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05 novembre 2018

Dominic Chamberland - dchamberland@lexismedia.ca

«Des autruches la tête dans le sable»

La Nation algonquine déçue du témoignage des dirigeants de la Sûreté du Québec à la Commission Viens

Martin Prud'homme

©Photo - Archives

Le témoignage de Martin Prud'homme à la Commission Viens n'a pas convaincu les leaders de la Nation algonquine.

Le moins qu’on puisse dire, c’est que la Grand chef du Conseil tribal de la Nation algonquine anishinabeg, Verna Polson, n’a pas été impressionnée par le récent témoignage des hauts dirigeants de la Sûreté du Québec à la Commission Viens.

Dans un communiqué de l’organisation qu’elle dirige, Mme Polson dit dénoncer «avec colère et déception» l’attitude de Martin Prud’homme, directeur général de la SQ (actuellement directeur par intérim du SPVM), et de Ginette Séguin, inspecteur-chef du poste de Val-d’Or, lorsqu’ils ont été interrogés à la Commission Écoute Réconciliation et Progrès sur les relations entre les autochtones et les services publics provinciaux.

«Quand les autochtones seront-ils traités comme des gens… avec respect?, a demandé le commissaire Viens sans pour autant obtenir de réponse, signale la Grand chef Polson. J’ai eu l’impression de voir deux autruches se planter la tête dans le sable.»

Soulignant que l’ancien directeur du poste de police de Lac-Simon, Jean Vicaire, a affirmé sous serment à la Commission Viens avoir avisé dès 2013 (soit deux ans avec le reportage de l’émission Enquête) la direction de la SQ d’allégations de femmes autochtones concernant de possibles abus policiers, Verna Polson déplore que rien n’ait été fait parce qu’il n’y avait aucun document écrit.

«Est-ce que parce que la SQ a été avisée verbalement qu’on a tout simplement balayé la chose sous le tapis parce qu’il s’agissait d’autochtones?», se demande-t-elle en ajoutant «qu’il aura fallu que les médias s’emparent de l’affaire pour que sonne le réveil des dirigeants de la SQ, alors que tous étaient conscients des tensions importantes entre le corps policier et la population autochtone.»

Excuses réclamées

Selon la Nation algonquine, il est clair que la Sûreté du Québec est «coincée» encore aujourd’hui dans une «philosophie de négation» en refusant de reconnaître qu’il s’est passé quelque chose de majeur à Val-d’Or. Et qu’en refusant, toujours selon la Nation algonquine, de forcer ses agents à retirer de leurs uniformes le bracelet 144, la SQ se rangeait du côté de ceux-ci sans attendre les conclusions de l’enquête.

«Ce bracelet était une insulte pour toutes ces femmes autochtones, fait remarquer la Grand chef Polson. Que les agents de la SQ aient été solidaires de leurs collègues, on peut le comprendre, mais cela n’avait pas à être public et la direction (de la SQ) n’a pas compris que son attitude venait soutenir les craintes des membres des Premières Nations à l’égard de la SQ», mentionne-t-elle.

Mme Polson exige donc des excuses de la part de la SQ «pour toutes les actions inappropriées qui auraient pu être commises par des agents à l’égard d’autochtones.» «Pour rétablir la confiance, il faudra d’abord admettre que ces choses ont pu exister, qu’elles sont inacceptables et que la SQ présente des excuses à ceux et celles qui ont pu en être victimes. Cela doit faire partie de la réconciliation», affirme la leader de la Nation algonquine.

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