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08 mai 2019

Bresaw présentera une défense que s’il est coupable

Justin John Bresaw

©gracieuseté – Bureau du shérif du comté de Leon

JUSTICE. Alors que le ministère public a clos sa preuve mardi au Palais de justice d’Amos, Justin John Bresaw, accusé de trois meurtres survenus à Amos en 2012, a décidé de ne pas présenter de preuve… du moins pour le moment.

C’est ce qu’a annoncé son avocate, Me Julie Bolduc, au juge Étienne Parent, de la Cour supérieure. Elle a invité ce dernier à rendre son verdict dans cette affaire et s’il trouve son client coupable, ce n’est qu’alors qu’elle présentera une défense de non-responsabilité criminelle pour cause de troubles mentaux.

Par la suite, le juge Parent a entendu les plaidoiries de Me Geneviève Lamontagne, du ministère public, qui estime avoir prouvé hors de tout doute raisonnable que Bresaw a commis les meurtres au premier degré de Diane Duhaime et de René Deschatelets et celui au deuxième degré de Jean-Guy Labelle.

Six jours de preuves

Me Lamontagne, qui agit dans ce dossier avec sa collègue Me Véronic Picard, a fait défiler à la barre plus d’une trentaine de témoins durant les six premiers jours de ce second procès ordonné par la Cour d’appel, certains directement des États-Unis par visioconférence. Selon elle, la preuve démontre que les morts de Diane Duhaime, René Deschatelets et Jean-Guy Labelle, le 17 septembre 2012 ont été causées par des gestes criminels posés par Bresaw, à savoir des voies de fait et un incendie.

Si elle a reconnu des contradictions dans certains témoignages, elle a insisté sur le fait que celles-ci ne minaient pas les éléments essentiels de la preuve. Elle a rappelé les causes de décès des trois victimes, liés à des blessures graves causées par un objet contondant ou piquant, ainsi qu’une intoxication au monoxyde carbone. Elle a ensuite expliqué comment Bresaw avait préparé sa fuite avant de commettre l’irréparable, en plaçant ses effets personnels dans la voiture de Jean-Guy Labelle, et a été aperçu quittant les lieux au moment où une déflagration, qu’il aurait soigneusement préparée, a mis le feu au 102 de la 4e Avenue Est à Amos.

Un comportement qu’elle a associé à quelqu’un qui fuit les lieux du crime plutôt que de venir en aide à de potentielles victimes. Selon Me Lamontagne, il aurait mis le feu à la maison après avoir infligé des blessures aux victimes qui les empêchaient de sortir. Deux victimes étaient toujours en vie, dont une consciente, selon des témoins.

Vengeance ou colère

Justin Bresaw aurait aussi admis ses crimes à son père, qui a témoigné à cet effet au procès. «Je suis un homme mort», lui aurait-il notamment dit, alors qu’il s’est arrêté chez lui à Kanata avant de fuir vers les États-Unis. Il a caché le véhicule de Jean-Guy Labelle près de la frontière, prenant bien soin d’enlever la plaque. Il a été arrêté en Floride.

Si elle n’a pas à prouver le mobile de ce triple meurtre, Me Lamontagne a avancé qu’il pouvait avoir entendu une conversation entre un autre chambreur et la propriétaire des lieux qui voulait l’évincer à la suite d’une plainte de Jean-Guy Labelle. Il aurait agi par vengeance ou excès de colère. Tout au long des plaidoiries, l’accusé prenait des notes et réagissait à certaines affirmations.

Pas hors de tout doute

En après-midi, Me Bolduc a fait ses représentations, soumettant au juge Parent que la Couronne ne s’était pas déchargée de son fardeau de prouver hors de tout doute raisonnable que son client avait commis ces crimes et encore moins qu’il ait pu préméditer les meurtres de Diane Duhaime et René Deschatelets.

Selon elle, la preuve est parsemée de contradictions et repose essentiellement sur des théories et des hypothèses qui n’ont pas été prouvées, en insistant sur les définitions de la préméditation et du doute raisonnable. Elle a aussi soumis que plusieurs affirmations du ministère public relevaient davantage de la spéculation que de faits prouvés. Enfin, rien n’explique selon elle pourquoi son client aurait voulu tuer ces trois personnes. L’hypothèse du ministère public ne tient pas la route selon elle. Son client n’a jamais réagi violemment quand il s’est fait expulser d’autres endroits.

Ajournement

Au terme de son exposé, Me Julie Bolduc a demandé la permission de consulter son client. Après une courte pause, elle a demandé l’ajournement du procès au jeudi matin, pour discuter plus longuement avec son client et s’assurer d’avoir tout couvert. Le juge a accepté à contrecœur d’ajourner la cause. «En temps normal, je refuserais, mais puisqu’il s’agit d’accusations sérieuses, je vais vous accorder votre requête», a-t-il déclaré avant de remettre la cause.

Jugement à venir

On ignore pour le moment quand le juge rendra sa décision dans cette affaire. Il pourrait le faire sur-le-champ ou prendre la cause en délibéré une fois que les plaidoiries de la défense seront terminées. Il a toutefois assuré un membre de la famille d’une des victimes que si son jugement officiel allait être en anglais (le procès est bilingue), il en produirait aussi un en français. Un service de traduction simultanée sera aussi disponible à compter de lundi prochain.

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