Économique
Retour20 février 2019
Thierry de Noncourt - tdenoncourt@lexismedia.ca
La région est toujours en quête d’un abattoir
©Photo L’Éclat/Le Citoyen – Archives/Patrick Rodrigue
Le dossier de l’abattoir régional continue d’être un enjeu important en Abitibi-Témiscamingue.
Lors de son passage à Ottawa, dans le cadre de la mission politique organisée par la région, Claire Bolduc, préfète du Témiscamingue, a demandé qu’une solution soit mise en place pour autoriser la présence d’un abattoir sur le territoire de l’Abitibi-Témiscamingue.
«Il doit y avoir une entente entre le fédéral et le provincial. Quand je suis arrivée en Abitibi-Témiscamingue, il y avait trois abattoirs en difficulté. Trente-neuf ans plus tard, il n’y a toujours pas d’abattoir fonctionnel sur notre territoire», a-t-elle dénoncé.
L’inspection des abattoirs est de juridiction fédérale. Selon Mme Bolduc, il n’est pas logique que les gens de la région ne retrouvent pas de bœuf local en épicerie, alors que les comptoirs regorgent de bœuf de l’Ouest ou des États-Unis. Elle a aussi expliqué que le bétail souffrait beaucoup du transport et que les producteurs devaient assumer les pertes. Enfin, elle a souligné que dans les années 1980, l’Abitibi-Témiscamingue comptait plus de 1000 producteurs de bœufs de boucherie. Ils ne sont plus que 239.
Harmoniser la réglementation
Jean-Claude poissant, ministre fédéral de l’Agriculture, a répondu qu’il fallait qu’il y ait suffisamment de volume pour permettre à un abattoir de fonctionner adéquatement. Il a encouragé la discussion entre les ministres de l’Agriculture du Québec et de l’Ontario pour harmoniser la réglementation.
«C’est l’œuf et la poule, a-t-il convenu. S’il n’y a pas de volume, il n’y a pas d’abattoir, mais il n’y a pas de volume parce qu’il n’y a pas d’abattoir.» «Le problème, c’est la législation fédérale qui prévaut sur les législations provinciales, a répondu Claire Bolduc. C’est là où nous avons besoin de votre aide.»
L’intérêt local est pourtant là
«Je viens d’une petite ferme bovine et la maladie du transport, je l’ai connue. D’ailleurs, ça a mis fin à l’exploitation chez nous. C’est quand même curieux qu’on ne puisse pas manger notre viande élevée avec nos bonnes plantes fourragères de chez-nous», a déploré Diane Dallaire, mairesse de Rouyn-Noranda.
«Les gens veulent manger du petit producteur local. Ils leur font plus confiance», a fait valoir Sébastien D’Astous, maire d’Amos. Celui-ci a dit comprendre qu’il y avait différentes catégories d’abattoir, mais il a déploré l’absence d’un équilibre qui permettrait aux producteurs locaux d’écouler leur production régionalement.