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25 juillet 2018

Dominic Chamberland - dchamberland@lexismedia.ca

Feu de L’Étoile du Nord: Stéphane Plourde contredit sa soeur et nie tout

Palais de justice Val-d'Or

©Photo - Archives

Un accusé qui tente de se disculper en contredisant sa sœur, qui elle-même livre un témoignage incompatible avec les déclarations qu’elle avait livrées sous serment aux policiers.

On en a décidément eu pour notre argent, mercredi au palais de justice de Val-d’Or, lors du procès de Stéphane Plourde, 45 ans, accusé d’avoir comploté avec sa sœur, Marie-Lyne Plourde, pour allumer l’incendie criminel qui a détruit, en mai 2003, le restaurant L’Étoile du Nord de Louvicourt, concurrent du restaurant L’Orée-des-Bois, propriété de Mme Plourde à l’époque.

Lors de son témoignage pour sa défense, Stéphane Plourde a contredit les déclarations incriminantes de sa sœur aux policiers en niant avoir quelque chose à voir avec le feu de L’Étoile du Nord. «Non, ce n’est pas vrai que j’ai comploté avec ma soeur. Ce n’est pas vrai non plus que j’ai pris 1000 $ ou 3000 $ pour mettre le feu (à L’Étoile du Nord), a soutenu Stéphane Plourde lorsque questionné par son avocat, Me Daniel Faucher.

«Je pense que c’est par vengeance que ma sœur a fait ces déclarations, des menteries, car je lui ai fait du mal, je n’étais pas un ange, j’ai fait des coups plates, comme voler son camion. Il faut dire aussi que ma sœur est bizarre; elle n’est pas folle, mais pas loin…, a ajouté l’accusé. Quand j’ai commis des délits, comme des vols, j’ai plaidé coupable, ce qui m’a fait passer 10 ans en prison. Pour le feu, j’ai plaidé non coupable car je n’ai pas fait ça. Oui, je faisais des petits travaux pour ma sœur pour me racheter, mais non, je n’ai pas mis le feu au restaurant concurrent pour me faire pardonner», a-t-il affirmé.

Trous de mémoire

En contre-interrogatoire, le procureur de la Couronne, Me Jonathan Tondreau, a fait dire à Stéphane Plourde que sa médication lui causait des trous de mémoire et que c’est sa sœur qui lui disait quoi faire à l’époque parce que c’est elle qui avait l’argent.

L’accusé a toutefois nié avoir déjà eu des conversations, en prison ou ailleurs, avec Michel Thibault, à qui il aurait confié avoir allumé l’incendie de L’Étoile du Nord. «Je n’ai jamais parlé à Michel Thibault de toute ma chienne de vie!», a-t-il lancé, avouant toutefois à Me Tondreau avoir déjà croisé M. Thibault à la prison d’Amos.

Déclarations incriminantes...

Appelée à la barre des témoins par la Couronne au procès de son frère, Marie-Lyne Plourde a livré, en sanglots, un long et pénible témoignage contradictoire aux déclarations incriminantes qu’elle a faites aux enquêteurs de la Sûreté du Québec à la suite de son arrestation, en avril 2013, déclarations présentées en vidéo au tribunal pour lui rafraîchir la mémoire.

Dans ces déclarations assermentées aux policiers, la dame de 61 ans a reconnu qu’elle était prête à donner 1000 $ à son frère s’il mettait le feu à L’Étoile du Nord pour éliminer un compétiteur. «C’est possible que j’aie dit que j’aimerais que L’Étoile du Nord passe au feu, mais je ne croyais pas que Stéphane allait le faire», a mentionné Marie-Lyne Plourde dans sa déclaration, ajoutant notamment qu’elle était en dépression, qu’elle avait fait deux tentatives de suicide avant le feu, qu’elle travaillait trop, qu’elle avait de grands regrets depuis 10 ans et qu’elle se sentait mal par rapport à ces gens (les propriétaires de L’Étoile du Nord).

... Acceptées en preuve

Considérant la grande importance pour la preuve de cette déclaration aux policiers, et devant les contradictions de Mme Plourde lors de son témoignage en cour, le procureur de la Couronne a invoqué, dans un débat de droit qui a pris la majeure partie de la journée, l’incompatibilité entre la déclaration et le témoignage pour demander à la juge Renée Lemoine de retenir la déclaration aux policiers en preuve pour le procès, et non le témoignage en cour.

Me Tondreau et les policiers appelés à témoigner ont entre autres fait remarquer que Marie-Lyne Plourde avait même contacté les enquêteurs de façon volontaire, en juillet 2013, pour ajouter de nouvelles précisions à sa déclaration livrée trois mois et demi plus tôt.

L’avocat de la défense a pour sa part tenté de convaincre la juge Lemoine que Marie-Lyne Plourde n’était pas totalement consciente de ce qu’elle racontait en raison de ses problèmes de santé mentale. La juge Lemoine s’est finalement rendue aux arguments de la Couronne pour accepter, en preuve au procès, la déclaration de Mme Plourde aux policiers.

Le procès de Stéphane Plourde, qui était d’abord prévu pour une journée, doit en principe se conclure jeudi matin avec les plaidoiries des avocats.

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