18 novembre 2018

Patrick Rodrigue - prodrigue@lexismedia.ca

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©Hecla Québec

Entièrement autonome, le camion Sandvik évolue dans un secteur spécialement adapté où, après avoir été chargé par un opérateur, il se rend sans aide à un point de chargement du minerai pour ensuite aller décharger sa cargaison et repartir à sa base.

En ce moment, un camion Sandvik entièrement autonome effectue chaque jour plusieurs trajets sous terre entre un point de chargement du minerai et un point de chute pour ensuite revenir à son point de départ.

«Les humains n’interviennent que deux fois dans le processus: au début du quart de travail, pour faire le plein de carburant et effectuer les vérifications mécaniques d’usage, et à l’un des quatre points de chargement du minerai. Nous avons constaté que cette opération restait quand même plus rapide si elle était assumée par un humain», a expliqué Alain Grenier, vice-président d’Hecla Québec et directeur général de Casa Berardi.

Autonome à 100 %

Pour des questions de sécurité, le camion effectue sa ronde dans des galeries où les travailleurs n’ont pas accès. À l’aide de caméras, il se dirige seul vers son point de chargement, se recule en place et envoie à l’opérateur un signal pour lui dire qu’il est prêt. Une fois sa benne remplie, le véhicule se rend au point de déchargement. Il vide ensuite son minerai sans intervention humaine, puis repart à sa base.

«Si le camion rencontre un obstacle imprévu ou que ses caméras enregistrent un mouvement inhabituel, il s’arrête tout de suite et envoie un signal d’alerte aux opérateurs. Et s’il constate que les conditions de son environnement ne sont pas bonnes pour circuler, il ralentit pour éviter les accidents et signale que la galerie a besoin d’entretien», a indiqué M. Grenier.

Bientôt en couple

Comme l’expérience s’est révélée concluante, un deuxième camion Sandvik autonome devrait entrer en fonction dans cette galerie au mois de novembre. «Les deux engins seront capables de se reconnaître entre eux et de se céder mutuellement le passage. Nous sommes la troisième mine au monde, après Finsch de Petra Diamonds en Afrique du Sud et Williams de Barrick Gold en Ontario, à utiliser ce système», a mentionné Alain Grenier.

Équipements plus performants

Hecla Québec a par ailleurs équipé de capteurs télémétriques la plupart de ses équipements mobiles qui circulent sous terre. Ces capteurs surveillent en temps réel différents paramètres, comme la pression des pneus et la température de l’huile, et signalent aux opérateurs les conditions anormales avant qu’un bris se produise.

«Ce système s’est traduit par des gains de 7 % dans la disponibilité des véhicules, puisque leur retrait dure beaucoup moins longtemps, a signalé M. Grenier. La prochaine étape consistera à en munir nos équipements de forage. De plus, nous allons déployer sous terre, dans la Mine Est que nous sommes en train, tranquillement, de relancer, un système de téléphonie cellulaire LTE, comme celui de la portion LZ-5 de la mine LaRonde d’Agnico Eagle.»

La question des emplois

La présence de machines autonomes aurait pu inquiéter certains mineurs de Casa Berardi, qui auraient pu y voir un risque de perdre leur emploi. Alain Grenier assure que c’est plutôt la situation inverse qui s’est produite.

«L’automatisation nous rend plus compétitifs grâce au maintien de la performance. Nous pourrons donc affronter plus aisément les moments où les conditions du marché seront plus contraignantes et continuer d’assurer des emplois de qualité, et ce, le plus longtemps possible. On en a d’ailleurs une preuve éclatante: depuis les cinq dernières années, nous sommes passés de 750 à 1000 employés sur le site de Casa Berardi, dont environ 400 entrepreneurs sous-traitants», a-t-il fait valoir.