27 juillet 2018

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©Photo La Frontière / Le Citoyen - Marc-André Gemme

La juge Josée Bélanger voulait envoyer un message clair aux fraudeurs en condamnant Tony Perron à 18 mois de prison.

Reconnu coupable, le 19 octobre 2017, d’avoir floué les investisseurs de la compagnie Bull’s Eye pour une somme de 179 594 $, Tony Perron a reçu sa sentence neuf mois plus tard au Palais de justice de La Sarre.

Après avoir purgé sa peine de 18 mois de prison, Perron sera en probation pendant deux ans, durant lesquels il ne pourra occuper un poste où il pourrait exercer un pouvoir sur l’argent ou les valeurs d’autrui.

L’avocate de Perron a plaidé pour une peine d’emprisonnement dans la collectivité, mais la juge Bélanger en a décidé autrement.

«Une peine d’emprisonnement dans une affaire de fraude commise dans un contexte d’abus de confiance a un objectif prééminent de dissuasion générale, peut-on lire dans le jugement. L’accusé ne convainc pas le Tribunal de circonstances exceptionnelles qui pourraient le soustraire à une peine d’emprisonnement ferme.»

Rappel de la fraude

Tony Perron avait floué plusieurs personnes qu’il avait convaincues d’investir dans une entreprise qui revendait un logiciel de dépistage de sites miniers. Or, Perron, qui était propriétaire d’une entreprise de transmissions automobiles, a utilisé l’argent provenant des investisseurs pour rembourser les dettes de celle-ci.

L’accusé avait plaidé l’incompétence, mais la juge Bélanger n’avait pas cru à cette défense. Comme il détenait un baccalauréat en administration des affaires de l’Université de Sherbrooke ainsi qu’une maîtrise en finances, elle avait déterminé qu’il savait très bien ce qu’il faisait.

Témoignage d’une victime

Ayant investi lui-même une somme de 75 000 $ dans l’entreprise de Tony Perron, Carl Thibodeau a expliqué, lors des représentations sur sentence, l’enfer dans lequel il vit depuis. En plus de son investissement personnel, M. Thibodeau a convaincu 14 de ses amis et membres de sa famille d’investir avec lui. Ensemble, ces 15 personnes ont contribué une somme de 140 000 $ dans l’aventure de Perron.

Ayant reçu des menaces et des moqueries de certaines personnes, Carl Thibodeau a raconté avoir été placé en arrêt de travail par son médecin. Il n’a pas travaillé depuis 2013. En plus d’avoir perdu sa crédibilité et sa bonne réputation, la victime s’était remise à consommer de l’alcool après avoir été sobre pendant 26 ans.

Il considérait Perron comme un ami et lui faisait confiance aveuglément.

Jusqu’en 2026

Perron aura jusqu’en 2026 pour rembourser la totalité de la somme flouée. Les investisseurs seront remboursés au prorata du nombre d’actions qu’ils détenaient dans l’entreprise. Ayant un revenu estimé à 10 000 $ par mois, la juge a déclaré que Tony Perron avait clairement les moyens de rembourser sa dette.