondre à cette personne. Si elle a 7 ou 8 employeurs potentiels qui l’approchent, qu’elle voit qu’il y a cinq ou six logements disponibles, qu’elle découvre nos services d’éducation, nos infrastructures… on va peut-être tellement lui donner le goût qu’elle va finir par traverser le parc et venir s’installer chez nous», a fait miroiter Hans Pelletier.
Le besoin est là
L’homme d’affaires Jason Bourque, qui est l’un des premiers à croire au projet, a invité les gens à embarquer dans l’aventure. Il a reçu l’aide inattendue d’Isabelle Leblanc, propriétaire du restaurant McDonald.
«Je suis venue ici ce matin sans trop savoir, je ne faisais pas partie des 27. Je vais vous dire une chose, depuis 2010 que je vis la pénurie de main-d’œuvre. J’ai dépensé énormément d’argent et on se bat encore. Je suis tellement heureuse de voir autant de gens ici, parce que 500 $, ce n’est rien. Pensez à ce que ça vous coûte toutes les fois que vous formez quelqu’un avec nos taux de roulement. On ne peut pas se permettre de passer à côté d’une opportunité comme celle-là», a-t-elle plaidé.
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