21 juin 2018

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©Sophie Rouillard - Le Citoyen Val d'Or - Amos

Nathalie Rey avec son prix Image du Gala des Miroirs 2018.

Sous l'effet de la surprise, Nathalie tremblait en se dirigeant vers la scène de la salle Félix-Leclerc pour recevoir son prix des mains du maire de Val-d'Or, Pierre Corbeil.

«Je ne m'attendais pas à ça du tout, lance-t-elle en riant. La soirée achevait, je songeais à ce que j'allais faire plus tard chez moi lorsque tout à coup: on me nomme comme gagnante du prix Image! Je n'en revenais pas.»

En effet, c'est une amie à Nathalie qui l'a inscrite plusieurs semaines auparavant. «On ne fait pas de bénévolat pour gagner des prix, précise Nathalie. En tout cas, pas moi! C'est important de redonner aux autres. Durant toute ma vie, des gens m'ont aidée. C'est à mon tour de donner.»

Elle demeure toutefois très humble par rapport à son prix.

«Ce que je tiens à dire, c'est que ce n'est pas à moi que l'on doit dire merci, croit Nathalie. C'est à moi de vous remercier de m'avoir accueillie dans cette belle région. Les gens sont patients et tellement chaleureux.»

Nouvelle arrivante

Anciennement une nouvelle arrivante, Nathalie sait très bien ce que les immigrants vivent en arrivant dans la région.

En effet, Nathalie a ressenti un véritable coup de cœur pour la région en 2011, lors d'un stage pour sa maîtrise à l'Université du Québec en Abitibi-Témiscamingue (UQAT) au campus d'Amos.

En 2013, la Marocaine a décidé de faire le grand pas, soit de déménager à Amos pour y faire un doctorat en géochimie des eaux. Elle s'est depuis installée à Val-d'Or.

«C'était une grosse décision à faire, confie Nathalie. Je ne l'ai jamais regrettée, mais j'ai eu le blues dans les premiers temps. Ma famille et mes amies étaient toutes très loin.»

Nathalie ne s'est pas laissé abattre pour autant. Une fois bien implantée, elle a voulu s'impliquer. Elle-même une nouvelle arrivante, elle désirait aider à l'intégration des citoyens immigrants. «Je sais comment ils se sentent pour l'avoir vécue moi-même, souligne-t-elle. Je sais donc ce que ça fait d'avoir des craintes et de perdre ses repères. C'est important d'avoir quelqu'un pour nous aider.»

En passant par des cours de danses latines à des repas multiculturels et des séances d'informations, Nathalie touche toutes les sphères possibles pour l'accueil de nouveaux citoyens en s'impliquant auprès du Comité d'accueil des nouveaux arrivants de Val-d'Or et du Comité de lutte au racisme et à la discrimination.

Si c'était à refaire?

Bien que Nathalie se considère choyée d'habiter la région (qui lui a d'ailleurs permis de rencontrer l'amour!), l'étudiante à l'UQAT avoue que si son arrivée était à refaire, elle voudrait vivre la chose différemment.

«J'aurais vraiment aimé être en contact avec quelqu'un d'ici avant mon arrivée pour répondre à mes questions et mes craintes, signale-t-elle. On vit un choc culturel, un changement de température, on ignore comment fonctionne votre système de la santé, etc. On doit pratiquement tout réapprendre. Si, avant leurs arrivées, les nouveaux arrivants avaient une personne ressource, je crois que ça serait beaucoup plus facile.»