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08 mars 2019

La qualité de l’eau des lacs et rivières d’Abitibi-Ouest est mauvaise

L’Organisme de bassin versant lance un cri d’alarme

Rivière Lois lac Macamic

©Photo L'Éclat / Le Citoyen – Marc-André Gemme

La qualité de l’eau de la rivière Lois, qui se déverse dans le lac Macamic, est considérée comme douteuse.

L’Organisme de bassin versant Abitibi-Jamésie (OBVAJ) lance un cri d’alarme: la qualité de l’eau du bassin versant de la rivière Abitibi, qui alimente le lac du même nom, est considérée comme variant de douteuse à très mauvaise.

Ce constat provient d’un premier rapport annuel sur la qualité des eaux de la région. L’étude publiée par l’OBVAJ n’avait pas comme but de trouver les causes de pollution des différents cours d’eau, mais bien d’établir la qualité de l’eau à travers les trois bassins versants de la région. Ces trois bassins versants sont ceux de la rivière Bell, de la rivière Harricana et de la rivière Abitibi. 

Alors qu’en général la qualité de l’eau des deux premiers bassins versants est considérée comme bonne ou satisfaisante, celle de la rivière Abitibi l’est beaucoup moins. 

«Nous-mêmes, nous avons été surpris de voir les résultats, a affirmé Oumarou Daouda, directeur général de l’OBVAJ et doctorant en géographie. La forte présence d’activités agricole ne serait pas à exclure comme facteur de contamination.» 

Les échantillons recueillis par l’équipe de l’OBVAJ démontrent une forte présence de phosphore, d’azote et de matières en suspension. «Ce genre de polluant est souvent associé avec l’activité agricole», a ajouté M. Daouda. 

Les plantes luttent contre les animaux 

Pour évaluer les lacs, l’OBVAJ a notamment mesuré la transparence de l’eau, la présence de chlorophylle et la quantité totale de phosphore. Ces paramètres permettent de classifier l’état trophique de l’eau, soit la quantité de matières nutritives qu’elle contient. Cet état se quantifie sur une échelle qui permet d’identifier si un cours d’eau ne contient pas d’éléments nutritifs (oligotrophe) ou en contient trop (eutrophe). 

«Le lac Abitibi, par exemple, est considéré hypereutrophe, c’est-à-dire enrichi en nutriments, a souligné Oumarou Daouda. L’impact de cette eutrophisation signifie une augmentation de plantes aquatiques qui vont compétitionner avec la faune aquatique pour accéder à l’oxygène dissous dans l’eau.» 

En raison de sa faible profondeur, si rien n’est fait pour atténuer la quantité de matières nutritives et améliorer la qualité de son eau, le lac Abitibi pourrait se dégrader de manière à se transformer en marais et éventuellement disparaître. «On parle ici d’un processus à très long terme, mais à court terme, on risque d’assister à une diminution du nombre de poissons dans le lac», a indiqué M. Daouda. 

Refaire l’étude annuellement 

Des études similaires ont déjà été faites dans le passé, mais l’OBVAJ espère que celles-ci deviennent récurrentes. «Le problème qu’on vit en Abitibi-Témiscamingue, c’est qu’on a très peu de connaissances sur l’état actuel des eaux, a indiqué Oumarou Daouda. Nous souhaitons donc pouvoir refaire cette étude de façon annuelle de manière à mieux connaître le portrait de la qualité de nos lacs et rivières.» 

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