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17 mai 2019

Hommage à la vie, à toi Marco

Marco Fortier

©gracieuseté

Marco Fortier

LETTRE OUVERTE. Il y a dix ans de cela, l’assassinat de mon grand amour allait à tout jamais marquer ma vie et celle de mes enfants. Plus de personnes que je ne peux en compter ont été submergées par l’horreur. L’horreur à visage humain. En effet, dans la nuit du 17 mai 2009, un homme a enlevé la vie d’un être bon, un grand homme, un homme d’honneur et de grande bonté, un héros mort maintenant. Je vous épargne les détails, car c’est l’abomination et le plus laid de l’être humain qui lui a retiré la vie et l’a ensuite piétinée, bafouée et désincarnée.

Il aurait pu fuir, mais non, c’était un homme d’HONNEUR, un battant, un sauveur. Il a fait ce que des gens payés pour faire, les policiers, n’ont pas fait. Tous ceux qui ont été au fait et avisé de l’horreur qui devait arriver et qui ont été témoins silencieux, donc complices de la mort de Marco.

Il a donné sa vie pour sauver Sandra et sa fille sans jamais reculer. Il a livré bataille pour ces personnes laissées à elles-mêmes, qui avaient pourtant crié au secours souvent et longtemps. Il a été tué par un homme souffrant qui avait été privé de l’amour des hommes à qui il avait lui aussi maintes fois dit : «au secours, aidez-moi contre moi». Dans mon cœur, je n’en ai jamais voulu au tueur fou et mal aimé ni aux personnes aveugles de la souffrance.

Aujourd’hui, c’est d’eux que j’ai pitié, leur silence a contribué à la mort de mon grand homme. J’en ai longtemps voulu par contre aux policiers qui ont d’ailleurs été condamnés pour manquement à leur déontologie. Le tueur était fiché partout. Un seul clic dans leur système de police l’aurait confirmé. La honte a un visage, celle de ces policiers. Malgré cela, je leur ai pardonné.

Ce qui m’a mise en colère, c’est que jamais ils ne sont venus s’excuser auprès victimes collatérales. De par ces excuses qui ne sont jamais venues, j’aurais trouvé la paix plus rapidement. Mes enfants et moi avons vécu l’horreur pendant cinq ans. J’ai voulu mettre fin à mes jours plus d’une fois, mais mes bébés avaient besoin de moi, alors j’ai survécu la mort dans l’âme, le cœur effondré. Je ne croyais plus en la vie, en la justice, en l’amour. J’ai gardé la tête haute et le cœur grand et j’ai continué de soutenir les gens souffrants qui, avec mes enfants, sont devenus mon souffle de vie et d’espoir.

Mes parents et ma famille m’ont soutenue, mais des liens avec la famille élargie ont été tués pas l’événement. Ceux qui ont choisi la colère, le ressentiment et l’amertume nous ont abandonnés, mes enfants et moi, alors que Marco n’aurait jamais voulu cela. La victime et sa fille se sentent encore coupables, elles portent la honte et la culpabilité de tous ceux qui se sont tus et n’ont pas agi, par lâcheté. Je peux dire qu’il y a peu de temps que je me suis remise de cette peine innommable, presque seule, avec l’amour des miens et jamais de la justice.

Nous n’avons jamais été indemnisés, les procureurs ne nous ont jamais parlé de nos droits de poursuites civiles. J’ai dû me relever vite et travailler, le cœur au bord du gouffre et mes enfants meurtris à jamais à soutenir. Alors je me suis mise entre parenthèses et j’ai poursuivi mon métier, travailleuse sociale, et ce sont les gens souffrants qui m’ont aidée. Les criminels, les délinquants, les rebelles, les rejetés, eux ils étaient là pour moi. Par leur vie, je trouvais ma voie à moi, le sens de la mort de Marco. Les « rejets » de votre société m’ont été d’un grand secours, pas les hommes à cravate et en uniforme, non, JAMAIS.

Aujourd’hui, je suis fière de ce que je deviens et mes enfants aussi, car nous sommes des battants et des gens d’honneur comme Marco. Nous n’avons pas laissé la haine, mais bien l’amour emplir notre vie et l’absence de Marco. En 2011, Marco a reçu la Médaille du Gouverneur général à titre posthume pour ses gestes de bravoure et j’ai été celle ainsi que mes enfants qui l’ont reçue pour lui, car c’est nous qui partagions sa vie.

Pitié pour les jaloux! Les souvenirs, c’est tout ce qu’il nous reste de lui et c’est le meilleur, car Marco était heureux et se sentait vrai avec nous. N’oublions jamais que ses filles Mélissa et Mary-Ève sont devenues orphelines alors qu’elles ne le voyaient jamais.

Alors, ode à la vie, honorons chaque jour et aidons les autres, voilà son héritage. Il était notre héros. Il le sera toujours. Un héros commun pour certains et grandiose pour nous.

Ton amour pour l’éternité! Merci Marco d’avoir partagé notre vie.

Je n’ai jamais douté de ton aide de là-haut, car tu es toujours l’homme d’honneur que tu étais vivant.

Jennifer et ses enfants xxxxxxxxxxxxx

Commentaires

18 mai 2019

St Laurent

Réal

18 mai 2019

Real

Pour moi toi aussi tu est une grande personne que j’admire je te remercie pour tout j’ai lu ton commentaire et j’ai pleuré bonne soirée et merci pour tout

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