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05 novembre 2018

Patrick Rodrigue - prodrigue@lexismedia.ca

Pas facile d’opérer une mine au bout du monde

Agnico Eagle et Mine Raglan doivent relever des défis logistiques de taille

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©Glencore Canada Mine Raglan

Raglan possède un port à Baie-Déception, dans le détroit de Hudson. Celui-ci accueille un cargo brise-glace environ huit fois par année.

L’exploitation d’une mine au cœur d’un territoire isolé s’accompagne de plusieurs défis de taille, notamment en ce qui concerne le ravitaillement en équipements et en denrées périssables. Lorsque l’épicerie la plus proche se trouve à des milliers de kilomètres, on a intérêt à ne pas oublier le beurre.

Depuis maintenant 21 ans, la mine Raglan de Glencore Canada exploite du nickel au 62e parallèle, à l’extrême-nord du Québec. Pour sa part, Agnico Eagle opère depuis plus de huit ans, au cœur du Nunavut, la mine Meadowbank et s’apprête à démarrer les opérations de deux nouveaux gisements, Amaruq et Meliadine. Dans les deux cas, l’organisation des transports et la gestion des stocks revêtent une importance capitale.

Par air, mais surtout par mer

Pour les denrées périssables, les deux sociétés minières recourent à l’avion. Les employés qui travaillent sur les deux sites peuvent ainsi manger des fruits et des légumes relativement frais chaque jour. Dans le cas de Raglan, l’avion parcourt ainsi plus de 1500 km à partir de Rouyn-Noranda. Pour les mines d’Agnico Eagle, la distance dépasse les 2000 km.

L’équipement, la machinerie, le diesel et les denrées non périssables sont, quant à elles, acheminées sur les sites par bateau. À Raglan, un puissant cargo brise-glace se rend dans le port de Baie-Déception à raison de huit fois par année, à l’exception d’une période de deux mois et demie au printemps (voir encadré). Chez Agnico Eagle, le portrait est plus compliqué.

La rigueur sous toutes ses formes

«Nous disposons d’une fenêtre de seulement trois mois, du début juillet à la fin septembre, pour acheminer sur les sites de nos projets toutes les machines, les matériaux et les équipements dont nous aurons besoin pour les 12 prochains mois. Le reste de l’année, la baie d’Hudson est prise dans les glaces», a expliqué Christian Provencher, vice-président Canada d’Agnico Eagle.

«Une seule livraison par bateau peut demander jusqu’à un mois de préparation» – Céliane Dorval

Chaque année, des milliers de conteneurs sont ainsi acheminés à Rankin Inlet, sur la rive ouest de la baie d’Hudson. «Une planification rigoureuse est requise pour établir le calendrier de livraison des marchandises au port de Bécancour, puis de leur expédition par bateau pour être certain de les recevoir au Nunavut dans les temps prévus, a fait observer M. Provencher. Chaque conteneur doit aussi être disposé dans un ordre précis, selon le moment de l’année et l’endroit où son contenu sera requis.»

À cela s’ajoute le facteur météorologique. Si des tempêtes s’abattent sur la mer du Labrador où le détroit de Hudson, le trajet peut facilement dépasser les quelque 30 jours qu’il demande habituellement.

Peu de temps pour agir

Même si le bateau s’y rend plus souvent que pour les installations d’Agnico Eagle, la mine Raglan doit, elle aussi, planifier longtemps à l’avance ses expéditions. Elle possède d’ailleurs un département de logistique entièrement consacré à la gestion des stocks et à la planification du transport.

«Certains employés préparent uniquement les trajets par avion, d’autres ceux par bateau, tandis que d’autres encore gèrent la nourriture pour les quelque 900 personnes que notre site accueille en permanence, a indiqué Mme Dorval. Une seule livraison par bateau peut demander jusqu’à un mois de préparation. Il faut en effet s’assurer d’être prêts à tous les imprévus et tenir compte du temps que le bateau prendra pour se rendre sur le site.»

La fenêtre est en effet très courte pour les travaux de construction extérieurs. Le moindre retard, ne serait-ce que de quelques jours, peut compromettre une année de planification. Par exemple, lorsque Raglan s’est dotée d’une éolienne expérimentale, en 2014, elle ne disposait que de trois jours, en août, pour monter toute la structure. «Si nous avions reçu le matériel trop à la dernière minute ou un peu trop tard, il aurait fallu attendre à l’année suivante parce que les conditions météorologiques ne devenaient plus sécuritaires», a signalé Céliane Dorval.

Agnico_Eagle_Meliadine_forages

©Agnico Eagle

L’isolement avec lequel doit composer Agnico Eagle pour son projet Amaruq entraîne tout un lot de défis, dont celui d’opérer une mine localisée à plus de 2000 kilomètres de ses fournisseurs.

La Fenêtre Noire

Là où Agnico Eagle doit composer avec une période de dégel des eaux très courte pour accéder à ses installations du Nunavut, la mine Raglan, elle, doit tenir compte d’une contrainte supplémentaire, d’ordre à la fois faunique et culturel. L’entente signée avec les communautés inuites de Salluit et Kangiqsujuaq prévoit en effet que, du 15 mars au 1er juin de chaque année, toute navigation est interdite dans les eaux entourant Baie-Déception, le port qui dessert Raglan.

«Cette période, qu’on appelle le Black Window, survient durant la période de mise bas des phoques. Elle évite aussi de fragiliser les glaces, ce qui serait dangereux pour les Inuits», a expliqué Céliane Dorval.

Des avantages pour les Inuits

Le passage relativement régulier de cargos dans les eaux nordiques apporte aussi des avantages aux communautés inuites. En ce qui concerne Raglan, l’entente signée avec Salluit et Kangiqsujuaq prévoit d’ailleurs des dispositions à cet égard.

«Chaque fois que nous planifions une expédition, nous contactons les communautés pour voir si elles ont besoin de quelque chose. Nous l’incluons alors dans un des conteneurs, ce qui réduit d’autant les coûts pour elles», a fait savoir Céliane Dorval.

Commentaires

6 novembre 2018

Marie Josée drolet

J aimerais savoir s il y a de l emploi et la rémunération...très intéressé a faire l expérience..comment fonctionne les congé...merci

6 novembre 2018

Jean Claude Lacroix

Est ce que vous avez de l'emploi pour des retraités. Genre entretien ou commissionnaire. Si oui comment fonctionne les quarts de travail et les congés

7 novembre 2018

Guy Lemoyne

Suis disposé à collaborer en R"H.,R.T., S.S.T.domaines où j'ai oeuvré la majorité de ma carrière. Comme je suis retraité, je suis disponible en tout temps.

8 novembre 2018

Denis Gascon

Bonjour je suis entrepreneur électricien dans le domaine commercial et industriel depuis 11 ans et je suis en tournure professionnel donc j’offre mes services de superviseur de chantier ou autre si sa vous intéresse communiquer avec moi peut-être je serais un bon surintendant pour vous avec beaucoup d’expérience. Denis Gascon

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