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02 décembre 2018

Samuel Breton présente son Eskimo de Sorel à Amos

Au Centre d'exposition d'Amos jusqu'au 6 janvier

Samuel Breton exposition Eskimo Sorel

©Martin Guindon - Le Citoyen Val d'Or - Amos

Samuel Breton tient la botte Sorel Eskimo dans ses mains. Sur la télé, on diffuse en boucle le documentaire Nanook of the North.

ARTS VISUELS. Inspiré des bottes Sorel, de documentaires ethnologiques et de son imaginaire d’enfant, l’artiste Samuel Breton présente Eskimo de Sorel jusqu’au 6 janvier au Centre d’exposition d’Amos.

Développée lors du Symposium international d’art contemporain de Baie-Saint-Paul en 2016, Eskimo de Sorel est une installation vidéo performative qui provient de l’intérêt de son créateur pour l’objet identitaire que représente la botte d’hiver Sorel au Québec et l’appropriation de l’iconographie inuite à des fins commerciales.

«La botte Sorel, ç’a été plus qu’une botte d’hiver pour le Québécois. C’est son hiver, son Ski-Doo, sa chasse, son pelletage, son enfance… et en bon Québécois, on pensait que c’était fabriqué à Sorel (elles étaient plutôt fabriquées à Kitchener en Ontario). C’est devenu comme notre paire de bottes à nous», a expliqué l’artiste de Québec, lors du vernissage de son exposition, le 2 novembre.

De Sorel à l’Eskimo

En cherchant une botte Sorel, il est tombé sur le modèle Eskimo, qui venait ajouter une identité additionnelle à la botte qu’on essayait de vendre. Il a donc orienté ses recherches vers qui pouvait bien être cet Eskimo dans la tête des gens de Sorel, dans les années 1960.

Samuel Breton Eskimo Sorel dessins

©Martin Guindon - Le Citoyen Val d'Or - Amos

Les croquis que Samuel Breton a réalisés en regardant des documentaires ont servi à construire son personnage de l’Eskimo de Sorel.

Eskimo Sorel Breton

©Martin Guindon - Le Citoyen Val d'Or - Amos

Samuel Breton a même aménagé l'intérieur de l'igloo de son Eskimo de Sorel

«L’Eskimo, c’est celui qu’on voit dans les films documentaires comme Nanook of the North, le premier film documentaire ethnologique de l’histoire du cinéma. Il a été fait en 1922 et le génie de ce film-là, c’est qu’on a l’impression de voir le vrai Inuit dans son habitat naturel. Malheureusement pour nous, on est aujourd’hui conscient que le réalisateur de film-là, Robert Flaherty, est un explorateur payé pour aller là-bas. Il se met à checker les Inuits autour de lui et il a un éclair de génie. Il va mettre en scène un personnage qui va s’appeler Nanook», a raconté Samuel Breton.

Nanook n’a jamais existé. «En 1992, les Inuits chassaient déjà à la carabine. Et Flaherty ne voulait pas voir de fusils. Il voulait voir le parfait sauvage, celui qui chasse encore au harpon. Donc, il a demandé un vieux chasseur inuit très expérimenté de devenir son Nanook», a-t-il expliqué.

Il en va de même dans le roman Agaguk d’Yves Thériault, avec son loup blanc mangeur d’hommes qui n’a jamais existé. Il est plutôt construit à partir de bêtes légendaires comme celle du Gévaudan en France. Finalement, ces œuvres sont empreintes de la culture occidentale.

Se mettre en scène

Tout ce côté «mise en scène» a donc inspiré Samuel Breton dans la construction de son Eskimo de Sorel, une figurine que Sorel aurait pu utiliser pour vendre ses bottes dans les années 1960. À partir de croquis réalisés en regardant des films documentaires, il incarne cette figurine dans une vidéo d’animation d’environ 8 minutes. Il s’est fabriqué un personnage avec son costume, ses outils, dont une lance harpon qui est en fait le crayon qu’il utilise pour ses croquis.

«J’ai donc créé ce projet inspiré des films documentaires, mais au final, je raconte une tout autre histoire, une histoire très poétique et plus proche de la vie d’un enfant. J’ai dans la main mon déclencheur photo, ce qui me permet de me filmer seul dans un studio blanc, ce qui explique mes mouvements saccadés . Ensuite, j’ai transformé les images pour y faire apparaître des objets ou des créatures, comme ma bête du Gévaudan», a précisé celui qui a réalisé un guide audio de 14 minutes disponible sur la page Facebook du Centre d’exposition et dans un lecteur MP3 disponible à l’accueil.

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