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10 février 2019

Elle a quitté sa profession d’infirmière pour mieux y revenir

AB-PassionInfirmiere

©gracieuseté

Après avoir perdu ses repères comme infirmière, Véronique Ouellette a quitté la profession pendant un certain temps pour se rendre compte que, malgré ses exigences, celle-ci lui manquait plus que jamais.

Véronique Ouellette a toujours su qu’elle évoluerait dans le domaine de la santé. Après avoir travaillé comme infirmière pendant quelques années, elle s’est éloignée du domaine pour ensuite réaliser que sa vocation lui manquait. Malgré les exigences de sa profession, elle a choisi de retourner auprès de ses patients et a accepté de partager son cheminement. 

Infirmière depuis 2004, Véronique Ouellette a testé différents aspects de la pratique infirmière en travaillant notamment dans le réseau de la santé, puis dans une agence privée et en enseignant au Cégep de l’Abitibi-Témiscamingue. 

En 2014, elle est retournée pour une première fois dans le réseau de la santé. Afin de concilier de la meilleure façon ses obligations familiales et son travail, elle a accepté un poste comme assistante infirmière en chef de l’Unité de soins néonataux, enfants et femmes (USNEF). Avec du recul, elle a réalisé que ce n’était peut-être pas la meilleure décision à prendre pour elle. 

«Je me suis perdue en acceptant ce poste. J’ai perdu de vue la raison pour laquelle j’étais infirmière, j’ai perdu les valeurs des soins infirmiers. Je ne voyais plus en quoi j’aidais les gens. En raison de mon rôle de gestion, je ne pouvais plus prendre des patients en charge du début à la fin de mon quart», a-t-elle expliqué. 

La colère se répand 

C’est en voyant que sa colère s’était répandue dans toutes les autres sphères de sa vie que Véronique s’est mise à se questionner sur son avenir professionnel. 

«Je ne comprenais pas pourquoi ça allait mal dans ma vie personnelle, professionnelle et familiale, a-t-elle mentionné. J’ai dû arrêter avant de devenir malade. À ce moment-là, je ne comprenais pas pourquoi je n’étais pas bien. Je me suis dit qu’il fallait que je change quelque chose. Je me suis désistée de mon poste. J’ai changé d’hôpital pour changer d’air afin de faire ce que j’aime vraiment être: une infirmière.» 

Au bout de huit mois, l’éloignement et la difficulté à gérer sa vie familiale sont devenues de plus en plus difficile à supporter. Véronique a alors cru que sa passion pour les soins infirmiers n’était plus là. «C’est à ce moment que j’ai démissionné du CISSSAT en me promettant que je prendrais une année de recul pour faire le point», a-t-elle indiqué.

«Je me suis mise à rêver que j’étais de nouveau infirmière et j’ai réalisé à quel point ça me manquait»  - Véronique Ouellette

Des soins du corps à l’art corporel 

Un peu avant de remettre complètement sa démission, Véronique avait suivi une formation pour apprendre l’art du piercing. Elle avait toujours été attiré par l’art corporel et estimait que cela pouvait être un moyen pour elle d’exprimer sa créativité. 

«Je me suis rendue compte, en pratiquant, que j’avais du talent et j’avais une demande de plus en plus forte, a-t-elle avoué. Ça m’a amené à créer une compagnie. Grâce à cette entreprise, j’ai pu subvenir à mes besoins de base pendant une année entière et complètement décrocher du système de santé. Mon entreprise me fait du bien, me divertit. C’est devenu mon loisir. J’aime trop l’art corporel: ça me permet de garder mon équilibre.» 

Nouveaux questionnements 

Bien qu’elle soit passionnée par son nouveau travail, Véronique a constaté qu’elle n’était peut-être pas tout à fait douée pour être une travailleuse autonome. Payer les comptes et faire les suivis pour être payé, ça ne lui plaisait pas. C’est alors qu’elle a entrepris une réflexion sur ce qu’elle voulait faire professionnellement. 

«Je me suis dit: ʺQu’est-ce que je peux faire comme métier qui va regrouper ma passion, ce que je suis, mes qualités et mes forces?ʺ. J’ai amorcé ma réflexion sans penser aux soins infirmiers. J’ai pensé à l’acupuncture, au baccalauréat pour devenir sage-femme. Finalement, tout ce à quoi je pensais tournait autour de la santé», a-t-elle raconté. 

Révélation dans un thrash

C’est alors qu’elle assistait à un spectacle punk-rock que Véronique Ouellette a reçu un premier signe l’amenant à reconsidérer sa profession d’infirmière. 

«J’étais dans un thrash lorsque j’ai foncé accidentellement dans une ancienne patiente. Elle m’a reconnue et m’a remerciée pour ce que j’avais fait. Je me suis souvenue d’elle, car elle avait vécu un accouchement complexe. Quand elle m’a remercié, ça m’a envahi d’une chaleur incroyable et je me suis dit que je voulais revoir des yeux comme ceux-là», a-t-elle relaté. 

À partir de ce moment, Véronique a cru que la vie s’était chargée de lui envoyer des signes clairs qu’elle devait retrouver sa profession d’infirmière. À plusieurs reprises, des femmes l’ont arrêtée lorsqu’elle marchait en ville pour lui rappeler qu’elle avait pris part à leur accouchement et qu’elles avaient apprécié qu’elle soit là pour elles. 

«J’ai été bombardée de compliments et de marques de reconnaissance, a-t-elle précisé. On m’a rappelé les valeurs pour lesquelles j’avais choisi d’être infirmière. Soudainement, au studio, plusieurs de mes clients étaient accompagnés par des femmes enceintes. Je me suis rendue compte que j’étais beaucoup plus intéressée par l’accompagnatrice enceinte que le client que je devais percer. Je me suis mise à rêver que j’étais de nouveau infirmière et j’ai réalisé à quel point ça me manquait.» 

De retour à la bonne place 

De retour à l’USNEF depuis quelque temps, Véronique Ouellette a confirmé qu’elle se sent au bon endroit. 

«J’ai retrouvé les papillons que j’avais au début quand on me parlait de mon travail d’infirmière, a-t-elle résumé. Je suis revenue exactement à l’endroit où je voulais être dans l’action. Je suis fière de mon parcours et je ne regrette rien. Avec l’année de recul, je me suis rendue compte que c’est la gestion qui ne me convenait pas. Depuis mon retour, je me sens privilégiée d’être au chevet de mes patients.»

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