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Retour16 juin 2019
Sauver la planète grâce aux cosmétiques zéro-déchet
©Sophie Rouillard - Le Citoyen Val d'Or - Amos
De plus en plus de femmes se tournent vers des produits cosmétiques écoresponsables.
Que ce soit par la fabrication de son propre soin corporel ou en s’informant sur la composition du matériel d’un contenant, les femmes se soucient de plus en plus de leur consommation des cosmétiques. Comment éviter, en région, le gaspillage ou la surconsommation dans l’une des industries les plus polluantes?
En passant par les shampoings en barre aux crèmes anti-âge dans des pots 100% recyclables, les possibilités deviennent de plus en plus nombreuses pour les personnes désirant réduire leur surconsommation des produits cosmétiques.
«Il y a un effet d’entraînement dans la société, croit Amélie Therrien, propriétaire de la boutique Entretemps à Val-d’Or. Techniquement, lorsqu’on regarde dans le passé, on se rend compte que nos grands-mères faisaient déjà ça, du zéro-déchet. Seulement, ça n’avait pas de nom comme aujourd’hui. On fait juste un retour en arrière sur nos façons de consommer.»
Dans son commerce, Mme Therrien offre notamment des ateliers sur la fabrication de cosmétiques, depuis bientôt deux ans, mais aussi des ingrédients en vrac pour poursuivre le tout à la maison.
«En un mois, on peut faire de 8 à 10 ateliers, indique Amélie Therrien. Ça monte donc à près de 100 personnes par mois. On remarque que les femmes qui y participent proviennent de toutes les tranches d’âge. Ça intéresse vraiment tout le monde.»
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Amélie Therrien, propriétaire de la boutique-atelier Entretemps à Val-d’Or.
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Myriam Grenier, l’une des trois propriétaires d’Aki épicerie zéro-déchet.
©Sophie Rouillard - Le Citoyen Val d'Or - Amos
Joanie Picard, chef-cosméticienne pour Jean Coutu.
Haut de gamme
Du côté des produits haut de gamme, on observe que les grandes entreprises tendent aussi vers une offre plus écoresponsable.
«Il y a notamment Zorah, qui est une marque québécoise, dont les produits sont 100% naturels et les pots recyclables, explique Joanie Picard, chef-cosméticienne pour Jean Coutu. Tout est écocertifié. Il y a aussi Vichy qui commence à revoir tous ses emballages et ses contenants pour que ce soit plus respectueux de l’environnement.»
Pour Mme Picard, voir des géants de l’industrie de la beauté prendre un tournant plus vert est encourageant.
«On est à l’heure du zéro-déchet et ces entreprises en ont conscience», croit la chef-cosméticienne.
Toutefois, les clientes n’osent pas encore énormément se tourner vers ses marques qui se rapprochent du zéro-déchet.
«C’est sûr que, lorsque c’est naturel et haut de gamme, ça va coûter plus cher, admet Joanie Picard. En ce moment, les clientes découvrent Zorah, alors il n’y a pas encore beaucoup de demandes. Je pense que c’est une façon de consommer qui se développe tranquillement.»
Naturel
«Les femmes désirent vraiment avoir quelque chose de naturel, estime Myriam Grenier, l’une des trois propriétaires d’Aki épicerie zéro-déchet. Elles posent des questions et lisent la liste des ingrédients. C’est quelque chose qui ne se faisait pas auparavant.»
Du côté d’Aki, on retrouve une section complète offrant bombes de bains, savons et shampoings zéro-déchet. En plus, il est possible de se procurer du démaquillant ou encore des crèmes hydratantes pour le visage en vrac.
«C’est plus cher quand c’est naturel, c’est vrai, admet Mme Grenier. Toutefois, ce qui est bien avec le vrac, c’est que les clientes peuvent essayer une petite quantité pour se faire une idée sur un produit. De plus, le fait qu’un produit provient d’une entreprise de la région et du Québec fait tout une différence pour elles.»
«Les gens consomment de plus en plus intelligemment. Nous en sommes au point où nous devons changer nos habitudes et chaque petit geste compte», conclut Amélie Therrien.
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Anny Dubé tente de jongler avec la vie de famille et un mode de vie zéro-déchet.
Et les hommes dans tout ça?
Chez Entretemps, quelques hommes seulement ont osé participer aux ateliers offerts. «Ce sont souvent des personnes qui accompagnent leurs conjointes, indique Amélie Therrien. On a pensé à faire des ateliers qui viseraient les hommes, comme du savon à raser, par exemple, mais je pense qu’encore une fois, ce serait les femmes qui viendraient en faire et non leur conjoint.»
Pas facile pour les parents!
Pour Anny Dubé, mère de deux enfants, il est difficile de mêler zéro-déchet et vie de famille. «J’ai toujours eu un mode de vie écoresponsable, mais j’avoue que lorsque j’ai eu mes enfants, c’est devenu beaucoup plus difficile, raconte Mme Dubé. Il y a des habitudes que j’ai pu garder, comme utiliser des produits pour le corps zéro-déchet, mais il y en a d’autres qui sont trop compliquées à gérer avec tout le reste.»
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