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20 septembre 2018

Il prend 15 médicaments par jour pour son arthrite

Daniel Gosselin lance un appel à l’aide

Daniel Gosselin

©Sophie Rouillard

Daniel Gosselin prend jusqu’à 15 médicaments en une seule journée.

Depuis 2011, Daniel Gosselin multiplie les rencontres avec les rhumatologues et les médecins pour arrêter la douleur de l’arthrite, de l’arthrose et de la spondylite ankylosante qui ravagent son corps, sans parler de la dizaine de médicaments que le Valdorien doit ingurgiter quotidiennement.

À 57 ans, Daniel a perdu le contrôle sur son corps. Le Valdorien se bat constamment contre des douleurs qui s’attaquent, notamment, à ses mains, à ses pieds ou encore à sa colonne vertébrale. «Il y a tellement de choses que je ne peux plus faire, souligne-t-il. Ma conjointe et moi avions l’habitude de marcher 2 km tous les soirs, mais je n’en suis même plus capable. Ça semble banal, mais pour moi, c’est ce genre de petits détails qui m’affecte énormément.» 

C’est en 2011 alors que ses mains avaient pris des tailles disproportionnées que Daniel et sa conjointe se sont rendus au Centre hospitalier de Val-d’Or. «Ils m’ont fait passer quelques tests qui m’ont tellement fait mal, raconte le plombier de profession. Malgré tout, personne n’arrivait à trouver ce que j’avais.»  

Le Valdorien est découragé, puisqu’il repart bredouille de l’hôpital, toujours avec les mains enflées. «J’ai continué à travailler quand même, confie-t-il. Ça n’aurait rien changé que je reste à la maison, puisqu’on ne savait pas ce que j’avais.» 

Un beau jour, en plus de ses mains qui le font souffrir, le Valdorien éprouve beaucoup de difficultés à respirer. Pour Diane Paradis, sa conjointe, trop c’est trop. Elle décide ainsi de l’emmener à l’hôpital d’Amos où on lui diagnostique finalement de l’arthrite, de l’arthrose et de la spondylite ankylosante. 

La saga ne se termine pas là, bien au contraire. De 2011 à 2015, les opinions des spécialistes de la santé se contredisent. On refuse certains traitements à Daniel Gosselin, tandis que d’autres médecins les conseillent. «J’ai été balancé d’un bord et de l’autre, estime le principal intéressé. J’ai même rencontré deux rhumatologues différents qui m’ont carrément dit que tout ça, c’était dans ma tête! Je ne suis pas quelqu’un d’agressif de nature, mais il y a un des deux rhumatologues qui ont entendu ma façon de penser.» 

Un combat de tous les jours 

Aujourd’hui, Daniel doit prendre jusqu’à 15 médicaments par jour pour combattre ses douleurs. «Je suis présentement en train de diminuer deux de mes médicaments, mais même lorsque je ne les prendrai plus, je vais quand même avoir à prendre 13 médicaments.» 

Malgré tout, le Valdorien garde la tête haute et continuer d’avancer coûte que coûte. «Dans toute cette histoire, si je suis encore là, c’est grâce à ma famille, assure-t-il. Diane et mes enfants ont toujours été là pour moi. De plus, mes deux petits-fils, Liam et Darius, sont une vraie source de motivation qui m’aide à surmonter les épreuves. Je leur suis tellement reconnaissant d’être là à mes côtés.»

Daniel Gosselin

©Gracieuseté

Daniel Gosselin et son petit-fils Liam à la course de Senneterre à pied en août dernier.

Arthrite Québec réclame de l’aide pour 18 000 patients 

Daniel Gosselin ne compte plus tout l’argent qu’il a été obligé de débourser pour des soins complémentaires pour traiter la douleur causée par son arthrite. Au nom des centaines de milliers de personnes arthritiques vivant la même situation que le Valdorien, la Société de l'arthrite du Québec réclame que le gouvernement provincial offre une accessibilité sans restriction à une équipe intégrée de professionnels de la santé aux personnes atteintes de cette maladie. 

Par mois, en comptant tous ces médicaments et les allers-retours à Montréal pour consulter une rhumatologue, Daniel Gosselin et sa conjointe Diane Paradis estiment investir des centaines de dollars. «En un seul mois, juste les médicaments, on doit payer de 150-200 $, croit Diane. Un seul déplacement à Montréal, c’est au moins 500 $ avec l’essence, les restaurants et l’hébergement à l’hôtel.» 

Dans une récente étude menée par la Société de l'arthrite du Québec, les listes d'attente atteignent jusqu'à 18 000 patients pour des soins complémentaires. Ces derniers ne peuvent consulter des cliniques privées en raison de leur situation financière. 

Daniel et Diane assurent également ne plus être en mesure de s’offrir des sorties de temps à autre. «Tout notre argent passe là-dedans, confie Daniel. Ça n’a pas de bon sens! Imaginez une jeune famille qui devrait gérer toutes ces dépenses.» 

De plus, comble du malheur, Diane, qui assurait un poste de cuisinière dans un centre de la petite-enfance (CPE), est présentement en arrêt de travail. «Elle est en épuisement, assure Daniel. Je la comprends, car en plus de sa charge au travail, lorsqu’elle arrive ici, elle doit aller marcher avec notre chien, faire les repas et nettoyer la maison puisque je ne suis physiquement plus en mesure d’en faire autant qu’avant.» 

De plus, Daniel Gosselin a été obligé d’abandonner sa carrière de plombier pour devenir vendeur à la succursale BMR de Val-d’Or. «Je l’aimais mon travail et je ne cacherai pas que c’était une très bonne source de revenus, lance-t-il. J’ai tellement dû abandonner plein de projets ou d’habitudes que j’avais à cause de mon arthrite.»  

Les revenus du couple ont ainsi considérablement été réduits.

Médicaments

©Sophie Rouillard

Au fil des années, plusieurs médecins ont refusé certains traitements à Daniel Gosselin en assumant que l’homme n’avait aucun souci de santé.

Un appel à l’aide 

En raison de leur situation financière, le couple ne peut se permettre d’engager des physiothérapeutes, des ergothérapeutes ou encore des diététiciens. «Les limitations que comportent les régimes d’assurance-médicaments et le manque de ressources financières personnelles obligent souvent les gens à renoncer aux services de santé qui leur sont essentiels. Cela finit par entraîner une réduction de la capacité à travailler et, conséquemment, un alourdissement du fardeau qui pèse sur la société. L’accès aux services de psychologie et à ceux offerts par des professionnels paramédicaux tels que les physiothérapeutes et les ergothérapeutes est tout aussi important que l’accès aux médicaments afin de bien prendre en charge la maladie», précise Daniel. 

À l’approche des élections provinciales, Daniel et Diane lancent un véritable appel à l’aide aux différents partis du Québec. Le Valdorien a d’ailleurs déjà envoyé des courriels racontant son histoire aux candidats de la région. «Le seul qui m’a répondu, c’est Pierre Dufour, raconte Daniel. Il a semblé très touché par ma lettre et il m’a affirmé qu’il allait faire quelque chose s’il est élu. Mais je ne suis pas naïf, je vais le croire quand je vais le voir.»

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