25 octobre 2018

Patrick Rodrigue - prodrigue@lexismedia.ca

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©RNC Minerals

Plus de cinq ans après la publication de l’étude de faisabilité du projet Dumont à Launay, RNC Minerals s’apprête à la mettre à jour, étant donné que le contexte entourant le nickel a évolué de manière positive au cours de cette période.

Beaucoup de choses ont en effet changé depuis le dépôt initial de cette étude, en 2013. «Nous avons signé une entente avec la Première Nation Abitibiwinni à Pikogan, nous avons obtenu nos autorisations environnementales et nous avons dégagé de nouveaux débouchés pour notre concentré. Ce n’est donc plus le même portrait», a fait observer Christian Brousseau, directeur de ce projet situé sur le territoire de Launay.

Percées technologiques

Avec Tsingshan, un géant chinois de l’acier inoxydable, RNC Minerals a en effet développé un procédé inédit pour produire un sulfure de nickel capable d’alimenter directement les aciéries sans devoir passer par l’étape de la fonderie.

RNC Minerals prévoit également recourir à un procédé de rôtissage qui permettrait de convertir une partie du concentré de Dumont en produits directement utilisables par les fabricants de batteries électriques.

«On évoque beaucoup le lithium, mais le nickel occupe une place importante dans ce marché. Plus il y a de nickel dans une batterie, plus sa densité énergétique est élevée. Par exemple, les batteries de Tesla contiennent environ 80 % de nickel», a signalé M. Brousseau.

Les deux percées technologiques devraient aussi entraîner rendre le projet Dumont plus attrayant pour les investisseurs. «Le procédé industriel classique de traitement du concentré par fonderie coûte environ 1,55 $ par équivalent-livre de nickel. Pour le rôtissage, on parle de 0,40 $. Juste là, on vient de réaliser une économie de 1,15 $ l’équivalent-livre de nickel dans les coûts de traitement. À cela s’ajoutent les débouchés supplémentaires que nos deux procédés vont nous permettre de développer», a fait valoir Christian Brousseau.

Un colosse mondial du nickel

Avec des réserves minérales évaluées à 6,9 milliards de livres de nickel et 278 millions de livres de cobalt exploitables à ciel ouvert pour une durée de vie initiale estimée à 33 ans, Dumont se hisse au 9e rang mondial des gisements de cobalt et au 2e pour le nickel. C’est aussi le seul gisement d’envergure qui n’est pas localisé en Chine ou contrôlé par des géants multinationaux comme Glencore.

Projet encore plus viable qu’en 2013

La mise à jour de l’étude de faisabilité de Dumont sera donc très importante pour RNC Minerals et Waterton Global Resource Management, son co-partenaire dans le projet, puisqu’il s’agit d’un argument de poids lorsque vient le temps de courtiser les investisseurs.

«Notre projet est très viable, encore plus qu’en 2013, a assuré M. Brousseau. Dumont n’offre peut-être pas de hautes teneurs, soit 0,3 % en nickel, mais il comporte des quantités colossales de minerai. De plus, nous allons éliminer les bassins de notre parc à résidus. Car en plus de ne pas générer d’acide, ils séquestrent du carbone. Plus longtemps ils sécheront à l’air libre, plus ils vont pouvoir en capter. C’est autant de risques en moins pour notre projet.»

Annonces à prévoir au printemps

Il manquerait environ 400 M $ pour boucler le financement et démarrer la construction de la mine.

«Nous devrions avoir une bonne idée d’où l’on s’en va en février ou en mars. On devrait ensuite avoir des annonces intéressantes à faire en avril ou en mai», a fait savoir Christian Brousseau, qui a collaboré à la construction de Canadian Malartic et Detour Lake, les deux plus importantes mines à ciel ouvert du Canada à l’heure actuelle.