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20 juin 2018

Patrick Rodrigue - prodrigue@lexismedia.ca

Elle retourne à l’école à 40 ans pour aider sa fille dans ses devoirs

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©Patrick Rodrigue - Le Citoyen Val d'Or - Amos

Accompagnée de Stéphane Morrissette, Manon Joannette ne cache pas sa fierté d’avoir atteint les objectifs qu’elle s’était fixés lorsqu’elle a entrepris de retourner aux études à la formation générale des adultes. «Il faut oser pour s’amener plus loin, a-t

Il existe bien des raisons pour retourner à l’école afin de compléter son parcours scolaire. Cependant, il est rare de le faire pour aider quelqu’un d’autre. C’est ce qu’a accompli Manon Joannette.

À l’aube de la quarantaine, cette mère monoparentale de Rouyn-Noranda figure parmi les quelque 150 élèves du Centre Élisabeth-Bruyère qui ont atteint leurs objectifs à la formation générale des adultes lors de l’année scolaire 2017-2018. Un accomplissement dont elle n’est pas peu fière, loin de là!

«Après avoir décroché, j’avais essayé de finir mon secondaire aux adultes, mais j’ai fini par retourner sur le marché du travail. Puis, j’ai eu ma fille. Lorsque celle-ci est arrivée en 4e année du primaire, je voyais ses devoirs devenir de plus en plus complexes et je voulais l’aider. C’est là que j’ai décidé pour de bon de retourner à l’école. Je voulais le faire pour ma fille», a-t-elle raconté.

«Alors qu’au départ, j’y allais pour aider ma fille, je me suis finalement beaucoup plus aidée moi-même» - Manon Joannette

Allumer des passions et créer un milieu de vie

En l’espace de deux ans, Mme Joannette a ainsi gravi tous les échelons pour atteindre l’objectif qu’elle s’était fixé, passant d’une scolarité de niveau présecondaire à un secondaire 3. «Ça m’a donné toute une confiance en soi», a-t-elle indiqué.

«Nous essayons d’aller plus loin que la simple formation, a expliqué Stéphane Morrissette, directeur adjoint du Centre Élisabeth-Bruyère. Nous voulons surtout allumer des passions et créer un milieu de vie. Ce qui nous importe, c’est que nos élèves acquièrent les savoirs et les compétences dont ils ont besoin pour réaliser leur projet de vie. Pour certains, ce sera un secondaire 5, mais pour d’autres, un secondaire 2 sera suffisant. Quant à la durée, chacun évolue à son rythme.»

Difficile, mais gratifiant

L’expérience n’a d’ailleurs pas été une partie de plaisir pour Manon Joannette lors des premiers temps. Entourée de jeunes âgés de 16 à 20 ans en moyenne, la quarantenaire ne se sentait pas à sa place. Elle s’est cependant rapidement intégrée au sein d’un petit groupe qui comptait quatre autres femmes de son âge et qui, elles aussi, avaient des enfants.

«Sans ce "Club des Matantes", comme on nous avait gentiment surnommées, je n’aurais peut-être pas été capable, a signalé Mme Joannette. En plus, ça m’a permis de nouer de nouvelles amitiés. Et les jeunes aussi ont commencé à se mêler à nous. Alors qu’au départ, j’y allais pour aider ma fille, je me suis finalement beaucoup plus aidée moi-même. Tout ce que ça prenait, c’était d’oser.»

Et ce geste, Manon Joannette ne regrette certainement pas de l’avoir posé. «Ce n’est pas facile au début et oui, ça demande beaucoup d’efforts. J’ai d’ailleurs souvent eu envie de lâcher, mais j’ai persévéré. Et quand j’ai eu mon diplôme dans les mains, je peux vous dire que j’en étais vraiment fière», a-t-elle souligné.

Un véritable tournant dans sa vie

«Ça prend du courage pour sortir de sa petite routine et de ses habitudes», a fait valoir M. Morrissette. Le jeu en vaut cependant la chandelle puisque non seulement Mme Joannette est maintenant capable d’aider sa fille à progresser dans son propre cheminement académique, mais elle entreprendra prochainement une formation professionnelle à Amos pour devenir assistante technique en pharmacie.

«Je suis vraiment excitée, a-t-elle commenté. C’est vraiment un nouveau tournant pour moi. Parce que je me suis fait confiance et que je suis restée tenace, j’ai pu m’amener plus loin. Et j’en suis fière.»

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©Gracieuseté - Manon Joannette - Le Citoyen Val d'Or - Amos

Manon Joannette (2e à partir de la gauche) et Stéphane Morrissette en compagnie du «Club des Matantes» (Vivianne McLaughlin, Nathalie Pratte, Christelle B. Leclerc et Linda Cormier), lors du gala de remise des diplômes du Centre Élisabeth-Bruyère. Plus de

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