Un policier de Val-d'Or reçoit une médaille pour action méritoire

©Sophie Rouillard - Le Citoyen Val d'Or - Amos

Le Sergent François Carbonneau pose fièrement avec sa médaille pour action méritoire.

Pour avoir su gérer avec brio une situation qui a dégénéré, il y a deux ans au Lac-Simon, le Sergent François Carbonneau, de la Sûreté du Québec, a reçu des mains du ministre de la Sécurité publique, Martin Coiteux, une médaille pour action méritoire.

Le 6 avril 2016, le Sergent Carbonneau reçoit un appel de renfort de la part de ses collègues du poste du Lac-Simon. Aussitôt, sept autres agents et lui-même accourent à la communauté autochtone.

«Nous sommes intervenus au Lac-Simon en assistance à nos confrères du service de police de la communauté qui s'apprêtaient à procéder à une arrestation, raconte le policier. Au fil du temps, l'intervention a dégénéré et s'en est suivi de coups de feu.»

L'événement auquel le Sergent Carbonneau fait référence n'est nul autre que le funeste soir où des agents de la police du Lac-Simon ont fait feu sur Sandy Michel, un père de famille autochtone qui était en crise et armé d'une machette dans les rues du Lac-Simon.

«Les policiers [du poste du Lac-Simon] se sont fait encerclés et ont dû faire un regroupement stratégique, explique le Sergent Carbonneau. Il y avait des gens en crise, la tension était élevée.»

Garder le calme

C'est parce qu'il a su calmer la population et utiliser la foule à bon usage que le policier a été récompensé. «J'ai fait un appel à la communauté et j'ai demandé aux gens calmes d'aider à calmer les autres qui étaient plus agressifs, donc à ramener la paix publique pour que l'on puisse aller voir la victime», indique-t-il.

Sur les lieux, bien que les agents de la SQ soient formés pour ce genre de situation de crise, les émotions ont tout de même touché un peu le sergent.

«Je peux vous dire que j'ai eu un boost d'adrénaline de voir une centaine de personnes qui nous observent et les différentes réactions, signale-t-il. Donc oui, on peut dire que je n’étais pas gros dans mes culottes, mais tout le monde en gang, on a ‘’focussé’’ sur la mission première qui était de protéger les vies.»

Un travail d'équipe

Bien que la médaille ait été remise au Sergent Carbonneau, le policier reste humble et donne du crédit à ses collègues. «Oui, c'est moi qui a géré l'événement, mais c'est vraiment avec l'aide de tout le monde autour», fait-il valoir.

Pour lui, cette distinction était inattendue. «Ça m'a fait chaud au cœur, honnêtement, car on ne travaille pas pour avoir une médaille, raconte-t-il. Je me présente au travail tous les jours, mon but ce n'est pas d'avoir ça. Je fais juste mon travail.»

Au poste de Val-d'Or, tous les collègues du Sergent François Carbonneau sont fiers de cet accomplissement. «C'est un sentiment de fierté, ajoute l'agent des communications de la SQ, Jean-Raphaël Drolet. Ça fait du bien d'avoir une bonne tape dans le dos, surtout pour cette équipe qui a travaillé si fort.»

L'après Sandy Michel

Évidemment, ces événements ont été bouleversants autant pour la communauté autochtone que pour les policiers qui étaient en fonction ce soir-là.

«On a fait un débriefing très émotif, avoue le policier. C'est sûr que tu y repenses toujours en passant devant le Lac-Simon, mais aujourd'hui, aucun de mes agents n'a de séquelles de ces événements.»

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