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Retour15 juin 2019
Les arts autochtones pour réunir les générations
©Sophie Rouillard - Le Citoyen Val d'Or - Amos
Mani-Nowis Ashley Pénosway est l’une des jeunes filles impliquées au sein du projet Migona.
À Kitcisakik, un projet culturel hors de l’ordinaire est en marche depuis mai. Pendant six heures, et ce, du lundi au vendredi, des femmes de tous les âges se réunissent pour confectionner chapeaux, sacs ou vêtements, selon les arts traditionnels autochtones.
De 9h à 16h, jusqu’à près d’une vingtaine de femmes peuvent se réunir pour mettre à l’œuvre leurs talents et leur savoir-faire.
Le but de ce projet, nommé Migona: permettre le transfert de connaissances entre les générations et offrir une expérience entrepreneuriale pour ces femmes qui bénéficient de l’aide sociale.
«Lorsqu’on est sur l’aide sociale, on peut vivre de l’isolement, estime Daniel Lemieux, responsable de la Coop d’artisans de Kitcisakik. Avec cet atelier de couture, ça leur montre qu’il peut être possible de vivre de son art, de recevoir un salaire stable pour créer des objets et de passer du temps avec d’autres personnes qui ont la même passion.»
Jusqu’au 26 juillet, ces couturières produiront un maximum d’objets artisanaux qui seront revendus au sein de Kitcisakik, auprès des autres communautés autochtones ou encore des visiteurs.
«Notre mission n’est pas de faire de l’argent, loin de là, assure M. Lemieux. C’est en fait une occasion parfaite pour faire perdurer les traditions autochtones tout en aidant ces femmes.»
©Sophie Rouillard - Le Citoyen Val d'Or - Amos
Emma-Marie Papatie est fière de pouvoir transmettre son savoir aux plus jeunes.
Apprendre des aînés
Pour Mani-Nowis Ashley Pénosway passer du temps avec les aînés de sa communauté est enrichissant.
«Je n’avais jamais fait de couture avant de venir ici, souligne la jeune fille de 19 ans. Tout le monde a ses techniques et ses spécialités, alors c’est vraiment intéressant de pouvoir coudre avec des femmes qui ont beaucoup d’expériences.»
Pour la jeune mère de famille, cet atelier représente également une occasion unique pour mieux connaître les racines de sa culture.
«En étant avec des aînés, j’en apprends beaucoup sur notre culture, assure Mani-Nowis Ashley Pénosway. En ce moment, je fabrique un costume traditionnel et c’est vraiment plaisant à faire.»
Du côté des Kokoms (qui signifie grands-mères en algonquin), on voit cet échange intergénérationnel comme une façon de garder en vie les arts traditionnels.
«Ça fait plus de dix ans que je fais de la couture et de l’artisanat, raconte Emma-Marie Papatie, 55 ans. Auparavant, c’était avec des peaux d’orignaux qu’on faisait tout ça. Ç’a beaucoup changé, mais je pense que c’est encore important d’enseigner ça aux plus jeunes.»
«On aimerait ça amener les plus jeunes dans la forêt avec nous pour récupérer des matériaux pour fabriquer des choses, ajoute Louisa Papatie, 67 ans. Je crois que ça serait vraiment bien qu’elles puissent apprendre à fabriquer des objets traditionnels avec ce que moi j’utilisais avant.»
©Sophie Rouillard - Le Citoyen Val d'Or - Amos
Voici quelques sacs qui ont été cousus par les femmes de l’atelier du projet Migona.
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