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13 juin 2019

Lac-Simon: quand la bienveillance rapproche les élèves et les profs

École Amikobi lac-simon éducation bienveillance sécurité

©Sophie Rouillard - Le Citoyen Val d'Or - Amos

Les élèves et le personnel de l’école primaire Amikobi ont développé une relation harmonieuse entre eux.

Depuis janvier dernier, une atmosphère calme presque anormale règne à l’école primaire Amikobi, à Lac-Simon, lors des déplacements des élèves. Ni cris, ni bousculades ou courses sont aperçus dans les corridors, à la grande joie des membres du personnel. Le secret de cette cohabitation harmonieuse entre les adultes et les jeunes? La bienveillance.

Le Projet de bienveillance de l’école Amikobi consiste à ce que les membres du personnel de l’école se tiennent dans certains espaces pour accueillir, saluer et interagir avec les élèves lors de leurs déplacements. Ce système a été mis en place par Yannick Fréchette, psychoéducateur et consultant en éducation de Victoriaville. 

«On veut changer les comportements, mais sans mettre de sanctions ou en ayant besoin de donner des récompenses, explique le psychoéducateur, qui a instauré ce système dans quatre écoles de la province. En partenariat avec Mary-Jane Brazeau, l’enseignante en langues de l’école, nous avons même adapté le projet à la culture autochtone.» 

En effet, les planchers des couloirs portent désormais de fausses empreintes de pattes d’ours pour diriger les élèves vers la sortie, tandis que les adultes qui accueillent et saluent les jeunes doivent se tenir sur l’un des autocollants représentant une roche. 

«Dans notre culture, les rochers sont associés aux aînés et aux sages, explique Mary-Jane Brazeau. On voulait que les jeunes puissent reconnaître leur culture à travers ce projet.» 

Il faut dire que dans cette école de Lac-Simon, on a tenté plusieurs fois de calmer les déplacements dans les corridors, mais sans autant de succès qu’avec la méthode de M. Fréchette. 

«Les élèves se désorganisaient, raconte Marie-Claude Fournier, enseignante. Il y en a qui frappaient dans les casiers, qui criaient, bousculaient ou couraient. Il y avait un manque d’organisation.» 

«Ça devient en même temps un terreau fertile pour l’intimidation, ajoute Yannick Fréchette. Si on crée plutôt un espace pour la bienveillance, il n’y en aura pas. Nous, on s’est dit qu’il fallait jouer sur l’environnement. S’il est sécuritaire et bienveillant, il n’y aura pas de place pour l’intimidation.» 

École Amikobi lac-simon éducation bienveillance sécurité

©Sophie Rouillard - Le Citoyen Val d'Or - Amos

De gauche à droite: Chantal Langevin, Yannick Fréchette, Marie-Claude Fournier, Mary-Jane Brazeau, Kris Happyjack et Chantal Groleau.

Adaptation 

Au début, les membres du personnel étaient quelque peu réticents face à ce nouveau système. Toutefois, ils ont rapidement vu les bienfaits du projet. 

«Les retombées et les effets positifs sont tellement rapides, assure Chantal Langevin, directrice de l’école Amikobi. Ils ont tous eu une belle surprise en voyant à quel point cela a fait changer les choses aussi drastiquement. Après une seule journée, on voyait déjà des changements dans les comportements des élèves.» 

«En près de 20 ans de carrière ici, je n’avais jamais vu un projet aussi efficace pour les jeunes comme pour les adultes», ajoute Chantal Groleau, enseignante. 

Nouvelle relation 

Désormais, une toute nouvelle dynamique règne entre les adultes et les jeunes. 

«Les enfants nous disent qu’ils se sentent importants, signale Marie-Claude Fournier. Ça mène davantage les jeunes à avoir confiance en leurs enseignants et à vouloir se confier à eux, par exemple.» 

«Il faut souligner aussi que ça devient beaucoup moins stressant pour les adultes, ajoute Yannick Fréchette. Il faut prendre soin d’eux, car on sait que le taux d’anxiété est très élevé chez les enseignants. Cette bienveillance est bénéfique pour eux aussi.» 

Le partenariat entre Yannick Fréchette et l’école Amikobi se poursuivra l’an prochain pour parfaire les déplacements dans les corridors, mais aussi pour instaurer la bienveillance et la médiation en classe. 

«On prépare autre chose, c’est vrai, confie M. Fréchette. Nous avons vu les beaux résultats que cela a faits dans les corridors, alors nous sommes maintenant prêts à travailler dans les classes.» 

École Amikobi

©Sophie Rouillard - Le Citoyen Val d'Or - Amos

Les élèves se déplacent maintenant dans le calme et le respect dans les corridors de l’école Amikobi.

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