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10 avril 2019

Des salons de beauté écolo à Val-d’Or

Trois entreprises membres du «Green circle salons»

Christian Poirier

©Sophie Rouillard - Le Citoyen Val d'Or - Amos

Christian Poirier, propriétaire et coiffeur chez Coiffure Euphoria.

Pour contrer les milliers de déchets générés chaque année par l’industrie de la beauté, trois salons de Val-d’Or ont adhéré au mouvement Green circle salons, permettant ainsi de recycler tous les détritus issus des soins capillaires ou esthétiques.

Chaque minute, 877 livres de déchets sont générés par l’industrie de la beauté, selon Green circle salons

«Ça me fait capoter quand je réalise tout ce qu’on jette dans un salon de coiffure, assure Christian Poirier, propriétaire de Coiffure Euphoria. Les clients ne le voient pas toujours, mais nous, en tant que coiffeurs et coiffeuses, on voit toutes les poubelles qu’on remplit.» 

«Parfois, je me dis qu’il ne faut pas que je pense à toute l’eau que j’ai utilisée en une seule journée au salon. On va se le dire, c’est un milieu qui consomme beaucoup», ajoute Audrée Bourque, propriétaire d’Espace Égoïste. 

Au total, chaque jour, les salons de coiffure en Amérique du Nord génèrent plus de 421206 livres de déchets qui se retrouvent dans nos cours d’eau et dans les sites d’enfouissement. Ceci représente 63 180 livres de cheveux, 42 122 livres d’excès de coloration, 109 512 livres d’aluminium et 206 392 livres de papier/plastique. 

Audrée Bourque

©Sophie Rouillard - Le Citoyen Val d'Or - Amos

Audrée Bourque, propriétaire et coiffeuse chez Espace Égoïste.

À chacun son rythme 

Les trois propriétaires des établissements du mouvement Green circle salons à Val-d’Or sont d’accord sur un point: chaque personne doit faire sa part, mais à son propre rythme. 

Dorénavant, les employés participants doivent, selon les services qu’ils offrent, classer leurs détritus: les cheveux coupés, les résidus métalliques, les restants de coloration ou encore les bandelettes d’épilation. 

Du côté d’Espace Égoïste, le salon fait partie du mouvement depuis environ quatre ans. «Honnêtement, nous y aurions adhéré beaucoup plus tôt si on l’avait connu avant», admet Audrée Bourque, dont le salon est ouvert depuis 2007.  

«Nous n’avons vraiment pas eu de difficultés à nous adapter à cette nouvelle routine, ajoute Mme Bourque. Toutes les filles ici étaient très motivées à l’idée de pouvoir faire leur part pour l’environnement.» 

Chez Coiffure Euphoria, cette routine est encore nouvelle, puisque le salon s’est joint au mouvement depuis février dernier. 

«C’est notre représentant de la marque Kevin Murphy qui m’en a parlé, raconte Christian Poirier. Il m’a expliqué le concept et, comme Kevin Murphy est une marque aux valeurs engagées et environnementales à la base, il m’a proposé de nous payer notre inscription si on acceptait d’embarquer. C’était évident pour nous que nous voulions nous joindre à ça.» 

Le recyclage et la réutilisation des cheveux permettent notamment la fabrication de boudins de cheveux, utilisés lors des déversements de pétrole, et de la literie d'urgence. 

«Avec toutes les publicités, les documentaires et, plus récemment, la manifestation qu’il y a eue à Montréal, on ne peut plus se fermer les yeux par rapport aux problématiques environnementales. Alors nous, on se dit que c’est important de faire notre part. Ça se fait facilement: au lieu de mettre les cheveux à la poubelle, tu les mets dans un bac identifié. Ce n’est pas compliqué.» 

Toutefois, chez Carte Blanche, seulement l'une des propriétaires Nathalie Fréchette et  la coiffeuse Robyn Szabadkai participent au mouvement. 

«Je ne sais pas si c’est une question de mentalités de certaines générations, indique Mme Fréchette. C’est sûr qu’en voyant les autres coiffeuses jeter les cheveux de leurs clientes, par exemple, ça vient un nous chercher. Mais l’important, c’est de le faire de manière volontaire et qui sait, peut-être vont-elles toutes se joindre au mouvement dans les prochaines années.» 

Carte Blanche

©Sophie Rouillard - Le Citoyen Val d'Or - Amos

Robyn Szabadkai et Nathalie Fréchette sont respectivement coiffeuse et esthéticienne chez Carte Blanche.

Éduquer les consommateurs et les travailleurs 

Les propriétaires des salons Espace Égoïste, Carte Blanche et Coiffure Euphoria assurent que l’éducation doit passer par leurs clients, mais aussi par les travailleurs de l’industrie de la beauté. 

Du côté des clients, Audrée Bourque, Nathalie Fréchette, Robyn Szabadkai et Christian Poirier soulignent que tous ont été conquis par le principe des Green circle salons, même si 1 $ a été ajouté aux frais des services des salons. 

«Les clientes sont contentes de savoir qu’on essaie de faire attention à l’environnement, croit Audrée Bourque. En payant 1 $ et en pouvant ramener leurs bouteilles d’aérosol au salon pour les faire recycler, elles sentent qu’elles font partie, elles aussi, de Green circle.» 

«Payer 1 $ pour aider à sauver la planète, ce n’est pas cher», lance Christian Poirier. 

Notons que chez Espace Égoïste et Coiffure Euphoria, on offre également le remplissage en vrac des produits pour les cheveux. 

«Ça te coûte moins cher en faisant remplir la bouteille que tu possèdes et tu donnes un coup de main à l’environnement: tout le monde est gagnant», conclut Christian Poirier. 

Toutefois, la première étape serait d’éduquer les prochains travailleurs de l’industrie, selon Nathalie Fréchette. 

«J’espère vraiment que dans les écoles on parle déjà de Green circle ou de faire attention aux déchets en général, lance Mme Fréchette. Selon moi, ça serait une base à apprendre avant même de commencer à travailler dans un salon.» 

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