Environnement
Retour09 septembre 2019
Thierry de Noncourt - tdenoncourt@lexismedia.ca
Milieux humides: le ministre de l’Environnement envisage de modifier la loi
Conservation des milieux humides et hydriques
©Photo L’Éclat/Le Citoyen – Thierry de Noncourt
Le ministre de l’Environnement, Benoît Charette, étudie la possibilité de modifier la loi 132 sur la conservation des milieux humides et hydriques. Mise en place par le précédent gouvernement, celle-ci a été fortement décriée par les municipalités et par la Conférence des préfets de l’Abitibi-Témiscamingue.
Les milieux humides et hydriques représentent près de 50 % du territoire de la région. Dans l’ensemble du Québec, cette proportion est de 12,5 %. Selon les municipalités et les préfets, la loi 132 représenterait donc un frein important au développement régional. Combinée à la crise du logement et à celle de la main-d’œuvre, elle cause bien des maux de tête aux décideurs locaux, qui ont demandé des modifications ou, à tout le moins, des mesures d’exception.
Protection et développement
«On ne veut pas procéder par mesure d’exception. On s’est engagés à bien évaluer le règlement, qui clairement semble générer plusieurs problèmes. C’est primordial de bien protéger nos milieux humides, mais c’est possible de le faire sans que tout soit stoppé comme ça peut être le cas dans certains secteurs», a indiqué M. Charrette, lors d’une entrevue accordée dans le cadre de son passage à Rouyn-Noranda, le 6 septembre. Il a ajouté qu’il souhaite une réglementation applicable tout en prenant en considération les spécificités régionales.
De leur côté, les groupes écologistes, parmi lesquels le Regroupement vigilance mines de l'Abitibi-Témiscamingue (Revimat), soutiennent que les milieux humides sont d’une importance capitale pour la nature et le climat. Selon eux, dans le contexte de la lutte aux changements climatiques, les efforts de conservation ne doivent pas être assujettis à de simples calculs comptables. Les milieux humides jouent un rôle important pour la qualité de l’eau et la captation du CO2. La surexploitation, qui a eu cours dans le sud du Québec, ne peut justifier une répétition du même genre d’action en région.
«Ces milieux humides se retrouvent dans l’ensemble du globe terrestre. Ils ont une fonction biologique très évidente. Ce sont des puits de carbone. Ils agissent sur le plan de la filtration et de la purification de l’eau. Quand on compartimente le vivant, on ne regarde pas le grand portrait de la qualité de l’air et de l’eau», a déclaré Marc Nantel, porte-parole du Revimat.
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