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19 février 2019

Rupture de service en obstétrique: le CISSSAT s'explique

Hôpital La Sarre CISSSAT

©Photo Le Citoyen Rouyn - La Sarre - Marc-André Gemme

Les ruptures de services perdurent à l’hôpital de La Sarre. Cette fois on ne sait pas quand le service d’obstétrique pourra reprendre.

Les employés de l’hôpital de La Sarre ont récemment été avisés d’une rupture de service au niveau du service d’obstétrique. La durée de cette rupture est indéterminée pour le moment.

Bien que la direction du CISSSAT ait initialement refusé notre demande d’entrevue, la Fédération Interprofessionnelle de la santé du Québec (FIQ) a annoncé qu’il y aurait une rupture de service en obstétrique à l’hôpital de La Sarre à partir du 21 février. Aucune date de reprise n’a été mentionnée. 

«Le communiqué qu’on a reçu avisait d’une fermeture partielle, mais pour une date indéterminée, a indiqué Michael Bouchard, président de la FIQ-SISSAT. Évidemment, de notre côté, on s’inquiète pour notre personnel qui travaille là, mais lorsqu’on a questionné la direction du CISSSAT à ce sujet, elle nous a simplement dit qu’elle n’était pas en mesure de me répondre sur une réouverture éventuelle du service.» 

Manque de personnel infirmier 

Selon la FIQ, la rupture elle-même serait due à plusieurs éléments. «Les infirmières de La Sarre se font imposer du temps supplémentaire obligatoire depuis plusieurs semaines et elles sont à bout de souffle, a souligné M. Bouchard. Donc, c’est vraiment au niveau du manque de personnel infirmier qu’il y aura rupture de service.» 

La source du problème 

Selon la FIQ, le problème de l’obstétrique aurait débuté lorsque la direction du CISSSAT a pris la décision de fusionner trois services en un seul. 

«Depuis la fusion des services de médecine, chirurgie et obstétrique, moins de gens étaient intéressés à travailler dans cette unité, a expliqué Michael Bouchard. Il faut garder en tête que l’obstétrique est une spécialité, alors demander à ces infirmières d’aller travailler en médecine ou en chirurgie, des champs complètement différents, a certainement fait peur à des personnes qui ont simplement quitté leur poste pour aller travailler ailleurs. Même si le CISSSAT ouvre des postes dans cette unité, les gens n’y vont pas. Il y a vraiment un désintéressement.» 

Les infirmières en obstétrique sont spécialisées dans ce domaine. Elles ont souvent un lien privilégié avec les femmes enceintes. «Ça se peut que les infirmières n’aient pas d’atomes crochus avec les patients des autres unités, mais le fait que les services aient fusionné ensemble fait en sorte que plusieurs infirmières qui seraient intéressées à travailler en obstétrique refusent de venir à La Sarre pour ne pas se retrouver dans ce service regroupé», a fait comprendre M. Bouchard.

Une décision difficile à prendre 

Bien qu’elle ait initialement refusé notre demande d’entrevue, la direction du CISSSAT est sortie de son mutisme quelques heures après la publication en ligne de la nouvelle concernant la rupture de service en obstétrique à La Sarre. 

«Ç’a été une décision difficile à prendre pour nous, a déclaré Caroline Roy, PDG adjointe du CISSSAT. L’obstétrique est un service essentiel de proximité et on s’assure de prendre toutes les actions en tout temps pour maintenir ce service-là pour les femmes enceintes d’Abitibi-Ouest.» 

Mme Roy confirme que le service sera officiellement en rupture à partir du 21 février à 8h, et ce, jusqu’à nouvel ordre. 

«La situation actuelle, c’est qu’on a une très petite équipe de personnel infirmier qualifié qui tenait ce service au sein de l’unité, a indiqué Mme Roy. À cause du temps supplémentaire récurrent, et ce, malgré l’utilisation de main-d’œuvre indépendante, on a dû faire le constat qu’on ne pouvait plus maintenir ce service sans en mettre en péril la qualité.» 

La direction veut utiliser ce temps pour planifier les actions requises pour remettre le service d’obstétrique en marche dans les meilleurs délais. «On a déjà initié des actions pour former du nouveau personnel avec des gens qui sont intéressés à maintenir et offrir ce service-là à La Sarre», a ajouté Caroline Roy. 

Pas de lien avec la fusion 

Parmi les raisons qui ont mené à cette rupture de service, la FIQ a mentionné la fusion qui avait été faite entre les services de médecine, de chirurgie et d’obstétrique. La direction du CISSSAT soutient que la fusion n’a rien à voir avec le problème actuel. 

«Cette fusion date de 2011, soit bien avant la mise en place du CISSSAT, a signalé Mme Roy. Dans les endroits où l’on a peu de personnel ou de lits, c’est fréquent de voir des fusions du genre. Ça nous donne au contraire un levier supplémentaire pour assurer une main-d’œuvre disponible sur l’ensemble de l’unité, étant donné les petits volumes. Il n’y a pas de lien entre la fusion d’unités et ce qu’on vit actuellement, soit une pénurie de personnel qualifié.» 

134 femmes enceintes 

Présentement, 134 femmes de l’Abitibi-Ouest sont enceintes de plus de 20 semaines. Celles-ci seront contactées dans les prochains jours par le CISSSAT afin de recevoir des consignes pour la continuation de leur suivi. Celles-ci seront transférées vers les hôpitaux d’Amos et de Rouyn-Noranda. 

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