Kitcisakik réclame des boîtes postales sur son territoire

©Sophie Rouillard - Le Citoyen Val d'Or - Amos

Pierre Corbeil, préfet de la MRC de la Vallée-de-l’Or (MRCVO) et Régis Pénosway, chef du Conseil de Kitcisakik.

Après plus de 30 ans à devoir aller jusqu’à Louvicourt pour récupérer leur courrier, les résidents de Kitcisakik pourront peut-être bientôt avoir un accès direct à des boîtes postales dans leur communauté.

Le chef du Conseil de Kitcisakik, Régis Penosway, demande ainsi à Poste Canada d’amener ses services directement sur le site de la communauté algonquine.

«Pendant une trentaine d’années, nos membres allaient chercher leur courrier chez le commerce Chez Po-Paul à Louvicourt», indique M. Pénosway.

Le casse-croûte en question n’offre désormais plus les services de cases postales depuis février dernier. La situation force ainsi la communauté à revoir ses façons pour récupérer son courrier. Pour le moment, des boîtes postales ont été installées devant le Centre communautaire de Louvicourt.

Selon le chef du Conseil de Kitcisakik, il serait plus avantageux pour ses membres que leurs cases postales soient directement sur le territoire de la communauté.

«Il y a des familles qui n’ont pas nécessairement la capacité de voyager tous les jours, assure M. Pénosway. Ça serait un grand avantage pour plusieurs de nos membres si c’était directement à Kitcisakik.»

Nouveaux noms

De plus, la communauté a choisi de rebaptiser ses 13 rues, ce qui fait qu’elle doit également attendre l’accord de la Commission de toponymie du Québec pour officialiser le tout.

Désormais, les noms des rues représentent des animaux: Adik, Amik, Câgwecî, Esiban, Kâk, Mahîgan, Môs, Nigik, Nika, Odjîk, Sîgosî, Wâgôc, Wâwâckecî.

Chaque panneau de signalisation porte d’ailleurs une illustration de l’animal en question.

Ce processus s’est fait avec les suggestions et l’aide des membres de la communauté, mais plus précisément avec les jeunes.

«Ce sont les enfants qui ont renommé les rues, assure Régis Pénosway. C’est important pour nous que nos jeunes fassent partie de nos décisions.»

«Ce sont des noms en algonquin que l’on voulait mettre, car c’est quand même notre langue maternelle et ça signifie beaucoup pour nous. On garde notre culture vivante», ajoute M. Pénosway.

De plus, la MRC de la Vallée-de-l’Or (MRCVO) a offert son appui aux démarches de la communauté, étant responsable de la gestion du territoire non organisé du Réservoir-Dozois où se trouve Kitcisakik.

«Il est naturel de soutenir la communauté de Kitcisakik afin d’assurer son accès au service essentiel qu’est la poste. Nous saluons également l’idée créative du Conseil de Kitcisakik d’impliquer les enfants de la communauté dans la démarche, une façon de mettre en valeur la culture et l’identité de ses membres», conclut Pierre Corbeil, préfet.

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