Carrières dans votre région Avis de décèsÉdition Électronique Rabaischocs.com

Recherche

Recherche par terme

Journaliste

Date de parution

_

Catégories

Santé

Retour

20 septembre 2019

Utilisation plus judicieuse des antipsychotiques pour les aînés en CHSLD

Des bénéfices pour les résidents, l’équipe de soins et les familles

Opus-AP CISSS CHSLD Amos

©Martin Guindon - Le Citoyen Val d'Or - Amos

Dans l’ordre: Hélène Turcotte, Éric Matte, Jeannie Filion, Manon Veillette, Cynthia Roy-Robert et Amélie Lamonde, avec dans les mains certains des objets qui ont permis de réduire ou éliminer l’utilisation d’antipsychotiques chez certains résidents du CHSLD d’Amos.

SANTÉ. L’implantation du projet Opus-AP dans les CHSLD de la région a permis une utilisation plus judicieuse des antipsychotiques, pouvant aller jusqu’à la déprescription complète chez certains aînés, au bénéfice des résidents, leurs familles et l’équipe de soins.

Le projet a été présenté par le CISSS de l’Abitibi-Témiscamingue le 19 septembre au CHSLD d’Amos. Des études scientifiques ont permis de démontrer que parfois, les antipsychotiques prescrits chez des résidents vivant en CHSLD pour des troubles de comportement avaient plus d’effets négatifs que positifs: somnolence causant des chutes, tremblements et accident vasculaire cérébral.

En 2018, le Québec a emboîté le pas d’autres provinces: 24 CHSLD ont participé à un projet-pilote, dont celui de Macamic. En mars 2019, les six autres établissements de la région ont joint le mouvement. On a alors identifié 43 résidents éligibles, dont 18 qui ont finalement bénéficié de ce programme. De ce nombre, 16 ont vu leur prescription d’antipsychotique réduite ou cessée complètement.

«Les effets positifs pour la famille se traduisent souvent par un éveil de la personne, un meilleur contact. Pour les employés qui adhèrent à l’approche de gestion des troubles de comportement, ça améliore l’environnement de travail», a indiqué Éric Matte, adjoint au directeur du programme de soutien à l’autonomie des personnes âgées, attribuant le succès du projet à l’implication des employés et des familles.

Avec les familles

Les résidents présentant une démence et qui prennent une médication antipsychotique sont ciblés par le projet Opus-AP. S’ils répondent à certains critères, la famille est rencontrée pour obtenir son accord. Des rencontres hebdomadaires sont ensuite organisées avec des membres du personnel soignant, le médecin traitant et la famille.

«Notre outil principal est une station visuelle, au centre de laquelle on retrouve des photos du résident concerné, parce qu’il est au cœur de la démarche. On se retrouve avec une histoire de vie imagée. Un des impacts qu’on a vécus, c’est qu’on a rapidement vu le résident autrement. On l’a vu à d’autres moments de sa vie», explique Cynthia Roy-Robert, psychoéducatrice.

«Opus-AP propose d’intervenir d’abord avec l’apport non médicamenteux, principalement quand les comportements ne sont pas dangereux pour le résident ni pour les autres», précise l’infirmière auxiliaire Manon Veillette.

Mieux comprendre

L’approche permet au personnel de mieux comprendre le comportement qui pouvait être jugé dérangeant ou agressif chez un résident. «C’est parfois une maladresse ou lié à son histoire de vie. Par exemple, on avait un résident qui donnait une bine sur l’épaule, ce qui pouvait avoir l’air agressif. On s’est rendu compte qu’il avait toujours interagi ainsi. On lui a proposé une poignée de main, ce qui permet de répondre à son besoin d’interaction, tout en réduisant l’agressivité», fait valoir Amélie Lamonde, infirmière clinicienne et chef d’équipe.

Une autre résidente a pu être apaisée avec un chat robotisé, un autre avec une collation. Une pouponnière et un atelier de menuiserie adapté ont été aménagés au CHSLD d’Amos. «L’ajout de ces petits plaisirs au quotidien améliore nos connaissances sur la vie de chaque résident et la qualité des relations soigné-soignant», conclut Jeannie Filion, préposée aux bénéficiaires.

Les familles apprécient

Hélène Turcotte, dont la mère est la première résidente choisie pour le projet Opus-AP au CHSLD d’Amos, n’a que de bons mots pour cette nouvelle approche. D’abord parce qu’elle permettait de réduire sa médication, mais aussi parce que la famille a ainsi pu voir le personnel s’intéresser à ce qu’était sa mère avant la maladie, pour lui proposer des activités qui pourraient encore la stimuler.

«Vous avez su qu’elle était minutieuse, appliquée, excellente couturière et portée sur le ménage. C’était aussi une femme très active qui marchait de grandes distances tous les jours, préoccupée de sa santé et de son alimentation. Vous avez donc compris son besoin de marcher sans cesse. Vous avez appris que c'était une personne avec une grande spiritualité qui lisait beaucoup sur la croissance personnelle. Des membres du personnel ont tenu à lui faire la lecture; je vous en suis très reconnaissante. Je vous remercie d’avoir pris ce temps ensemble. Nous avons senti, mes sœurs et moi, le désir des membres du personnel qui ont participé à la démarche d’améliorer le quotidien de ma mère par ce programme», a-t-elle notamment déclaré.

Commentaires

Inscrivez votre commentaire

Politique d'utilisation Politique de confidentialité

Agence Web - Caméléon Média