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16 juillet 2019

Jean-François Vachon - jfvachon@lexismedia.ca

Ton o*** de becycle, moi, je l’aime

velo de route

©Jean-François Vachon - Le Citoyen Val d'Or - Amos

Les cyclistes qui parcourent les routes de la région sont sujets à des propos déplacés sur les réseaux sociaux depuis le début du Tour de l'Abitibi.

Bon. J’ai votre attention. Va falloir prendre votre mal en patience. C’est le Tour de l’Abitibi, un des plus importants évènements cyclistes en Amérique du Nord. Et, disons que les commentaires de certaines personnes sur les «becycles» ne volent pas haut. 

On va mettre une chose au clair. Je suis le plus grand paresseux de la Terre entière. Il faudrait que je fasse plus de sports, mais, bon, la vie étant ce qu’elle est, je suis un grand utilisateur de la voiture. 

Et s’il y a une chose que je haïs le plus au monde, c’est d’être pris sur l’autoroute 15 ou l’autoroute 40, quand je vais à Montréal dans le trafic. Je haïs ça à mourir. Alors, ce que je fais, c’est que je planifie mes déplacements, quand je vais dans cette région, pour l’éviter. Je pars plus tôt. Je décide d’arrêter manger à Blainville-Boisbriand (je recommande la Belle et le Bœuf en passant). 

Bref, tout ça pour parler du Tour de l’Abitibi qui prendra d’assaut les routes de la région. Pour une semaine, une gang de 190 timbrés de 16 et 17 ans vont s’attaquer à 700 kilomètres de nos belles (pas tant que ça) routes. Ça prend du courage, des jambes et beaucoup de volonté pour le faire. 

Ce que ça veut dire aussi, c’est qu’on va devoir prévoir nos déplacements. C’est simple. Tous les matins, consulte la page Facebook du Citoyen ou va sur le site internet du Tour, section Citoyen. Tu pourras savoir quelles routes sont affectées et vers quelle heure. Après ça, la solution simple: planifie ton déplacement. Si tu sais que telle date, le Tour est sur la 117, il y a des détours possibles. C’est possible d’aller manger dans un restaurant, voir des amis, bref. Trouve-toi une raison d’éviter la route si tu ne veux pas rager. Parce que, sincèrement, à part nuire à ton propre bonheur, ça ne risque pas de servir à grand-chose de crier ta colère à des vélos qui sont là une semaine dans l’année. 

Un bel évènement 

Le Tour de l’Abitibi, c’est le plus bel évènement estival de la région. En fait, le Tour est à l’Abitibi-Témiscamingue, ce que les Huskies et les Foreurs sont à la région. 

Des cyclistes de renom ont foulé les routes de notre région. Ça permet à une horde de jeunes de découvrir notre coin de pays. Je ne sais pas pour vous, mais j’ai rarement jasé avec des Danois dans la région, sauf durant le Tour de l’Abitibi. C’est exotique. 

Peu d’évènements permettent de faire découvrir les paysages de la région comme celui-là. L’été, à part des festivals, il n’y a aucun évènement sportif d’envergure. 

J’ai aussi vu de jeunes Témiscabitibiens, pousser par leur rêve prendre par au Tour de l’Abitibi. Et ils ont vécu des choses incroyables grâce à ce sport. Parce que certains préfèrent le hockey, ça ne veut pas dire que certains ne peuvent pas rêver d’autres choses et d’avoir une carrière dans ce sport. Pendant qu’un gars se promène au Québec pour jouer au hockey, de jeunes cyclistes de la région découvrent la France, la Nouvelle-Zélande, le Texas, la Virginie et j’en passe. 

Je parlais avec un papa de cycliste qui me racontait comment son fils avait eu l’occasion de rouler à côté du Canadien Svein Tuft. Ça, c’est un peu comme croisé Jaromir Jagr. Tuft, il a participé au Tour de France. Il a participé au Giro, le tour phare de l’Italie. 

Je ne pense pas que beaucoup de personnes issues de la région ont pu parler à Jaromir Jagr. Ça reste des moments spéciaux dans la vie et de belles anecdotes à ajouter à sa liste de choses à raconter. 

La haine des vélos 

Le discours ambiant sur les cyclistes est aussi incroyable. Ça n’a juste aucun sens. On va d’abord mettre une chose au clair. Des caves à vélo, il y en a. Autant qu’il y a des caves derrière un volant. Sauf que la grande majorité des conducteurs et des cyclistes sont des gens capables d’utiliser leur jugeote et d’être prudents. 

Quand tu as un vélo de «route», ça le dit, c’est un vélo de route. En d’autres termes, ce ne sont pas des cyclistes qui le font pour se promener en sifflant du Bryan Adams. Ils l’utilisent pour faire une activité physique et couvrir de grandes distances, car ils sont en mesure de rouler à de bonnes vitesses (ça peut friser le 40 km/h). Un vélo comme ça, ça ne va pas sur une piste cyclable comme celle du lac Osisko où il y a des gens qui marchent, avec ou sans chien, qui joggent, en patins à roues alignées, etc. 

Alors oui, ils se retrouvent sur la grande route. Et la grande majorité roule dans l’accotement (quand il y en a un). Et, des fois, l’accotement n’existe pas ou presque pas. Ou il y a des roulières, comme sur certaines routes, où tu as l’impression de faire une montagne russe. Alors, les cyclistes vont circuler près de la ligne blanche. 

Mais pendant que tu penses à passer proche de lui pour lui foutre la chienne ou l’écraser, si tu es un timbré, tu oublies des affaires. Cette personne-là, c’est aussi un père, une mère de famille. Cette personne-là, elle a une auto comme toi. Oui, oui! Elle paie ses plaques elle aussi. Elle a seulement choisi un autre moyen de transport. La route, elle la paie autant que toi. 

Je suis un paresseux comme je l’ai écrit plus haut. Moi, le vélo. Non merci. Je vais opter pour mon auto. Je paie mes plaques. Et, quand je rencontre un vélo, je pèse sur le frein, je ralentis, j’attends que ce soit sécuritaire, je me tasse un peu, je le passe. Et j’accélère après. Ça m’a pris quoi, 30 secondes. Une minute. Je n’ai jamais eu le temps de finir d’écouter ma chanson de Luke Bryan. Et on va se le dire, juste entre toi et moi, tu es censé rouler 90 km/h. Et sincèrement, je pense qu’on roule plus que ça très souvent. 

Cohabiter avec les vélos, ça se fait. Surtout en Abitibi-Témiscamingue. Ça prend seulement un peu de volonté.  

Commentaires

16 juillet 2019

Marc cossette

Entierement d’accord avec vous mr vachon

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