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18 décembre 2018

Dominic Chamberland - dchamberland@lexismedia.ca

L’industrie minière et l’enseignement doivent s’adapter au numérique, soutient Robert Marquis

Robert Marquis

©Photo L'Éclat/Le Citoyen - Dominic Chamberland

Robert Marquis, sur le point de prendre sa retraite, présentait sa dernière allocution en carrière devant les membres de la Chambre de commerce de Val-d’Or, avant de quitter son poste de PDG de l’Institut national des mines.

Pour sa dernière conférence en carrière avant de partir à la retraite, le président-directeur général de l’Institut national des mines du Québec (INMQ), Robert Marquis, a jugé bon servir une mise en garde à l’industrie minière et à ses formateurs, en entreprise comme à l’école.

Selon lui, l’industrie a tout intérêt à s’adapter aux transformations technologiques et les établissements d’éducation à sortir du mode d’enseignement traditionnel. «Notre mission (à l’INMQ) est de faire le pont entre l’éducation et l’industrie. C’est très important de réussir, a mentionné M. Marquis lors d’un dîner-conférence de la Chambre de commerce de Val-d’Or, mardi à l’hôtel Forestel.

«Les Australiens, par exemple, n’ont pas réussi à s’adapter. Résultat: 80% de l’enseignement minier en Australie se fait maintenant en institutions privées. Ce serait catastrophique si ça nous arrivait. Et ça nous pend au bout du nez, a-t-il affirmé.

«Il importe donc de modifier nos façons de faire dans le réseau public. On est encore au mode traditionnel d’enseignement, avec le professeur qui parle en avant, alors qu’il existe aujourd’hui de meilleures façons d’enseigner», a signalé M. Marquis qui, après 37 ans de services, s’apprête à céder les guides de l’organisme gouvernemental à Jean-François Pressé, ancien directeur du Centre de formation professionnelle de Val-d’Or.

Vers le 4.0

Dans le cadre de sa conférence portant sur les compétences numériques des travailleurs du secteur minier, Robert Marquis a fait savoir qu’au printemps 2019, l’INMQ et ses partenaires vont proposer aux entreprises et établissements d’enseignement de les accompagner vers les changements organisationnels et faciliter la gestion des talents.

«On utilisera un cadre de référence comportant une trentaine de compétences sélectionnées pour soutenir la transition d’une dizaine de métiers vers le 4.0 et de nouveaux modes d’enseignement, en se servant du multimédia», a souligné M. Marquis.

Questionné par la salle sur l’état actuel de l’enseignement au collégial dans le domaine minier, Robert Marquis ne s’est pas défilé. «La formation en secondaire 3 ne fait pas le pont avec le collégial, a-t-il reconnu. Il faut amener les gens dans une formation continue au niveau technologique afin de leur faciliter la tâche, pour qu’ils puissent acquérir des compétences et pouvoir cheminer sans problèmes d’une compagnie à une autre.»

Des constats significatifs

M. Marquis a fait remarquer que c’est dans le but d’améliorer le capital humain que l’INMQ a réalisé un projet de recherche sur les compétences numériques des travailleurs du secteur minier, auquel 935 personnes (au-delà de 300 de plus qu’espéré) ont participé sur une base volontaire en répondant à un questionnaire.

Parmi les constats de l’étude, soulignons le réel intérêt des employés à utiliser ces compétences, lesquelles seraient sous-utilisées par l’industrie. «Le téléphone intelligent, par exemple, est un outil important d’aide à la décision, mais on n’en donne pas l’occasion aux gens, a signifié Robert Marquis. Il ressort aussi que les compétences numériques des contremaîtres sont moins bonnes et que 37% des répondants craignent de perdre le contact humain à cause du numérique, élément qu’on n’avait pas vu venir. Il faudra donc y travailler», a-t-il noté.

Un plan de match nécessaire

Autre constat surprenant pour l’INMQ, 11% seulement des répondants ont indiqué être réticents au numérique par crainte de perdre leur emploi. «Ce chiffre nous a beaucoup étonnés», a avoué Robert Marquis.

Dans cette étude, l’INMQ conclut qu’il faut favoriser la formation continue pour assurer l’employabilité à long terme dans le secteur minier. Et que les entreprises doivent former leur personnel en lien avec le déploiement des technologies numériques pour disposer des compétences nécessaires le plus tôt possible.

«Les entreprises ont un rôle à jouer. Pour des raisons de productivité, elles doivent avoir un plan de match à ce niveau-là, a soutenu M. Marquis. Ça ne sert à rien d’avoir de nouvelles technologies si le personnel n’est pas prêt à les utiliser. Dans certains cas, on doit changer la culture d’entreprise.»

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