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31 juillet 2019

Une nouvelle menace pour la production maraîchère

Les fermes doivent combattre de plus en plus d’espèces d’insectes

CL-Production maraichère

©Camille Lalancette - Le Citoyen Val d'Or - Amos

La Ferme Esther Aubin recouvre ses légumes d’une toile blanche en géotextile afin d’empêcher les insectes nuisibles de ravager les récoltes.

Si la lutte contre les insectes ravageurs fait partie du quotidien des producteurs maraîchers de l’Abitibi-Témiscamingue, le combat devient de plus en plus dur à mener, alors que de nouvelles espèces font leur apparition dans la région.

Située à Sainte-Agnès-de-Bellecombe, sur le territoire de Rouyn-Noranda, la Ferme Esther Aubin est en activité depuis 24 ans. Sa propriétaire, Esther Aubin, estime que depuis une dizaine d’années, de nouveaux insectes se présentent chaque année dans les champs et s’attaquent à des légumes qui n’étaient pas encore affectés. 

La solution serait facile: utiliser des insecticides. Mme Aubin rejette cependant le recours aux produits chimiques. «Nous, on essaie de cultiver sans pesticide, sans herbicide et sans engrais de synthèse. Tout le mois de juillet, on désherbe. Pour les insectes, je n’aime pas pulvériser. Je préfère les couvertures textiles», a-t-elle soutenu. 

CL-Production maraichère

©Camille Lalancette - Le Citoyen Val d'Or - Amos

Les employées de la Ferme Esther Aubin: Amélie Cyr, Gabrielle Bruneau, Marie Aubin et la propriétaire, Esther Aubin. Absent sur la photo: Claude Mayrand, conjoint d’Esther Aubin.

Sophia Chalifour, propriétaire de la ferme du même nom à Roquemaure, en Abitibi-Ouest, est victime du même fléau. 

«Ça fait 11 ans que je suis productrice maraîchère. Plus les années avancent, plus il y a une variété d’insectes. En fait, c’est devenu une grosse partie du travail de sauver les cultures parce qu’il y a des insectes ravageurs dans pratiquement tout. De plus, moi, je suis en régie biologique. C’est difficile à contrôler, alors on fait ce qu’on peut», a indiqué Sophia Chalifour, qui, elle aussi, s’empêche d’utiliser des produits chimiques. 

Vivre avec les insectes 

Les deux productrices font face aux mêmes insectes: la cécidomyie du chou-fleur, la teigne du poireau, la mouche de la carotte et même d’autres insectes qui leur sont inconnus par moments. 

«Les insectes sont là. On doit trouver des solutions et vivre avec. Dans la culture biologique, les actions sont toutefois limitées. On essaie des trucs, on change les cultures de place, on fait beaucoup de rotation. On a des prédateurs naturels qu’on peut mettre, mais ça ne fonctionne pas toujours», a exposé Mme Chalifour. 

CL-Production maraichère

©Camille Lalancette - Le Citoyen Val d'Or - Amos

Sophia Chalifour vend 50 % de sa production aux marchés publics de Palmarolle et de Rouyn-Noranda. L’autre moitié est distribuée dans les paniers.

«C’est comme des petits deuils. Avant, on plantait le kale et les brocolis et on les voyait pousser. Je trouvais ça merveilleusement beau. Maintenant, il faut les abrier»  - Ester Aubin 

Un mal nécessaire 

Il existe quelques solutions pour combattre les insectes ravageurs. Pour sa part, Esther Aubin couvre ses légumes aux champs avec une membrane géotextile. «Ces couvertures flottantes empêchent les insectes d’aller sur les plants. Ça nous évite d’épandre des insecticides», a-t-elle expliqué. 

Pour la productrice maraîchère de Bellecombe, devoir recouvrir ses légumes reste cependant un mal nécessaire. «C’est comme de petits deuils. Avant, on plantait le kale et les brocolis et on les voyait pousser. Je trouvais ça merveilleusement beau. Maintenant, il faut les abrier», a-t-elle mentionné. 

Des alliés naturels 

Mme Aubin égaye également ses jardins de fleurs annuelles pour permettre aux insectes pollinisateurs de butiner près de la ferme. Les fleurs attirent les taons, les guêpes et les abeilles et forment un environnement favorable aux insectes qui éliminent les espèces nuisibles. C’est le cas, notamment, des coccinelles, qui se nourrissent de pucerons, tandis que les libellules attrapent des mouches au vol. 

CL-Production maraichère

©Camille Lalancette - Le Citoyen Val d'Or - Amos

La Ferme Esther Aubin est ouverte au public afin que les gens puissent acheter sur place les légumes.

La production maraîchère dans la région

L’Abitibi-Témiscamingue compte 29 producteurs maraîchers. La plupart d’entre eux offrent des services de paniers de légumes ou se présentent aux marchés publics. Chacune des cinq MRC tient son marché public une fois par semaine durant la période estivale. 

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