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25 juillet 2018

Unis dans l’amour depuis 75 ans

Anna Albert Mowatt

©gracieuseté

Anna et Albert Mowatt, en 2014.

TÉMOIGNAGE. Le 15 juillet 1943, Albert Mowatt et Anna Mapachee ont uni leurs destinées devant Dieu sur la pointe du lac Abitibi. Leur amour dure depuis 75 ans.

Il est plutôt rare qu’un couple célèbre ses noces d’albâtre (une variété de gypse semblable au marbre). D’ailleurs, le record canadien est de 80 ans de mariage. Et il est fort probable qu’Albert et Anna Mowatt soient les premiers à atteindre cette marque dans la communauté d’Abitibiwinni.

Albert avait 19 ans et Anna 18 ans quand ils se sont mariés. Nomades, les Anicinape se réunissaient chaque été à la pointe du lac Abitibi. Un missionnaire catholique s’y rendait du 15 juin au 15 juillet et célébrait les sacrements de l’Église.

«Quand elle est partie du lac Chicobi, maman qu’elle allait se marier cet été-là. Ils se sont mariés le matin du 15 juillet à 8h», raconte Frances, rencontrée avec quatre de ses sœurs en l’absence de leurs parents.

Anna Albert Mowatt famille

©gracieuseté

Anna et Albert Mowatt en compagnie de leurs huit filles toujours vivantes. Debout: Suzanne, Julie, Emily, Alice, Molly et Margot. Assis: Frances, Anna, Albert et Diane.

«Ils se fréquentaient depuis que papa avait chassé un barbot qui avait atterri sur maman. Un insecte a fait en sorte que leurs destins allaient se réunir pour la vie», poursuit Molly. «Maman a toujours son alliance originale, qui est rendue mince comme un fil», ajoute Julie en souriant.

Plus de 50 ans à Pikogan

Albert et Anna Mowatt ont habité dans différentes villes de la région avant de finalement s’établir à Pikogan en 1965, à l’époque où la réserve naissait à peine. Ils y ont vécu jusqu’à ce qu’ils intègrent récemment le CHSLD d’Amos, étant âgés respectivement de 94 et 93 ans.

Doté d’un sens de l’orientation hors pair et habile de ses mains, Albert a été guide et coupeur de lignes d’un océan à l’autre. «C’est lui qui a capturé le petit ours du Coin de l’ours», se rappelle Margot, l’aînée des filles Mowatt.

Ses enfants le décrivent comme un homme patient et tendre. La discipline était imposée par leur mère, Anna. Tous deux chantaient à l’église. Anna jouait du violon, Albert composait des chansons. Ce dernier pouvait aussi fabriquer des canots, des raquettes et des jouets. «Ils se complètent à merveille», affirme Margot.

Transmission des traditions

«Ils ont connu le mode de vie ancestral, les traditions, puis ils ont vécu la transition vers la vie moderne. Ils se sont très bien adaptés», fait valoir Molly.

Ces traditions culturelles, Albert et Anna se sont assurés de les transmettre à leurs enfants. «Ils nous ont donné beaucoup de bonheur. Ce sont des bons vivants. Mais le plus beau cadeau qu’ils nous ont fait, le plus beau héritage qu’ils nous ont donné, c’est la langue, que nous parlons et écrivons toutes, la culture et les traditions», affirme Alice.

D’ailleurs, Anna Mowatt a toujours valorisé l’éducation et la transmission des traditions. Elle a développé du matériel didactique dans sa langue maternelle pour l’école de Pikogan. Cinq de ses filles sont devenues des enseignantes, une autre est bibliothécaire. Quant à Albert Mowatt, il associe sa longévité au fait d’avoir toujours mangé des mets traditionnels anicinape.

La clé du succès

Évidemment, on ne pouvait souligner 75 ans de vie commune sans demander au couple quelle était la clé du succès. Leur fille Molly nous rapporte leurs propos communs à ce sujet.

«Ça tient qu’à deux choses, soit la fidélité et la confiance mutuelle, m’ont-ils dit. Lorsqu’il y a infidélité, la jalousie s’installe et engendre la méfiance, ce qui envenime le couple. S’en suivent la chicane, la violence et tout le reste pour finir par la séparation du couple. La phrase que l’on prononce lors du mariage le dit pourtant clairement: je jure fidélité toute ma vie jusqu’à ce que la mort nous sépare.»

 

Une famille de cinq générations

Aujourd’hui, la famille d’Albert et Anna Mowatt compte cinq générations. Outre leurs huit filles toujours en vie, celle-ci compte 23 petits-enfants, 26 arrière-petits-enfants et 1 arrière-arrière-petit-enfant.

Mais ils ont connu la douleur de la perte de trois de leurs enfants, dont deux en bas âge. Leur fils Normand est décédé il y a près de 15 ans. «Ils ont aussi vécu le déchirement de voir certains de leurs enfants aller au pensionnat», rappelle leur fille Julie.

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