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17 août 2018

Patrick Rodrigue - prodrigue@lexismedia.ca

L’Abitibi-Ouest aura enfin sa forêt de proximité

Sept ans de patients efforts débouchent sur un projet-pilote

Foret_travaux_abattage

©Martin Guindon

La forêt de proximité permettra à la MRCAO de gérer une certaine portion de la forêt publique sur son territoire et d’en retirer directement les bénéfices.

Il lui aura fallu plus de sept ans de patience, mais la MRC d’Abitibi-Ouest (MRCAO) aura finalement sa forêt de proximité.

Le 16 août à La Sarre, le ministre des Forêts, de la Faune et des Parcs et député de Rouyn-Noranda-Témiscamingue, Luc Blanchette, a annoncé la signature d’une entente tripartite entre son ministère (MFFP), la MRCAO et la Fédération québécoise des municipalités pour la mise en place d’un projet-pilote en ce sens. Du même coup, la MRCAO a réalisé une première québécoise ainsi qu’un rêve qu’elle caressait depuis 2011.

«Ça faisait tellement longtemps qu’on l’attendait qu’on croyait que ça ne se réaliserait jamais, a commenté le préfet de la MRCAO, Jaclin Bégin, en entrevue. C’est une belle reconnaissance par le Ministère de tous les efforts que nous avons consacrés au cours des dernières années, tout comme une belle marque de confiance. Maintenant, nous allons développer un modèle qui pourra être exportable partout au Québec, peu importe le contexte.»

Beaucoup de patience

La MRCAO a effectivement fait preuve de beaucoup de patience et d’acharnement pour voir son rêve se concrétiser. Dès 2011, lorsque le MFFP a amorcé des consultations pour développer les forêts de proximité, elle avait manifesté son intérêt envers le concept.

Comme ce dernier n’était alors pas encore prêt à être enchâssé dans la loi, la MRCAO avait signé avec le MFFP un contrat d’aménagement forestier d’une durée de 10 ans (transformé, en 2013, en permis de récolte de bois aux fins de l’approvisionnement d’une usine de transformation du bois – PRAU). La MRCAO s’était alors vu octroyer 41 200 m3 de bois sur les terres publiques dont elle pouvait disposer à sa guise. Il s’agissait d’une première au Québec pour une municipalité.

Ça faisait tellement longtemps qu’on l’attendait qu’on croyait que ça ne se réaliserait jamais - Jaclin Bégin

Débuts difficiles

Les premiers instants n’ont cependant pas été faciles. Pendant plusieurs semaines, à l’automne 2012, la MRCAO et Tembec s’étaient livrés à une véritable guerre de mots lorsque la MRC avait décidé de vendre 34 000 m3 de son bois à Scierie Landrienne, au détriment de l’usine de Tembec à La Sarre, laquelle offrait un prix beaucoup moindre. La situation s’était calmée par la suite.

Temporaire pendant sept ans

Le PRAU, qui devait être une mesure temporaire en attendant l’entrée en vigueur de la nouvelle Loi sur les forêts, en avril 2013, s’est toutefois prolongé jusqu’en août 2018. Déjà, lors d’une conférence prononcée en février 2017 devant des étudiants en foresterie de l’UQAT et du Cégep de l’Abitibi-Témiscamingue, une représentante de la MRCAO avait indiqué que le PRAU n’était pas adapté à un contexte municipal et qu’il était plus que temps de passer à une véritable forêt de proximité.

Tâche colossale à venir

Le projet-pilote confié à la MRCAO devrait s’échelonner sur deux ans, sur une portion de territoire qui s’étend entre Languedoc et Saint-Eugène-de-Chazel.

«La première étape va consister à délimiter efficacement les limites de notre forêt de proximité. Avec ses 41 200 m3, notre PRAU est effectivement trop gros. On veut le conserver, mais si on l’applique sous sa forme actuelle, ce ne sera pas une forêt, mais un bûcher de proximité», a indiqué le préfet.

Par la suite, Québec transférera progressivement toute la gestion de cette forêt à la MRCAO. Outre le modèle qui en résultera pour l’ensemble du Québec, le projet-pilote devrait aussi se traduire par la création de quelques emplois. «Nous avons déjà du personnel spécialisé en place, mais la tâche est tellement colossale qu’il y aura certainement des embauches», a mentionné M. Bégin.

Ce dernier a par ailleurs manifesté sa confiance envers le succès de la démarche. «Si les premiers temps, en 2012, ont été difficiles, on sent à présent une très bonne ouverture de la part du Conseil de l’industrie forestière du Québec. C’est très encourageant», a-t-il conclu.

Décisions et retombées locales

Enchâssé depuis 2013 dans la Loi sur l’aménagement durable du territoire forestier, le concept de forêt de proximité vise à confier aux municipalités un pouvoir de décision et de gestion sur une certaine portion de la forêt publique sur leur territoire. Il doit aussi permettre un retour direct dans la communauté des bénéfices tirés de l’exploitation de la ressource forestière.

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