Un 2e vol avec l’Agence spatiale canadienne pour Nanikana

©Photo L'Éclat/Le Citoyen - Dominic Chamberland

Charles-David Robitaille, de l’école Le Tremplin, Leelou Nadeau, de la polyvalente Le Carrefour, et Jean-François Nadeau (père de Leelou), président de Nanikana Aérospatiale, posent avec la sonde qui doit être envoyée dans la stratosphère mardi prochain, comme test en vue de la mission avec l’Agence spatiale canadienne.

Certains occupent leurs loisirs en allant à la pêche ou en jouant au Scrabble; d’autres en profitent pour faire voler des sondes dans la stratosphère et participer à des missions de l’Agence spatiale canadienne.

C’est le cas de l’organisme de loisirs scientifiques Nanikana Aérospatiale de Val-d’Or, qui se prépare à prendre part à la prochaine campagne Stratos de l’Agence spatiale canadienne (ASC), prévue en août 2019 à partir de la base de lancement de Timmins. Nanikana, qui signifie «La voie principale» en algonquin, est la première organisation de membres amateurs au Québec à être sélectionnée pour une telle mission de l’ASC, souligne-t-on.

Si Nanikana Aérospatiale a été fondée dans un esprit bien d'amusement il y a environ six ans par un petit groupe de passionnés de sciences, le simple passe-temps a pris un virage de niveau professionnel quand l’équipe a entrepris, en 2016, des travaux de conception d’un satellite cubique miniature (appelé CubeSat), entièrement réalisé en Abitibi. L’objectif consiste à ce que CubeSat soit prêt à être mis en orbite dans l’espace d’ici 2025.

«Plusieurs des essais et des tests que nous avons réalisés, principalement en accélération et en altitude sur notre fusée Banshee, ont attiré l’attention de l’Agence spatiale canadienne, dont nos tests nous permettent de maintenir un positionnement GPS en haute altitude», indique le président de Nanikana Aérospatiale, Jean-François Nadeau, dans un communiqué de l’organisme.

«Un grand pas…»

Les travaux du groupe lui ont donc valu de se qualifier pour la mission Stratos Science 2019 de l’ASC, qui permettra à Nanikana de réaliser la mise en orbite d’un satellite dans la stratosphère (de 15 à 50 km d’altitude). La première expérience avait permis de prendre pas moins de 26 000 photos inédites de la région et de récolter une foule de données (températures, vitesses des vents, performances des systèmes, etc.).

«Pour notre organisation, c’est un immense privilège de participer de nouveau à une mission de l’ASC et c’est aussi un grand pas pour le loisir scientifique régional, mentionne M. Nadeau. On espère inspirer plusieurs jeunes à suivre nos traces et à s’intéresser aux sciences. Ils sont nos futurs ingénieurs et scientifiques», fait-il remarquer.

L’objectif de Nanikana dans cette mission est de tester ses différents moyens de communication et ses systèmes de transmission développés par ses membres au cours des dernières années. «Cette participation de développement et d’acquisition de connaissances constitue une première étape dans notre volonté de prendre part à d’autres missions spatiales», signale-t-on dans le communiqué de l’organisme.

Un vol d’essai qui implique des étudiants

Depuis ses débuts, Nanikana a procédé par elle-même à six lancements de ballons stratosphériques, atteignant jusqu’à 32 km d’altitude (le début de l’espace se trouve à 100 km d’altitude) et quatre heures de durée de vol.

Si la température le permet, l’organisme procédera à un pré-vol mardi prochain (le 21 mai) en lançant une sonde pour tester ses systèmes de navigation, de communication et d’alimentation dans des conditions stratosphériques en vue de sa mission avec l’Agence spatiale canadienne. Le public est d’ailleurs invité au lancement, qui aura lieu à Authier-Nord, site choisi en raison des vents et des grands espaces qu’on y retrouve. Le site d’atterrissage prévu de la sonde se trouve dans le secteur de Malartic et Rivière-Héva.

Incidemment, ce vol d’essai inclura des expériences préparées par des élèves de quatre écoles de la région, soit l’école secondaire Le Tremplin de Malartic, la polyvalente Le Carrefour de Val-d’Or, l’école primaire Tétreault de La Motte et l’école primaire de Vassan. L’une des quatre expériences sera d’ailleurs retenue par Nanikana pour la mission du mois d’août prochain avec l’Agence spatiale canadienne.

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